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Général Norman Schwarzkopf, figure de la guerre du golfe et francophile

Soldats de France numéro spécial Guerre du Golfe
Histoire & stratégie
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« Aller à la guerre sans les Français est comme aller à la chasse sans accordéon1 ». Cette phrase du général Norman Schwarzkopf est restée comme le symbole de la reconnaissance ambivalente du rôle joué par l’armée française lors des opérations menées durant la première guerre du Golfe par les forces américaines. Trente ans après la fin de ce conflit, et autant d’années après que le général Schwarzkopf dit « l’Ours » eut été décoré de la plus haute distinction française, la Légion d’honneur, nous nous proposons ici de revenir sur cette figure centrale et, à travers elle, sur la coopération militaire franco-américaine de cette fin de XXe siècle.


Une coopération stratégique et opérationnelle équilibrée

 

Pour rappel, lorsqu’est déclenchée la guerre du Golfe sous mandat onusien en janvier 1991, cette dernière mobilise une coalition de plus de trente pays menée par les États-Unis avec, à la tête du Commandement central américain, le général Schwarzkopf. La France, quant à elle, déploie progressivement près de 16 000 hommes toutes armées confondues, sur un total de 940 000 soldats de la coalition, dont 535 000 Américains. Des divergences politiques entre le chef d’état-major des armées américaines, Colin Powell, et le ministre de la Défense, Jean-Pierre Chevènement2, se cristallisent autour des modalités d’emploi de la force pour résoudre le conflit. Ceci n’empêche pas le général Schwarzkopf et le général Schmitt, chef d’état-major des armées, d’entretenir une relation de confiance. En effet, le ministre s’emploie à autonomiser la position de Paris vis-à-vis des forces de la coalition. Ceci prend notamment la forme d’un positionnement des troupes françaises sur des bases opérationnelles avancées distinctes de celles de la coalition en Arabie saoudite. En parallèle, une coopération militaire solide au niveau opératif se met en place comme le souligne le général Michel Roquejoffre, commandant de l’opération Daguet. Ce dernier insiste sur les « relations d’amitié qui perdureront après la guerre » entre les deux armées et notamment avec Schwartzkopf3. Le général américain, de son côté, décrit l’officier français comme l’un de ses plus proches confidents. Il souligne dans ses mémoires qu’il le « respectait et [le] considérait comme un ami4 ». Selon lui, toutes les difficultés observées par la France durant le conflit relevaient d’incertitudes à Paris et non du commandement de Daguet.

 

Un respect mutuel

 

Alors que l’opération ne mobilisa qu’un nombre restreint de troupes françaises proportionnellement à des pays comme la Grande-Bretagne (36 000 hommes), le général Schwarzkopf reconnaîtra l’avantage comparatif de la force française lié à sa mobilité. En effet, les troupes françaises ont pu être déployées rapidement à l’avant afin de contrôler des points stratégiques durant la première phase des opérations. Elles ont flanc-gardé vers l’ouest la manœuvre des alliés5. Cela est d’autant plus central que la guerre du Golfe représente un nouveau type de conflit armé marqué par l’omniprésence des nouvelles technologies6.
Ainsi, le général américain loue la rapidité du déploiement de la FAR, qu’il qualifie de « percée fantastique », ainsi que les traits de caractère des généraux Roquejoffre et Schmitt.

 

Finalement, le général Schwarzkopf reste une figure centrale de la première guerre du Golfe même si sa relation avec la France se compliquera à la suite de l’opération Tempête du Désert. En effet, il fut fortement critiqué en France pour avoir permis la répression des Chiites par les Irakiens à Bassorah quelques mois plus tard. Néanmoins, ceci n’empêcha pas ce dernier d’être élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur en avril 1991 par le général Schmitt7, ainsi que soldat de première classe honoraire de la Légion étrangère par le général de division Raymond Le Corre, commandant la Légion étrangère8. Ces cérémonies se déroulèrent au siège historique de la Légion étrangère à Aubagne, ajoutant au prestige de la haute distinction accordée au général américain.

 

 

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1 - « Going to war without the French is like going hunting without an accordion ».

2 - Le général Schwarzkopf n’hésita pas à laisser penser que le ministre de la Défense avait des sympathies à l'égard des Irakiens, lui qui a rappelé son adhésion à l’association d’Amitié franco-irakienne. 

3 - Le United States Central Command est responsable des opérations militaires des États-Unis au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Asie du Sud.

4 - Norman Schwarzkopf Jr., It Doesn't Take a Hero, Paris, Plon, 1992. p. 441. 

5 - Une rencontre (ecpad.fr).

6 - Véhicule aérien sans pilote (UAVs), precision-guided munitions, and enhanced communications capabilities.

7 -  JORF n° 0163 du 14 juillet 1991 - Légifrance (legifrance.gouv.fr).

8 - Norman Schwarzkopf Jr., op cit.

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Titre : Général Norman Schwarzkopf, figure de la guerre du golfe et francophile
Auteur(s) : Hawa-Léa Sougounat
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© Gouvernement fédéral des États-Unis d'Amérique.
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Un général de corps d'armée américain, accompagné du général Janvier, passe en revue des légionnaires du 6e REG lors d'une visite au poste de commandement de la division Daguet. © Le Jamtel Yann/ECPAD/Défense.
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