Les contenus multilingues proposés sur le site sont issus d'une traduction automatique.
 

 
 
 
 
 
Français
English
Français
English
 
 
 
Afficher
 
 
 
 
 
Afficher
 
 

Autres sources

 
Saut de ligne
Saut de ligne

✅ Qu’est-ce que la doctrine ?

Revue de doctrine des forces terrestres
Tactique générale
Saut de ligne
Saut de ligne

Cette nouvelle revue du CDEC consacrée à la doctrine est l’occasion de présenter dans une série d’articles1  non pas la doctrine elle-même mais ce qu’elle représente pour l’armée de Terre « Au contact » et par qui, comment et dans quel esprit elle est conçue.

 


Une doctrine, pourquoi faire ?

La doctrine d’après Foch, c’est un ensemble de règles fixes à appliquer en fonction des circonstances.

 

Expliquée comme cela l’essence de la doctrine est très  claire. Il ne s’agit pas pour ses rédacteurs de fournir aux chefs opérationnels de tous niveaux des recettes à suivre et exécuter à la lettre, mais bien les outils intellectuels leur permettant d’appréhender leur dilemme opérationnel particulier  (ennemi, amis, contexte et mission) ainsi que de transmettre des ordres, recevoir et envoyer des comptes rendus exprimés dans un référentiel commun, les assurant ainsi qu’ils seront compris.

La doctrine est donc en premier lieu la « grammaire métier »  du chef opérationnel à tous les niveaux. Elle est une condition nécessaire mais pas suffisante à l’excellence tactique. Si à elle seule en effet elle n’assure pas le génie tactique, celui-ci a néanmoins du mal à s’exprimer sans cette base commune.

Il s’agit de plus de comprendre, réfléchir son problème opérationnel et se faire comprendre en milieu INTER. Par INTER il faut comprendre l’environnement ami dans lequel les chefs opérationnels de tous niveaux ont à opérer.

 

Interarmes d’abord  : l’action tactique si elle se fonde sur un socle solide de compétences avérées sur les fondamentaux de chaque fonction opérationnelle est en premier lieu la combinaison de ces différentes fonctions. Nos structures opérationnelles sont très largement interarmes dès le niveau 5 (sous-groupement tactique).

 

Interarmées ensuite  : l’action des forces terrestres ne peut se concevoir qu’au sein d’une force interarmées. La compréhension et la capacité de la force opérationnelle terrestre  de s’interfacer avec les autres composantes, de bénéficier de leurs effets ou de leur proposer des solutions passent, outre par des capacités techniques comme les liaisons de données tactiques, par des capacités d’interface procédurales et doctrinales, une grammaire commune.

 

International ensuite : nos opérations se font systématiquement en coalitions, structurées dès le temps de paix comme c’est le cas de notre participation à l’OTAN ou aux activités de l’union européenne ou sur une base ad hoc. Là encore la doctrine doit donner les outils aux chefs opérationnels qui permettent de comprendre leur environnement comme de se faire comprendre de cet environnement. L’OTAN du fait de son rôle historique et ses capacités de normalisation est une base pour toutes nos études d’interopérabilité.

 

Interministériel enfin : sur le territoire national entre autres mais aussi en opération extérieure, les forces terrestres sont en contact avec les besoins en coordination afférents avec des agences d’autre nature que des forces militaires concourant à la résolution de la crise et avec qui les besoins de compréhension mutuelles sont encore plus cruciaux.

 

Cette grammaire commune doit donc permettre de penser son problème opérationnel et comprendre et être compris par l’inter.

Pour ce faire l’armée de Terre a choisi de disposer d’un corpus doctrinal unique intégrant les différentes dimensions d’environnement permettant à tout élément des forces terrestres de conserver son style propre tout en assurant une bonne interopérabilité.

N’opérant jamais seule, une force terrestre doit en effet être capable de s’engager au côté des alliés, « avec », sans toutefois avoir à s’engager « comme ».

 

Ainsi le corpus doctrinal reprend et intègre, depuis les documents du haut de spectre (les manuels de Forces terrestres actuellement au nombre de 5 et en cours de refonte) jusqu’aux mémentos, cette double exigence d’interopérabilité et de conservation du style et de l’esprit guerrier « au Contact ».

La seconde vocation de la doctrine est de participer à la cohérence capacitaire d’un modèle d’armée. Elle met en regard en effet l’organisation, l’équipement et l’emploi.

 

Dans le système français, elle est le D de l’acronyme DORESE.

Ces deux vocations de la doctrine lui donnent un impératif : celui d’être une matière vivante constamment remise à jour au rythme des avancées technologiques et de l’analyse des pratiques opérationnelles, qu’elles soient celles de nos armées ou celles observées dans les conflits en cours.

Le rythme de l’évolution de la doctrine est lié à celui de l’évolution capacitaire et celui des évolutions opérationnelles dans le temps long. L’adaptation de l’entraînement au rythme des relèves et l’adéquation des MCP aux conditions particulières d’un mandat particulier sur une opération particulière  appartiennent au champ de responsabilité du CFT mais ne relèvent pas de la doctrine.

Cette nécessaire corrélation entre développement doctrinal et capacitaire est fondamentale pour éviter un des risques majeurs de l’engagement opérationnel, malheureusement observé à plusieurs reprises dans l’histoire : s’engager avec une doctrine inadaptée à ses capacités. La guerre de Sécession donne un exemple historique majeur de guerre menée avec une doctrine en retard sur les équipements.

 

Alors que l’armée de Terre débute sa transformation SCORPION, le CDEC est donc particulièrement attentif à ce que la doctrine « au Contact ! » continue à offrir  aux forces terrestres un outil opérationnel, notre doctrine d’aujourd’hui, mais aussi permette de préparer l’arrivée de ce système de systèmes qui va transformer profondément non pas les fondamentaux de la tactique mais la manière dont nous allons pouvoir les mettre en œuvre.


 

 

 

 

Séparateur
Titre : ✅ Qu’est-ce que la doctrine ?
Auteur(s) : Le Colonel Nicolas Auboin
Séparateur


Armée