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Discours d’accueil

Gagner au contact
Engagement opérationnel
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"Guerre à distance(s), gagner au contact", tel est le thème de ce troisième colloque annuel de pensée militaire organisée par le Centre de doctrine et d’enseignement du commandement. Cette rencontre entre civils et militaires vise à aborder la problématique du rapport entre le phénomène « guerre » et la notion de distance. C’est une question centrale pour l’armée de Terre, au moment où les évolutions techniques ainsi que la pratique de la guerre par procuration pourraient distendre le lien entre la force armée, le champ de bataille et la population.


Les militaires s’intéressent au fait guerrier. Ils cherchent en permanence à en cerner les contours et les exigences. Ils s’intéressent aussi à cette question de la distance aux multiples acceptions depuis l’apparition de l’arbalète, qualifiée d’arme du Diable, parce que tirant à distance. Ils se souviennent aussi de la stupéfaction des combattants, lorsque la poudre sans fumée a fait son apparition, empêchant de voir d’où l’ennemi tirait.

Tentons d’y voir un tout petit peu plus clair. Si l’on fait référence à la longueur qui nous sépare de notre ennemi, c’est la distance tactique, à forte dimension géographique, qu’il convient de convoquer pour mieux réfléchir à la manière de s’en affranchir par des tirs lointains et précis, hors des vues de l’ennemi. Dans ces conditions, comment concrétiser la victoire, souvent symbolisée, dans l’inconscient collectif, par l’occupation physique du terrain par celui qui a remporté l’affrontement ?

On pourrait également faire référence à la distance technologique, entendue dans son sens d’avance relative qu’il faut préserver pour conserver une supériorité opérationnelle capable d’amoindrir les effets des capacités nivelantes de l’ennemi et de contourner les moyens de déni d’accès mis en oeuvre par l’adversaire, parfois depuis le milieu extra-atmosphérique, aujourd’hui quasi-systématiquement depuis l’espace cybernétique.


La distance doit aussi être considérée dans sa dimension temporelle, comme un écart entre deux moments, ce qui rejoint la notion de distance sociologique et historique. Je fais ainsi référence à l’histoire militaire et à l’importance qu’on doit lui accorder pour agir aujourd’hui et demain en s’appuyant sur le travail de mise en perspective et le retour d’expérience.


La distance est enfin la différence notable qui sépare les individus et les choses. Elle est alors synonyme d’une altérité plus ou moins grande, qui porte en germe l’incompréhension culturelle, éthique et religieuse, rendant plus compliquée une entreprise militaire toujours conduite au milieu des peuples.


Ces multiples déclinaisons de la distance concernent très directement le cadre de l’action des forces terrestres car, à la différence de nos frères d’armes aviateurs et marins, servant les armées des sillages, l’armée de Terre est une armée des
sillons, qui doit trouver à travers son engagement sur le terrain un subtil équilibre entre la mise à distance que procurent la technique et la si singulière familiarité, intimité et contiguïté qu’il faut entretenir avec le milieu terrestre, milieu non homogène, particulièrement complexe et fondamentalement humain.


Je voudrais remercier Monsieur Matthieu Mabin, qui a bien voulu ce matin animer un débat autour de trois témoignages de militaires rentrant d’opération, autour d’une centaine de jeunes étudiants qui, j’en suis certain, ne manqueront pas d’intervenir durant ce colloque. Je tiens aussi, plus largement, à vous remercier d’avoir répondu si nombreux à notre invitation.

Je vous invite, à travers une parole libre et courtoise, couverte par les règles de confidentialité de Chatham House, à nourrir également cette rencontre. Vous rendrez ainsi hommage à celles et ceux qui portent ce projet depuis près de six mois, quatre officiers stagiaires de la 132e promotion de l’École de Guerre Terre ainsi que les divisions doctrine et appui du CDEC.

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Titre : Discours d’accueil
Auteur(s) : Général de division Pascal FACON, directeur du CDEC
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Armée