Les contenus multilingues proposés sur le site sont issus d'une traduction automatique.
 

 
 
 
 
 
Français
English
Français
English
 
 
 
Afficher
 
 
 
 
 
Afficher
 
 

Autres sources

 
Saut de ligne
Saut de ligne

Le combat SCORPION

Les attendus de la doctrine exploratoire SCORPION - partie 2 / 4 -
Tactique générale
Saut de ligne
Saut de ligne

L'infovalorisation va plus loin que la précédente numérisation. Elle  peut être définie de trois façons :

. l’internet des objets sur le champ de bataille (web 3.0), ou interconnexion des équipements dans une logique de combat collaboratif sans intervention humaine ;

. l’exploitation opérationnelle de la valeur ajoutée apportée par les ressources informationnelles ;

. la conjugaison du système d’information du combat SCORPION (SICS), des nouveaux systèmes radio, voire de la vétronique et de la simulation embarquée.


Outil non seulement des chefs mais de tous les combattants, l'infovalorisation va paradoxalement permettre aux chefs tactiques de tous niveaux de sortir d’un certain cloisonnement en leur redonnant à la fois du temps et des moyens pour commander à l’avant, au vu du terrain, au contact des combattants.


Ce faisant, il convient de ne pas perdre de vue, qu’au-delà de ce renouveau doctrinal, il serait sûrement exagéré de parler de « rupture tactique ». En fait, en matière d’engagement opérationnel, les ruptures, lorsqu’elles se présentent, relèvent du niveau stratégique. Plus qu’à des règles, la tactique, quant à elle, répond à des principes, pérennes et intemporels qui s’adaptent à l’évolution des circonstances, dont l’amélioration des capacités des systèmes d’armes ne sont pas les moindres. Ici, ce sont les nouvelles aptitudes liées à l’info valorisation, mais aussi et dans une moindre mesure  à la précision des tirs dans la profondeur, voire la grande profondeur, qui amènent une évolution lourde des modalités du combat.
 
À ce titre, bien plus que la découverte de procédés tactiques qui se voudraient innovants, le combat SCORPION constitue, paradoxalement, un retour à ces fondamentaux de la manœuvre. Dans ce contexte, le combat SCORPION peut constituer une remarquable opportunité pour leur rendre toutes leurs lettres de noblesse. Au-delà des enseignements tirés des opérations actuelles, il s’inscrit dans la perspective d’un retour de la menace d’emploi de la force, ce qui ne rend plus improbable l’occurrence d’un conflit de haute intensité.


Enfin, pour clore ces attendus, s’agissant du niveau tactique retenu pour cette doctrine, le choix s’est porté, pour des raisons didactiques autant que d’organisation des expérimentations, sur celui du GTIA, cible prioritaire du programme SCORPION. Pour autant, SCORPION s’intégrera nécessairement au sein d’une force articulée, et le niveau de commandement de ce GTIA n’est aucunement figé.

En ce qui concerne les généralités du combat SCORPION, celui-ci doit être conçu comme une manœuvre décentralisée dans la profondeur, fondée sur l’ubiquité et la fulgurance.


Pour des raisons de sauvegarde liées aux conditions croissantes de transparence du champ de bataille et d’efficacité des feux, le dispositif du groupement Scorpion devra être fondé sur la dispersion de ses moyens. En revanche, lorsqu’il s’agira, au point culminant de l’engagement et dans un cadre espacetemps considéré, de faire basculer le rapport de forces, l’ensemble des effets devra alors se trouver concentré pour faire jouer l’effet de masse. Ces alternances, potentiellement rapides, entre dispersion et concentration, caractérisent le combat SCORPION. Elles contribuent aussi au maintien de l’incertitude chez l’ennemi.


La grande originalité du combat SCORPION réside dans la notion d’échelon autour duquel il s’articule. Ce terme d’échelon doit se comprendre comme une unité, fraction d’unité ou regroupement de plusieurs unités, capable d’une action autonome au regard de sa place sur la zone d’engagement.

Il s’agit des échelons suivants : Commandement – Découverte – Assaut – Logistique.

Si les rôles du premier et du dernier tombent sous le sens, il convient de préciser celui des deux autres :


. à l’échelon dit de Découverte (ED), revient de se trouver engagé loin en avant du groupement SCORPION en vue de préparer l’engagement de celui-ci en modelant, dans la profondeur, l’ennemi sur le champ de bataille. Il s’agit, ici, de renouer avec l’idée d’avant-garde, tout en allant bien au-delà de la simple notion d’investigation, d’éclairage, voire de reconnaissance : le but est bien d’identifier les points décisifs surtout s'il s'agit d'une notion " plus vaste ", et peut par exemple s'appliquer au terrain, sur lesquels la manœuvre ennemie s’articule pour, en les prenant à partie de façon subite et simultanée, placer l’ennemi dans une position de déséquilibre, de nature à rendre sa manœuvre inopérante.


. L’échelon d’Assaut (EA) regroupe les  « Gros » du groupement SCORPION chargé, tous moyens réunis, d’engager l’ennemi, initialement placé dans cette position de déséquilibre afin, par une attitude résolument agressive, de lui ôter irrémédiablement toute capacité de conduire un combat cohérent dans la durée et dans la profondeur du milieu terrestre tout en lui infligeant le maximum de pertes.

Dans l’hypothèse où un groupement SCORPION se trouverait engagé dans un contexte défensif, la pertinence du maintien de cet échelon de découverte est confortée : il prendrait alors la forme d’une série d’avant-postes, loin en avant du dispositif principal d’arrêt, de manière à casser le rythme de la progression ou de l’attaque ennemie et de la dissocier, et ainsi, créer les conditions de la reprise, reprendre l’ascendant sur l’ennemi.


Dans le cas de la défensive, une fois que l’effet de dissociation de l’attaque ennemie aura été atteint par l’action de l’ED, le mode d’action préférentiel de l’échelon d’assaut sera la contre-attaque, seule façon à reprendre l’initiative sur l’ennemi.


Dans tous les modes opératoires, offensive et défensive, et cela quel que soit l’échelon considéré  (E.D. ou E.A.), ou le mode d’action retenu, l’action des feux dans la profondeur se trouve considérablement valorisée par la précision des tirs des matériels (Caesar, LRU, voire mortiers embarqués), jumelée à un à un accroissement très significatif de la portée des tubes. A ce titre, la distinction très forte, voire l’opposition,  qui existait auparavant entre unités de contact et d’appui a tendance à nettement s’atténuer. Les capacités intrinsèques des matériels d’artillerie permettent toujours plus d’engager l’ennemi à distance, à coup sûr, ce qui réduit d’autant le nombre des actions au contact, sources d’accroissement des taux de pertes et augmentent encore le tempo  de la manœuvre en supprimant les délais inhérents aux prises et ruptures de contact successives.

Conclusion

Il convient enfin de noter que la performance du combat SCORPION repose sur un double impératif : s’approprier l’ensemble des possibilités techniques offertes, en particulier l’info valorisation, tout en évitant soigneusement de tomber dans la technico-dépendance. C’est pourquoi, une bonne exploitation des possibilités techniques reposera sur une culture de commandement adaptée, fondée sur une forte subsidiarité et un sens aigu de la manœuvre.

Séparateur
Titre : Le combat SCORPION
Auteur(s) : Colonel (r) Claude FRANC
Séparateur


Armée