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EN ECOUTANT LE MARECHAL FOCH

cahier de la pensée mili-Terre
Témoignages
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Le rédacteur ne dispose pas d’informations précises sur l’auteur. Membre de l’Etat-major du maréchal FOCH, alors président du « Comité militaire allié de Versailles » chargé d’assurer l’exécution des clauses militaires du traité de paix, le commandant Charles BUGNET fut dès 1921 choisi comme Officier d’ordonnance. Cette fonction le mit au contact du maréchal jusqu’en 1929. L’essentiel des informations est ainsi fourni puisque ce témoignage est clairement présenté comme l’œuvre apologétique « à chaud » d’un disciple marqué par huit années d’intimité avec son maître.


L’auteur ne démontre rien et ne défend pas de thèse. Le livre est une promenade avec le maréchal. Foch affectionnait cet instant au cours duquel il livrait le cœur de ses pensées. C’est donc une rencontre, un tête-à-tête offert au plus grand nombre, grâce à un interprète formé à décrypter les moindres reflets d’une personnalité exceptionnelle. Car l’intérêt se concentre bien sur ce personnage, décrit de son vivant comme appartenant au patrimoine de l’humanité et ayant effectivement atteint le sommet de la gloire. En marchant donc, comme le suggère le titre de l’ouvrage, le maréchal nous enseigne en dévoilant ses principes, sa doctrine et sa méthode. En effet, d’où viennent cette élévation de pensée, cette justesse de raisonnement et cette énergie hors du commun? Selon le titre de la conclusion, « n’importe qui peut en faire autant ». La condition du succès serait donc le respect des règles de FOCH, bonnes et utiles par elle-même et plus encore par l’emploi qu’on en fait, car elles servent avant tout à construire.

«La guerre m’a appris la nécessité, pour réussir, d’avoir un but, un plan, une méthode.- pour avoir un but il faut savoir ce que l’on veut, pour faire un plan il faut savoir ce que l’on peut et pour l’exécuter il faut surveiller, l’application des moyens ». Ce premier conseil  résume son enseignement tout en présentant le plan de l’ouvrage. En effet, la promenade respecte les étapes chères à FOCH : de quoi s’agit-il ? , savoir, pouvoir, vouloir, agir, résultats, conclusion sont les chapitres qui organisent les enseignements.

Il faut savoir : les connaissances sont une base indispensable. Le savoir procure des convictions, de la confiance et la faculté de décision est éclairée. Il crée le pouvoir d’agir et développe le caractère. Au contraire tout homme qui a conscience de son ignorance ou du besoin qu’il a de prendre conseil des autres, est toujours indécis, perplexe et prêt à se démoraliser. « Il faut savoir pour avoir du courage et pour cela il faut travailler et pour cela il ne suffit pas d’apprendre des règlements… il faut apprendre à penser. »

Il faut pouvoir et pour cela développer ses facultés d’intelligence, de jugement, d’analyse, de synthèse. « Conscience et science, oui conscience c’est ce qui importe le plus. » La primauté de l’âme est bien la résultante de son expérience. Elle constitue le socle des autres facultés.

Il faut vouloir : si Turenne eut la prudence et Condé l’audace, Foch eut la volonté. Il faut se décider et vouloir avec une volonté soutenue, inflexible, pour aller jusqu’au bout. « Sachez ce que vous voulez et faites-le ! » ou encore « celui qui a le plus de volonté l’emporte,…, elle ne se discute pas sinon elle s’émiette ». Savoir vouloir, c’est avoir du caractère, le principal chez un homme de guerre.

 « C’est ne pas se laisser arrêter par aucune difficulté, et ne pas user sa volonté à des riens mais concentrer sur l’essentiel : briser la volonté de l’ennemi.»

Il faut agir et obtenir des résultats. L’action représente pour lui l’aboutissement nécessaire de sa méthode dont la volonté est le moyen, et dont le savoir et l’intelligence sont les bases. Le maréchal crée l’impulsion : « moi je pousse toujours les gens l’épée dans les reins ». « Activité ! activité ! vitesse ! » notait Napoléon en bas de ses ordres, le maréchal ajoute « sans retard ». L’action lui sert d’unité de mesure pour juger les hommes. Il ne faut pas la confondre avec l’agitation qui n’a pas de but  ni de méthode et ni de plan.

« Je n’ai pas d’idées extraordinaires mais celles que j’ai, je les réalise ». De fait les résultats obtenus par le Maréchal FOCH sont époustouflants. Le récit de la vie du maréchal souligne cette élévation rectiligne. De sa naissance en 1851, au titre de généralissime de 1918, le parcours du Maréchal FOCH est brossé, marqué par la guerre : la défaite de 1870 puis le travail de préparation par l’enseignement à l’Ecole de guerre donnant lieu aux fameuses conférences publiées sous les titres des principes de la guerre et de la conduite de la guerre, et enfin quatre années de guerre au cours desquelles il exerce les plus hauts commandements.

 

Enseignements

La méthode du maréchal décrite dans le paragraphe précédent est déjà un enseignement pour aujourd’hui. L’observation et l’accompagnement de ce héros permettent en outre de mieux le comprendre dans une leçon ne s’appliquant pas aux règles de la tactique ou de la stratégie.  Ici le sujet est d’intérêt général : l’homme.

L’homme comme sujet, lorsqu’il est un modèle pour nourrir les réflexions.  « Il avait un point d’appui : sa foi, un levier : sa méthode, et une force : son caractère. Sa foi reçue et entretenue, sa méthode fruit du travail et de la réflexion, son caractère développé par une volonté systématique. »

L’homme aussi lorsqu’il est l’objet du commandement. Le maréchal a consacré à cette question toutes ses études : « le commandement, c’est le principal, notre malheur c’est que nous manquons de chefs faute à la paresse générale. Cela représente un autre enseignement de l’ouvrage, qui par sa hauteur  s’adresse à tous ceux qui voudront diriger, commander, guider ou conduire des hommes même ailleurs qu’à la bataille. Là encore les conseils sont simples, taillés pour l’action. « Monsieur de la palisse est mon meilleur ami ! il ne faut pas trop raffiner dans l’action il faut tout simplement faire ce que l’on peut, pour appliquer ce que l’on sait ». Il faut apprendre à penser c’est à dire sans compter sur ses dons mais sur les faits, persévérer dans le travail et l’effort, ramener au simple, clarifier, élaguer. « Apprendre à penser c’est apprendre à fixer son attention, à se concentrer, à découvrir l’essentiel d’une question et pour cela à déblayer : de quoi s’agit-il ? » Cette école du commandement et donc de la pensée est une rumination patiente à la portée d’une intelligence moyenne selon le maréchal, pour selon que les ressources morales dont la volonté, ne fassent pas défaut. Car les grandeurs morales jouent un rôle dans la guerre mais on croyait impossible de les étudier. « La défaite semblait un produit exclusif de grandeurs matérielles alors qu’elle est au contraire un résultat purement moral, causé par le découragement et la terreur, amenés chez le vaincu à la suite de l’emploi combiné et simultané par le vainqueur des forces morales et matérielles ». Il s’attache donc à résoudre le problème de la formation du chef. Les matières enseignées doivent être appliquées à des cas particuliers « le fait y a le pas sur l’idée, l’action sur la parole, l’exécution sur la théorie ». Ce qu’il faut, c’est au milieu des cas particuliers reconnaître la situation telle qu’elle se présente, enveloppée des brouillards de l’inconnu, c’est apprécier sainement ce que l’on voit, deviner ce que l’on ne voit pas, prendre rapidement une décision et agir ensuite vigoureusement, sans tergiverser. 

Cette exigence s’applique à toutes les matières : « la stratégie : une affaire de bon sens et de caractère ».

Pour le reste, le livre est semé de réflexions sur les sujets plus développés dans ses conférences tactiques. Quelques exemples ; L’Histoire : « il n’y a pas de livre plus fécond en méditation pour entretenir en temps de paix le cerveau d’une armée» ; Les règlements :  « les généraux avaient préparé dans les manœuvres une guerre conventionnelle,…la guerre qu’ils devaient faire n’étaient plus dans les règlements…pauvres règlements…il ne suffit pas d’apprendre les règlements, il faut

 apprendre à penser. » ; le détail : « insignifiant dans la conception peut faire perdre le but, peut jouer un rôle principal dans l’exécution. » ; Les renseignements en temps de guerre : « Mais c’est inutile, ils sont presque tous faux ; on ne sait qu’après ceux qui étaient vrais. Je n’en ai jamais fait état. Ce qu’il faut, c’est ne pas attendre les renseignements, c’est savoir ce que l’on veut » ; Même le commandement multinational est abordé: « voici un résumé de ma façon de voir, elle concorde avec la vôtre en principe : étudiez la donc, et puis revenez me trouver nous verrons ensemble ». Enfin pour clore les illustrations mais sans être exhaustif, la volonté revient constamment  chez Foch et s’érige en principe tactique. Il n’aimait ni, les sceptiques, les indifférents, les flottants, les hésitants, les dilettantes ou les compliqués, tous ceux en un mot dont le caractère diminue les forces au lieu de les augmenter. « La victoire est à ceux qui la méritent par la plus grande somme de volonté ».

 

Commentaires du rédacteur

« Si les formes évoluent les principes directeurs subsistent ». C’est avec cette clé de lecture que cet ouvrage peut contribuer à la formation des chefs.

La méthode de FOCH  est sa principale richesse :  « lire, noter, relire, comparer recommencer, développent les qualités d’analyse de synthèse de jugement, puis après bâtir ». Les fruits de cette méthode sont universels, déjà Napoléon remarquait : « Ce n’est pas un génie qui me révèle tout à coup en secret ce que j’ai à faire ou à dire, c’est la réflexion et la méditation ».

Les aphorismes du maréchal sont les principaux intérêts de lecture. Fruits d’une vie de méditation et surtout d’action, ils incarnent des idées indigestes sans cette étape pratique.

Enfin, l’esprit français affectionne et réclame le chef providentiel. Notre histoire est bâtie sur ses hommes ou femmes qui, seuls dans la tourmente, affirment que « les grands événements de l’histoire ne sont pas des accidents. » La figure du maréchal s’inscrit dans cette lignée des grands capitaines, imitables et aimables. Tous, comme Foch insistent sur la primauté des forces morales pour se préparer à l’action : « à notre époque on croit pouvoir se passer d’idéal, rejeter ce qu’elle appelle des abstractions, vivre de réalisme, de rationalisme, de positivisme, tout réduire à des questions de savoir ou à l’emploi d’expédients.

Pour éviter la faute et l’erreur le culte de deux abstractions du domaine moral : le devoir et la discipline, culte qui exige pour produire des résultats le savoir et le raisonnement »

Ce livre n’a d’autres ambitions que de faciliter le travail des abeilles de Montaigne qui « pillotent de ça, de là les fleurs, mais en font après le miel qui est tout leur ». Il y réussit pleinement.

 

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Titre : EN ECOUTANT LE MARECHAL FOCH
Auteur(s) : le Chef de bataillon Alain LARDET
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