À l’occasion d’une étude historique sur le terrain, un officier, un brin taquin, disait à propos de l’offensive allemande dans les Ardennes en 1940: «Guderian est audacieux parce qu’il a réussi. Si l’offensive avait échoué, il aurait été incompétent». L’audace n’a-t-elle pas de nature propre? N’est-ce qu’une notion subjective, un point de vue du spectateur qui juge l’action a posteriori? N’est-ce qu’une question de hasard, un jet de dés dont le succès repose sur sa bonne étoile (ou la mauvaise de son adversaire)? En somme, l’audace que nous chérissons tant n’est-elle qu’une chimère de gamins rêveurs? L’auteur de cet article apporte avec passion ses réponses personnelles à ces questions.
Dans le LBDSN 2013, le canon n’est plus évoqué comme armement majeur constitutif de l’arsenal français… Est-ce un oubli ou un signe de déclassement?
Nombreux sont les exemples dans l’histoire militaire de la France où le dimensionnement et les capacités de son armée sont décrits par un inventaire dans lequel le canon apparaît depuis le Moyen-âge. Faut-il que le canon soit désormais un système dépassé ou révolutionné par la technologie pour que son évocation numérique ne soit plus citée dans un document tel que le Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale de 2013 (LBDSN 2013)? Cette observation, qui peut passer inaperçue en raison de l’apparition de nouveaux matériels, suscite tout de même un questionnement sur les rôles symboliques, tactiques et techniques de la bouche à feu en ce début de XXIème siècle.
L’histoire des coopérations en matière d’armement montre que des échecs retentissants côtoient de très belles réussites… Elle dit aussi que les succès sont en fait peu prévisibles, et que les projets les mieux bâtis ne sont pas toujours ceux qui aboutissent…
Pour le GCA (2S) Patrick ALABERGÈRE, elle est sur de bons rails, même si elle est encore perfectible dans certains domaines.
Après avoir évoqué les conditions de l’interopérabilité de nos forces armées, le GCA (2S) Éric MARGAIL en dresse l’état de l’art actuel avant d’en proposer des pistes de progrès.
Pour le GCA (2S) Jean-Tristan VERNA l’acquisition d’équipements communs peut se heurter à la nécessaire conservation d’une part de souveraineté indispensable en matière de défense. Au-delà des industriels, c’est aux militaires de se rapprocher pour faire converger leurs besoins en système de forces.
Chacun des partenaires du couple franco-allemand se méfie de l’autre, aussi bien quant à la capacité de ses militaires qu’à sa maitrise des exportations d’armement. Le GCA (2S) Arnaud SAINTE-CLAIRE DEVILLE milite pour que le pragmatisme l’emporte pour surmonter nos préjugés réciproques en acceptant nos différences.
Souvent mis en avant, y compris dans le domaine de la défense, le couple franco-allemand présente des fragilités dues à certains intérêts nationaux divergents. Ce sont ces fragilités sur lesquelles le général (2S) Olivier de BECDELIÈVRE attire notre attention.
L’organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) célèbre cette année le 70e anniversaire de sa création. Créé en 1949 après la victoire contre le régime nazi et au moment où un rideau de fer s’abattait en Europe, l’OTAN a eu le grand mérite de lier les deux rives de l’Atlantique par un traité qui manquait lors du déclanchement des deux guerres mondiales et de vaincre sans combattre le régime soviétique après cinquante ans de guerre froide.
Pour le GDI (2S) Vincent DESPORTES, l’OTAN, tel que nous la connaissons, vit ses dernières années. Pris individuellement aucun pays, y compris la France, n’a les moyens d’assurer seul sa défense dans tous les domaines Il y a donc urgence à bâtir une défense de l’Europe avec les pays qui en partagent notre vision des enjeux.