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Les services de renseignement militaire français au contact des forces américaines durant la guerre du Golfe : quels enseignemen

Soldats de France numéro spécial Guerre du Golfe
Histoire & stratégie
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Le renseignement militaire renvoie à « une partie de l’ensemble plus vaste du renseignement de défense, qui doit permettre à l’autorité politique de concevoir, diriger et conduire la défense de la nation, laquelle a «pour objet d’assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes les formes d’agression, la sécurité et l’intégrité du territoire, ainsi que la vie de la population1 » ». En somme, il s’agit de permettre la récolte, le traitement et la mobilisation d’un renseignement d’intérêt militaire visant au déploiement optimal des forces françaises. À ce titre, la guerre du Golfe a pour conséquence la réorganisation des services de renseignement tout en s’inscrivant dans le processus plus large de la « révolution dans les affaires militaires » (RAM) amorcée dans les années 1990. Débutant en 1991, à la suite de l’invasion par Saddam Hussein du Koweït le 2 août 1990, l’opération Daguet est déclenchée. 


La Guerre du Golfe, un tournant organisationnel pour le renseignement militaire français ? 

 

L’émergence d’unités des forces spéciales au sein de l’armée de Terre ayant la capacité de collecter et de traiter le renseignement est déjà ancienne. Néanmoins, l’opération Daguet s’accompagne d’une structuration de ces services. Au lendemain de la guerre de Golfe, un ensemble de mesures sont prises : mise en place d’une direction dédiée au renseignement (DRM) ; création d’une instance de coordination opérationnelle interarmées (CPOIA) et d’un commandement des opérations spéciales (COS) auquel s’ajoute enfin le Centre opérationnel interarmées (COIA). Ajoutons à cela que, dans le cadre de la coopération à l’échelle européenne, le renseignement militaire satellitaire (Hélios) se développe. Ceci bénéficie naturellement à l’armée française sans trop fortement peser sur un budget déjà contraint. 

 

En définitive, et comme le souligne le lieutenant-colonel Rémy Porte2, la guerre du Golfe a fait office d’accélérateur des processus de transformation et de réorganisation de l’appareil militaire français, notamment en matière de renseignement militaire humain et électronique. Elle a permis de favoriser une meilleure interopérabilité avec ses homologues anglo-saxons du point de vue organisationnel. 

 

Spécificité et autonomisation du renseignement militaire français 

 

En effet, jusqu’au début des années 1990, l’armée française souffrait d’une carence importante en matière de renseignement d’intérêt militaire électronique. Celui-ci était jusque-là dépendant des capacités américaines. Par la suite, le ministre de la Défense Pierre Joxe fit de la création de la DRM un de ses principaux objectifs. Ce service vit ainsi le jour en juin 1992, soit à peine 8 mois après la fin des combats. Le général de corps d’armée Heinrich, son fondateur et premier directeur, souligne l’aide matérielle fournie par l’Agence américaine du renseignement de la défense (Defense Intelligence Agency). Cet appui lui permit de s’inscrire rapidement dans le cercle des services de renseignement de premier rang. D’autre part, l’accent a été mis sur l’autonomisation du renseignement militaire français tout en préservant sa spécificité, caractérisée par l’importance accordée au renseignement d’origine humaine (ROHUM).

 

À la veille de la guerre du Golfe, il semble donc que la faiblesse du dispositif français en matière de renseignement résultait avant tout de l’absence d’instances de coordination. À cela s’ajoutait une inadéquation des moyens techniques avec les innovations de l’époque. 

 

 

 

Abréviations

COIA : Centre opérationnel interarmées

COS : Commandement des opérations spéciales

CPCO : Centre de planification et de conduite des opérations

CPOIA : Commandement pour les opérations interarmées

DRM : Direction du renseignement militaire 

 

 

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 1 - Ordonnance du 7 janvier 1959.

 2 - Voir article Opération : « Daguet 1991 », LCL ® Rémy Porte,  p. 9

 

 

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Titre : Les services de renseignement militaire français au contact des forces américaines durant la guerre du Golfe : quels enseignemen
Auteur(s) : Hawa-Léa Sougouna
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