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La déception

Réflexion Libre
Histoire & stratégie
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L’article du colonel BIZEUL sur « déception, diversion, confusion » me donne l’occasion de développer une réflexion plus large sur la notion de déception, sur la « mode » et sur la confusion dont elle est l’objet, confusion qui ne se limite pas, et de loin, à la distinction entre diversion et déception. La confrontation de cet article et des diverses sources qu’il cite avec des sources doctrinales, littéraires (le Larousse, le Littré, etc.), ou historiques, montre à l’évidence que le champ sémantique est large, les acceptions variées, les procédés nombreux et aussi vieux que l’art de la guerre.


La déception fait l’objet d’une mode, je dirais même d’une manie, mais paradoxalement, on lui donne rarement la place qu’elle mérite, au cœur de l’action et au niveau des principes : combattre, c’est surprendre ! Avec pour résultat réel que, si on voit dans nos exercices et nos opérations peu de véritables « manœuvres de déception », on voit par contre beaucoup de manœuvres décevantes ! Je veux dire que, dans bien des cas, elles désappointent leur concepteur plus qu’elles ne déçoivent leur adversaire désigné… Et on peut penser que la source de ces déboires se trouve avant tout dans la confusion des termes et des idées. Je me propose donc de faire le tour du vocabulaire et de ce qu’il recouvre, de distinguer l’effet des causes, le principe de ses composantes et procédés, pour finalement souligner les écueils essentiels rencontrés par les chefs et leurs états-majors.
 
« La guerre est fondée sur la tromperie. »  
 
« Ce n’est ni par la façon de s’armer ni par celle de se ranger qu’Hannibal a vaincu : c’est par sa ruse et sa dextérité. »


 
DE QUOI PARLONS-NOUS ? 

Les termes, comme les citations d’auteurs militaires de toutes époques, relatifs à la surprise et à la déception sont légion, et leur abondance même montre, s’il en était besoin, l’importance supérieure et la permanence du procédé : déception, surprise, ruse, subterfuge, expédients, stratagème, feinte, diversion, démonstration, intoxication, désinformation, dissimulation, masque, et la liste n’est probablement pas exhaustive.  La tendance doctrinale moderne consiste à en fixer le sens (ou à le fossiliser !) en hiérarchisant les termes selon un esprit de système. Le colonel Bizeul oppose ainsi  la déception qui viserait « à dissimuler les intentions et à tromper le chef adverse pour l’engager sur de fausses pistes ou augmenter son indécision » à la diversion qui vise « à détourner l’adversaire de son but principal sans forcément vouloir le tromper. »

Le général Yakovleff, cité par le précédent, oppose la déception, concept de niveau supérieur, à la ruse et à la feinte qui seraient ses équivalents au niveau tactique. Le TTA 106, comme son équivalent interallié, la définit comme un ensemble de mesures visant à induire l’ennemi en erreur, la décomposant en simulation, dissimulation et intoxication, tandis que le manuel FT02 la définit comme un effet produit par les dites mesures et dont les composantes seraient la dissimulation, la diversion et l’intoxication.

Le colonel Bréjot quant à lui, tente de convaincre que des « manœuvres de déception » sont possibles à un niveau tactique assez bas contre une opinion courante la réservant aux niveaux opératif ou stratégique, mais ne s’écarte pas des définitions officielles et finalement renonce à des distinctions précises :  
« En somme, chercher à définir trop précisément la manœuvre de déception reviendrait à limiter son domaine potentiel d’application, ce qui serait totalement contradictoire avec l’effet recherché. La plus large place doit être réservée à l’imagination pour que précisément la duperie soit crédible. Ainsi, la diversion bien comprise vient en appui possible et local à une entreprise de déception plus vaste et impliquant des moyens variés. »

Au passage, l’auteur cite aussi les acceptions anglaises et américaines d’après Rostaing. Or l’usage américain donne à deception et diversion le sens équivalent d’activité destinée à tromper l’ennemi pour lui faire prendre des mesures contraires à ses intérêts. Bref, la question est ouverte et je ne surprendrai pas le lecteur sagace en annonçant que j’ai une opinion quelque peu divergente quoique je partage une partie de ces opinions...

 

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Titre : La déception
Auteur(s) : Colonel Christophe de LAJUDIE
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