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Un officier de cavalerie du Premier Empire

Soldats de France n° 16
Histoire & stratégie
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Jean Rocca (1788-1818), Genevois devenu citoyen français par l’annexion de sa ville, le 15 avril 1798, participe à la campagne et à l’occupation de la péninsule ibérique comme lieutenant au 2e régiment de hussards de 1808 à 1811. Sérieusement blessé, il se retire à Genève et rédige des Mémoires sur la guerre des Français en Espagne.

 


«  En Espagne et au Portugal, les forces des Français diminuaient toujours lorsqu’ils avançaient, par la nécessité de détacher des corps nombreux pour combattre la population du pays, se procurer des vivres, et garder de longues communications ; et leur armée se trouvait bientôt réduite, même après des victoires (…). L’Europe ne doit pas oublier que l’Espagne a soutenu presque seule, (…) le poids de l’immense puissance de l’Empereur Napoléon (…).

Les Français ont gagné consécutivement en Espagne dix batailles rangées, conquis presque toutes les places fortes, et ils n’ont encore pu cependant obtenir la soumission durable d’une seule province. L’Espagne a été pour ainsi dire réduite à Cadix, comme le Portugal à Lisbonne. Si les Français se fussent emparés de ces villes, le sort de la péninsule n’aurait pas alors même été décidé.

Les Espagnols étaient une nation animée par un seul et même sentiment, l’amour de l’indépendance et la haine des étrangers qui voulaient humilier leur orgueil national en leur imposant un gouvernement. Ce n’étaient ni des forteresses ni des armées qu’il fallait vaincre en Espagne, mais le sentiment un et multiple dont le peuple entier était pénétré. C’était à l’âme de tous et de chacun qu’il fallait frapper, retranchement où les boulets et les baïonnettes ne sauraient atteindre ».

 

Dans son témoignage, Jean Rocca souligne la limite de l’emploi de la force dans une guerre insurrectionnelle, écho aux conflits contemporains asymétriques où le défi majeur est de gagner la confiance de la population.

Rendu à la vie civile, cet officier quelque peu désabusé devient le second mari de madame de Staël (1766-1817), célèbre femme de lettres genevoise et française. Celle-ci déteste Napoléon 1er. Elle est la fille de Jacques Necker (1732-1804), ministre des finances de Louis XVI et veuve du baron de Staël-Holstein (1749-1802), ambassadeur de Suède à Versailles. Jean Rocca meurt à 30 ans après une existence brève mais intense.

 

Extrait de Mémoires sur la guerre des Français en Espagne, Gratiot, Paris, 1814, réédition Hachette/Bnf 2012. Témoignage fourni par le capitaine (R) François Gaignault, Service historique de la Défense.

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Titre : Un officier de cavalerie du Premier Empire
Auteur(s) : Capitaine (R) François Gaignault
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Trompette du 2e hussards, 1809. Uniformes des régiments de hussards français, tome I, 1 er au 6e hussards, aquarelles, sans date. © Louis René, Gallica.bnf.fr/ Bibliothèque nationale de France.
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Brigadier-trompette et adjudant du 2e hussards, 1806. Uniformes des régiments de hussards français, tome I, 1 er au 6e hussards, aquarelles, sans date. © Louis René, Gallica.bnf.fr/ Bibliothèque nationale de France.
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