Notre armée de Terre a pour habitude de répéter qu’elle constitue le reflet de la société. Si elle l’est pour le meilleur, est-elle prête à assumer également ce qui, pour son modèle actuel de commandement, pourrait signifier le pire, à savoir l’importance que prend la personne aux dépens du groupe? Pour l’auteur, c’est à nous, militaires, de maintenir un juste niveau de relations sociales et d’identifier le modèle de commandement idoine.
Les armées recourent de plus en plus fréquemment à des cabinets de conseil externes. Ces recours donneraient l’assurance des meilleurs choix possibles et de réformes réussies. En réalité, l’utilisation de ressources en interne serait souvent plus pertinente que la sollicitation d’organismes privés.
«Le conseil, drogue innocente à celui qui la donne, rarement salutaire à celui qui la prend».
Simon de Bignicourt, Pensées et réflexions philosophiques (1755)
Ces dernières années ont vu l’accroissement des pôles de compétitivité de type clusters. Il s’agit de regroupement de PME et/ou de PMI qui prennent la décision d’unir leurs savoir-faire afin de procurer un avantage compétitif au minimum à l’une d’entre elles, voire parfois à la totalité du cluster. Dans le cas des clusters défense, le but est clairement de pouvoir répondre en leur nom propre aux appels d’offre publics et internationaux.
On peut dès lors se poser la question de l’impact de la montée en puissance de ces clusters sur notre industrie de défense: s’agit-il d’une menace pour les grands groupes, d’une nécessaire concurrence à leur offre oligopolistique ou encore d’une alternative crédible à leur puissance? En réalité, ils se positionnent comme un indispensable complément à une offre industrielle globale.
«Il faut que la défense de la France soit française. C’est une nécessité qui n’a pas toujours été très familière au cours de ces dernières années. Il est indispensable qu’elle le redevienne. Un pays comme la France, s’il lui arrive de faire la guerre, il faut que ce soit sa guerre. Si il en était autrement, notre pays serait en contradiction avec tout ce qu’il est depuis ses origines, avec son rôle, avec l’estime qu’il a de lui-même, avec son âme. Naturellement, la défense française serait, le cas échéant, conjuguée avec celles d’autres pays».
Discours du Général de Gaulle devant l’École militaire de Saint-Cyr le 3 novembre 1959
Sujet médiatique par excellence sur la qualité de vie au travail, les risques psychosociaux ont envahi le domaine de la prévention au travail. Dans cet environnement, le ministère de la Défense ne peut plus faire l'économie d'une réflexion approfondie sur les risques psychosociaux afin d'étudier la ou les approches les mieux adaptées à son fonctionnement et ses particularités.
La multiplication actuelle des systèmes robotisés intelligents, dotés d’une autonomie croissante au sein de notre environnement, soulève des questions essentielles d’ordre juridique, éthique, organisationnel et stratégique, qui doivent être prises en compte dès maintenant afin de maîtriser au mieux l’usage de ces équipements.
Cet encart évoque la notion de masse sous le prisme de la conception pratique que s’en faisait Napoléon Ier. S'il convient, de discerner ce qui conserve un sens pérenne, cette étude rétro prospective contribue à identifier une partie des défis auxquels sont confrontés les architectes des forces terrestres.
Action Terrestre future (ATF) retient la masse parmi les huit facteurs de supériorité opérationnelle (FSO) déclinés des principes de la guerre. Elle n’était, contrairement à la doctrine américaine, ni un principe, ni un facteur retenu dans la doctrine française jusqu’alors. La définition retenue dans ATF est la suivante : « Au-delà du seul rapport de force, la masse se comprend comme la capacité à générer et entretenir les volumes de force suffisants pour produire des effets de décision stratégique dans la durée, prenant en compte les impératifs dictés par le cadre espace/temps de chaque opération. » 6 La masse, qui a sa valeur en soi, ne se comprend bien qu’au sein du système des FSO. C’est une condition nécessaire, mais pas suffisante du succès.
Avant de nous concentrer sur la masse, tirons un premier bilan des réflexions menées par le PEP en 2017. Il semble qu’un des défis majeurs de demain pour les forces engagées au contact, consistera à savoir tirer parti des atouts de leurs équipements de nouvelle génération dans un environnement opérationnel très fortement caractérisé par la violence des engagements et son abrasivité accrue. Parallèlement, ces mêmes capacités pourraient être exposées aux défaillances de leurs équipements du fait des effets prévisibles ou plus surprenants des engagements futurs. Dans ce contexte, l’idée force restera de savoir combattre de façon adaptée.
Dans l’histoire militaire comme dans sa mythologie, l’audace est une vertu. Louée dans les devises d’unités ou soulignée comme une qualité qui caractérise les chefs hors-norme, elle semble pourtant aujourd’hui anachronique à bien des titres. Dans cet article, l’auteur s’interroge – au regard de la nature des engagements, des enjeux et du fonctionnement général de l’institution militaire – sur l’actualité et la pertinence de l’audace comme vertu militaire dans le contexte actuel.
Le Chef de bataillon DIAS a obtenu, pour cet article, le prix de la Fondation Leclerc.
Après nous avoir rappelé quelles ont été dans l’histoire les grandes évolutions de la pensée éthique face au fait guerrier et au progrès des capacités militaires, et nous avoir montré comment la notion de droit international humanitaire est apparue, l’auteur nous fait réfléchir à ce que sont devenues aujourd’hui ces notions, en particulier celle de « guerre ». En cela, cette étude est d’une brûlante actualité.