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Strategic Land Power

cahier de la pensée mili-Terre
Expériences alliées
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Traditionnellement les plus avancés du monde occidental en matière de réflexion anticipatrice, qu’elle soit conceptuelle, doctrinale, technologique ou de toute autre nature, les militaires américains tirent déjà des leçons des conflits irakiens et afghans et des évolutions internationales en vue des trente prochaines années. Dans ce cadre, l’US Army n’est pas en reste, avec, en particulier, une réflexion centrée sur le concept de «puissance terrestre stratégique».

C’est ce que nous décrivent d’une part le Colonel Patrick Teisserenc, chef du détachement de liaison aux USA, dans cette note de synthèse, et d’autre part le Colonel Philippe Roux, officier de liaison auprès du TRADOC, en nous rendant compte de manière détaillée du niveau d’avancement des réflexions et de la manière de procéder.


En ces temps de fortes contraintes budgétaires, de réorientation stratégique et de changement d’époque (de la guerre à la paix) c’est presque un réflexe de survie pour les services de montrer à quel point ils participent à la stratégie nationale. L’année dernière, sous la pression de la Navy et de l’Air Force, ainsi que des industriels, a été publié le concept d’Air Sea Battle, qui promeut des réponses technologiques aux menaces anti-accès et de déni de zone en région Pacifique. À son tour, partant du constat de l’efficacité du travail conjoint entre forces conventionnelles et spéciales, l’Army tente de se positionner par rapport à des services considérés comme plus stratégiques en s’engageant dans  le «Strategic Land Power».

 

Il s’agit de répondre à la question: en quoi la force terrestre participe à la victoire stratégique? Cette question, somme toute banale, prend tout son sens quand on se rappelle les reproches faits à l’Army de chercher et d’obtenir la victoire tactique au détriment de l’objectif stratégique, que ce soit après la guerre Vietnam ou, plus récemment, lors des campagnes d’Irak et d’Afghanistan.

 

La réflexion ne fait que commencer, mais la réponse tourne, pour l’instant, autour de la compréhension et du contrôle du domaine humain. Ce domaine s’étend à l’ensemble des acteurs d’un conflit. Historiquement, on constate par exemple que les stratégies réussies avaient des objectifs humains (moral, volonté de l’ennemi). Il s’agit aussi de mieux comprendre les acteurs terrestres au sein desquels on combat, de savoir établir des relations constructives avec des partenaires, voire d’améliorer les capacités cognitives d’un groupe de combat. Pour agir sur les objectifs humains, certains vecteurs d’influence sont notamment mis en avant, comme le cyberwarfare, ou encore les Military Information Support Operations.

 

La réflexion s’organise. Au sein de l’Army, ce thème est maintenant inclus à la campagne annuelle de réflexion du TRADOC: Unified Quest (voir l’article du Colonel Roux). Plus récemment, le chef d’état major de l’US Army, le Commandant of the US Marine Corps et le commandant de l’US Special Operations Command ont créé une Task Force pour approfondir le sujet.

 

L’arsenal intellectuel américain est donc mobilisé. Nul doute qu’il produira des actions et des capacités concrètes. On parle déjà de la naissance d’une nouvelle fonction opérationnelle qui s’ajouterait aux classiques Mission Command, Intelligence, Movement and Maneuver, Fires, Protection et Sustainment. Cependant le fait de ne pas arriver à lui donner un nom montre bien toute la difficulté de l’exercice à venir.

 

 

À sa sortie de Saint-Cyr en 1985, le Colonel Patrick TEISSERENC choisit l’arme blindée cavalerie et y sert dans diverses unités. Breveté du Collège interarmées de Défense et diplômé de l’École nationale supérieure des techniques avancées, il s’oriente ensuite vers les systèmes d’information et de communication, et occupe dans ce domaine d’importantes fonctions au sein du ministère de la Défense et à l’OTAN. Diplômé du War College américain, il est depuis 2011 officier de liaison auprès du Combined Arms Center de l’US Army à Fort Leavenworth et, depuis 2012, chef du détachement de liaison «terre» aux États-Unis.

Ancien du Cadre noir de Saumur, il est, par ailleurs, un cavalier émérite.

 

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Titre : Strategic Land Power
Auteur(s) : le Colonel Patrick TEISSERENC
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Armée