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La Doctrine Terrestre Américaine du Futur

Ou l’Art du Pari Stratégique Dangereux
Engagement opérationnel
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        En octobre 2017, l’armée américaine a publié une nouvelle édition de son manuel opérationnel Field Manual 3-0 [1]; un document fondamental qui régule l’entrainement et la direction doctrinale des forces terrestres américaines. Cette nouvelle édition vient soutenir un choix de redirection en matière de doctrine après plusieurs années d’opérations non-linéaires (contre-terrorisme, contre-ingérence etc.). En effet la U.S. Army souhaite orienter ses capacités afin de pouvoir mener des opérations de haute-intensité contre des ‘compétiteurs de même puissance’ (peer-competitors). Cependant, ce recadrage peut s’avérer dangereux. Pourquoi ? Car ce document évalue les capacités, la mission ainsi que les adversaires futurs de l’armée de façon trop restrictive. Cela risque, à long terme, de limiter l’utilité des forces terrestres en tant qu’instrument de la stratégie globale du pays. De plus, certains concepts développés par les centres de doctrine de l’armée – comme le Multi-Domain Battle Concept ou l’Army Vision 2028 - épousent une vision incorrecte de la guerre future en affirmant sa prédictibilité. Ces paris seront non seulement vains, mais peuvent s’avérer dangereux.

 

[1] https://fas.org/irp/doddir/army/fm3-0.pdf


Le revirement doctrinal

          Les manuels opérationnels de l’U.S. Army régulent l’action, les manœuvres et le commandement des forces terrestres en tant de guerre, ils encadrent les opérations interarmes et offrent un langage militaire commun au sein de l’armée américaine. Pendant plus de dix ans, la doctrine terrestre s’est adaptée au contexte des guerres asymétriques d’Irak et d’Afghanistan et a adopté la contre-ingérence comme modus operandi[1].

Fin 2016, le chef d’état-major de l’armée Général Mark Milley a commandé une nouvelle édition d’FM 3-0 afin de réévaluer l’environnement géopolitique de la décennie et d’adapter les capacités et l’opérabilité de l’armée pour les conflits futurs. La nouvelle édition d’FM 3-0 a ainsi décrit l’environnement stratégique comme étant non pas défini par les menaces asymétriques de terroristes ou d’insurgés mais bien par les menaces conventionnelles de la Chine, la Russie et l’Iran ; des états qui peuvent défier les Etats-Unis dans des affrontements linéaires. Ainsi, l’armée s’est engagée à orienter son paradigme doctrinal vers les opérations de haute-intensité, ou de guerre linéaire[2]. La guerre linéaire est historiquement caractérisée par la bataille, une opposition symétrique entre deux forces militaires dans le but de neutraliser les défenses ennemies.

Cette approche est louable, mais est loin d’être suffisante. Les opérations de haute-intensité méritent d’être étudiées et implémentées, toutefois il est clair qu’FM 3-0 s’est construit exclusivement en opposition à la doctrine de contre-ingérence qui a suscité de nombreuses critiques. L’armée a fait état de l’incompatibilité de cette approche avec la culture militaire cinétique des forces terrestres américaines. Ceci, toutefois, l’expose à une approche incomplète au spectre des conflits armés, et il ne serait pas surprenant de voir la contre-ingérence traitée comme une doctrine pour des opérations autres que la guerre (military operations other than war)[3]. Une composante terrestre spécialisée dans les opérations linéaires est sans doute une force létale, mais cependant incapable de s’engager sur des opérations à intensité inférieure, pourtant caractéristique de l’environnement stratégique du début du XXIe siècle. L’armée américaine se devrait d’intégrer sa doctrine sur les opérations non-linéaires dans FM 3-0 et rééquilibrer son approche au spectre des conflits.

Le Colonel Rich Creed, co-auteur d’FM 3-0 et directeur du bureau pour la doctrine interarmes, a toutefois déclaré que cette nouvelle édition du manuel avait pour seul but de combler un vide doctrinal[4] :

‘Nous n’abandonnons pas la contre-ingérence et ce type d’opération en général simplement car nous avons publié une nouvelle doctrine sur les opérations de haute-intensité. Nous avons comblé un vide doctrinal. Nous n’avions pas de doctrine pour les opérations impliquant des unités conséquentes à grande échelle depuis la dernière publication d’FM 3-0 en 2011’

On peut effectivement voir cette logique dans le fait que le manuel opérationnel FM 3-24 sur les opérations de contre-ingérence publié en 2006 par le Général de corps d’armée David Petraeus est toujours utilisé par les forces terrestres américaines[5]. Le Colonel Creed ne devrait cependant pas comparer le manuel FM 3-24 avec FM 3-0.

FM 3-0 a une importance normative unique au sein de l’armée américaine pour deux raisons principales. Premièrement il régule les opérations des forces terrestres au plus haut niveau d’unité : au niveau de la division et du corps d’armée. Finalement ce manuel n’est pas confidentiel et est donc accessible au public américain, aux alliés mais aussi aux adversaires des Etats-Unis. Ce qu’il décrit joue donc un rôle crucial dans l’évaluation des capacités et objectif des forces terrestres américaines par les partis susmentionnés[6].

Un document aussi important lorsqu’il ne produit pas une approche complète au spectre des conflits peut laisser penser que l’armée américaine se spécialise en profondeur et ne constitue donc plus une force pertinente pour la stratégie globale américaine, dont les intérêts ne peuvent pas être protégés que par des opérations de haute-intensité.

 

De la doctrine à la stratégie

          La rhétorique développée par l’armée américaine tente de démontrer que ses forces ne se désengagent pas des opérations non-linéaires, tel que prouvé par le document Army Vision 2028[7] :

‘L’armée en 2028 sera capable de se déployer, de combattre et de vaincre de façon décisive contre tout adversaire, partout et à tout moment, grâce à des opérations de haute-intensité, interarmes et inter-domaniales ; tout en conservant sa capacité d’opérer dans des situations irrégulières’

En dépit de cette déclaration, la partie concernant les opérations non-linéaires semble avoir été ajoutée de façon précipitée car elle semble moins élaborée, ce qui montre une hiérarchisation dans ce que l’armée juge comme étant ses missions principales. On peut constater, par ailleurs, qu’il n’y a aucune réaffirmation doctrinale de l’importance des opérations irrégulières. FM 3-0 a beau développer le concept des ‘Opérations de Stabilité’ (Stability Operations), toutefois elles n’interviennent qu’à la suite d’une phase de haute-intensité et a pour but d’effectuer la transition politique nécessaire à la stabilité de l’environnement local.

De plus, le concept de Multi Domain Battle (Bataille Multi-Domaniale[8]), une révision contemporaine de l’AirLand Battle Doctrine (Doctrine aéroterrestre[9]), montre bien que l’armée américaine se spécialise et délaisse de plus en plus les opérations non-linéaires. Développé en parallèle d’FM 3-0, le concept prône la modernisation à long-terme des capacités et de l’opérabilité des forces terrestres afin d’être apte à pratiquer des opérations de haute-intensité en environnement conventionnel. Le concept expose des thèmes à prioriser afin de pouvoir neutraliser de façon décisive les forces armées adverses : les feux précis et dans la profondeur, les véhicules de combat de génération supérieure, le transport aérien stratégique et l’aéroportée verticale ainsi que la létalité tactique accrue des soldats. Allant de pair avec ces thèmes, le concept souhaite que l’armée exploite de façon efficace les différents domaines (aérien, maritime, terrestre, espace et cyber) disponibles afin de maximiser l’impact de la pression militaire sur l’ennemi, tel qu’illustré sur l’image adjointe ci-dessus.

Le Général de corps d’armée Michael Lundy, directeur du centre interarmes (Combined Arms Centre), a expliqué pourquoi la Bataille Multi-Domaniale est un concept essentiel[10] : ‘le focus sur les opérations de contre-ingérence à partir de bases statiques contre des ennemis à capacités et armement limités a créé une mentalité militaire qui ne correspond pas aux réalités du combat à haute-intensité contre des adversaires à puissance égale’. La pertinence de ce concept à l’environnement stratégique actuel est indéniable, soutient le Général David Perkins – ancien directeur du commandement de l’entraînement et de la doctrine de l’armée américaine. Il a écrit en 2017 que ‘la transformation de l’armée dans un contexte post-Vietnam a pris plus de dix ans et a été faite grâce à la doctrine aéroterrestre (AirLand). Pour les années à venir, la Bataille Multi-Domaniale est notre concept de transformation’[11].

Personne ne pourrait douter de la capacité de l’armée américaine d’apprendre de son histoire militaire et d’ainsi appliquer de façon rapide et décisive des techniques de contre-ingérence apprises au Vietnam, en Afghanistan et en Irak et régulées par FM 3-24. La façon dont certains régiments s’entraînent nous montre que l’armée est capable et ne se rebute pas à l’idée de pratiquer des opérations irrégulières – comme l’école de combat en milieu équatorial au Ghana (Jungle Warfare School)[12]. Le problème manifeste des concepts susmentionnés réside dans ce qu’ils communiquent. Ces documents exposent aux yeux de tous ce que l’armée considère comme étant sa mission principale dans le futur, les entités qu’elle considère comme dangereuses. Ces documents agissent donc comme des livres blancs de la défense écrits par l’armée, les livres blancs étant des documents politiques. En effet, déclarer que la Russie, la Chine et l’Iran vont devenir des puissances qui seront capables de défier les Etats-Unis sur un terrain conventionnel est, de façon indéniable, une déclaration politique et non une analyse militaire.

Cette déclaration a connu une popularité conséquente au sein du Pentagone, avec la Stratégie de Défense Nationale (National Defense Strategy 2018[13]) – un document politique – s’appropriant des analyses d’FM 3-0 :

‘La compétition interétatique, et non le terrorisme, est devenue la priorité pour la sécurité nationale des Etats-Unis […] Dans cet environnement il n’y a pas de place pour la suffisance – nous devons faire des choix difficiles et prioriser afin de créer une force létale, résiliente, conjointe et en constante adaptation’

La contre-ingérence a beau être désormais synonyme de désastre humain, financier et matériel pour les Etats-Unis, toutefois ne pas inclure des opérations non-linéaires – humanitaires, de contre-terrorisme, de contre-ingérence, de sécurisation– dans un document aussi inclusif qu’FM 3-0 ne constitue pas seulement un échec militaire, mais stratégique. L’armée américaine semble vouloir s’engager uniquement dans des conflits linéaires, et la stratégie américaine pourrait en pâtir. Si la stratégie est le lien entre les opérations militaires et les objectifs politiques, alors les politiques de défense vont s’adapter à la transformation doctrinale des forces terrestres. Ainsi, épouser une doctrine terrestre qui exclut les opérations non-linéaires peut endommager l’utilité des forces terrestres en tant qu’instrument politique viable.

La spécialisation de l’armée américaine dans les opérations de haute-intensité peut également porter atteinte à la coopération militaire avec des forces alliées. La plupart des documents traitants de doctrine chez les forces alliées comme l’OTAN[14], le Royaume-Uni[15] et la France[16], font état d’une compréhension plus inclusive du caractère de la guerre future et de son imprédictibilité. Une spécialisation accrue pourrait ainsi compromettre les opérations interarmées et l’interopérabilité des forces engagées sur des théâtres d’opérations communs.

Prioriser est crucial, toutefois la nature globale des intérêts américains nécessite une doctrine militaire inclusive qui permet aux forces terrestres de les protéger contre des menaces provenant de l’entièreté du spectre des conflits. Par exemple, certains états faillis potentiels comme le Venezuela – dont les réserves de pétrole sont stratégiques[17] – le Mali – dont les réserves en uranium sont essentielles[18] – ou le Pakistan – armé d’armes nucléaires[19] – peuvent faciliter l’émergence d’adversaires non-linéaires qui, à terme, pourrait nécessiter une intervention non-linéaire des forces terrestres américaines. Si cette spécialisation continue, la doctrine de l’armée américaine risque de se développer en parallèle de – et non de façon synergique avec – la stratégie globale des Etats-Unis[20].

 

La futur de la guerre : anticiper ou prévoir ?

          Le revirement doctrinal actuel peut laisser penser que l’armée américaine est en train de parier sur le caractère de la guerre future. L’armée soutient que non seulement la compétition interétatique causera les conflits de demain, mais également que les opérations de haute-intensité les caractériseront.

Le sous-secrétaire à l’armée Ryan McCarthy a annoncé fin 2017 la création d’un nouveau commandement opérationnel, le Futures Command (Commandement du Futur) dont la mission sera dédiée au support à la modernisation des capacités des forces terrestres afin d’anticiper les conflits de haute-intensité prévus par FM 3-0[21]. De plus, e Secrétaire d’Etat à l’armée Dr. Mark Esper a épousé cette prévision, telle que décrite dans le document Army Vision 2028[22]. Allant à l’encontre de sa déclaration précédente qui engageait les forces terrestres dans des opérations non-linéaires, il a déclaré :

‘L’armée qui a débarqué sur les plages de Normandie le 6 Juin 1944 est relativement similaire à l’armée d’aujourd’hui […] Ils ont combattu de façon interarmes, multi-domaniale avec des supports aériens et navals appuyés. C’est ce type de combat, une fois les composantes espace et cyber intégrées, que notre ‘Army Vision’ recherche’

L’armée n’a beau ne pas être capable de prédire le caractère des conflictualités de demain, elle semble vouloir l’influencer. Ceci impliquerait la capacité d’imposer à son adversaire des règles préconçues – notamment que toute opération se doit d’être linéaire et de haute-intensité. L’armée américaine semble penser – et cela ne serait pas inédit[23] – que sa capacité de concentration de puissance de feu sur tout le spectre interarmes peut forcer ses adversaires à adopter la même posture conventionnelle. Toutefois, quelques indices théoriques et historiques peuvent nous amener à reconsidérer la viabilité de cette logique[24].

Chercher à prédire le caractère futur de la guerre peut s’avérer non seulement vain, mais aussi dangereux. Clausewitz peut guider notre raisonnement à ce sujet, car il est considéré comme étant une référence même par l’armée américaine[25]. On peut se référer à sa maxime qui prône que les commandants se doivent ‘d’établir le caractère de la guerre dans laquelle ils s’embarquent, et sous aucun prétexte se détourner de sa nature réelle’. Ainsi, Clausewitz pourrait s’opposer à la logique d’essayer d’anticiper le caractère d’un conflit futur, car ‘toute guerre est riche en épisodes uniques’[26].

Clausewitz a également écrit : ‘la guerre n’est pas l’exercice d’une force vive sur une masse morte, mais bien la collision de deux forces vives’. L’interaction est le propre de la guerre, ce qui rend son caractère encore plus imprédictible, tel que décrit par Alan Beyerchen :

‘La guerre n’est pas un jeu d’échecs ; certains adversaires ne respectent pas certaines règles, et très souvent, en quête de victoire, ils peuvent altérer celles-ci. C’est pour cela que la conduite de la guerre peut – et cela est souvent le cas -changer son caractère et que la structure de toute guerre est instable’.[27]

En espérant influencer le comportement de ses adversaires sur le champ de bataille, l’armée américaine ignore le principe de réciprocité comme force majeure guidant tout conflit. La Russie, la Chine et l’Iran vont-ils respecter les règles décidées par les Etats-Unis ? Ni le Nord Vietnam, ni les Talibans ni Al-Qaeda n’a respecté les règles voulues par l’armée américaine, précisément car celles-ci conférait un avantage conséquent aux américains. Ils ont préféré, à la place, d’opter pour des tactiques non-linéaires qui leur permettaient de contrebalancer l’avantage technologique des Etats-Unis. Le Général McMaster a écrit : ‘Il a deux façons de combattre l’armée américaine : de façon asymétrique, ou de façon stupide’[28]. Il est ainsi fort probable que la Russie, la Chine et l’Iran vont opter pour l’asymétrie.

 

Conclusion

L’objectif du revirement doctrinal des forces terrestres américaines est de pouvoir surpasser ses adversaires dans tous les domaines conventionnels. Ainsi, il est clair que dits adversaires ne vont pas risquer de se confronter à une armée ayant achevé son processus de transformation doctrinal et capacitaire. La Russie, la Chine et l’Iran ont beau être des adversaires à puissance relativement égale, toutefois leurs engagements non-linéaires actuels en Europe de l’Est, Asie de l’Est ou au Moyen-Orient respectivement, montrent bien que le développement des opérations de ce type fait partie inhérente de leur possibilité d’action. Ainsi un conflit contre les Etats-Unis a plus de chance d’impliquer des forces spéciales, des acteurs par procuration (proxies), de la désinformation et des actions cyber et de déni d’accès. La montée en puissance conventionnelle des Etats-Unis risque de décourager l’utilisation de forces conventionnelles comme option viable contre ses forces, encourageant ainsi l’emploi de forces non-linéaires. Ceci pourrait signifier que le revirement doctrinal actuel peut s’avérer à la fois vain et dangereux.

 

Mr Pierre DUGUE est étudiant en Master de Sécurité Internationale à Sciences Po, Paris. Il est diplômé du Département d’Etudes de la Guerre du King’s College de Londres, Royaume-Uni. Il s’intéresse particulièrement à la doctrine militaire des forces armées américaines et aux problématiques de défense transatlantique. Après avoir travaillé avec l’Ambassade des Etats-Unis à Paris et avec le think-tank américain American Entreprise Institute (Washington D.C.), il effectuera un stage au sein de la section ‘Stratégie et Concepts’ de l’OTAN en 2019.

 

[1] http://www.aei.org/publication/the-surge-of-ideas-2/ 

[2] https://www.armyupress.army.mil/Journals/Military-Review/English-Edition-Archives/July-August-2018/Large-scale-combat-operations/ 

[3] http://www.bits.de/NRANEU/others/jp-doctrine/jp3_07.pdf

[4] https://taskandpurpose.com/whats-wrong-withfm-3-0/

[5] https://usacac.army.mil/cac2/repository/materials/coin-fm3-24.pdf

[6] http://www.dtic.mil/dtic/tr/fulltext/u2/a147039.pdf

[7] https://www.army.mil/e2/downloads/rv7/vision/the_army_vision.pdf

[8] https://warontherocks.com/2017/08/multi-domain-battle-tonight-tomorrow-and-the-future-fight/

[9] https://www.defense.gov/News/Speeches/Speech-View/Article/606661/army-war-college-strategy-conference/

[10] https://www.armyupress.army.mil/Journals/Military-Review/English-Edition-Archives/November-December-2017/The-Return-of-US-Army-Field-Manual-3-0-Operations/

[11] https://www.armyupress.army.mil/Journals/Military-Review/English-Edition-Archives/November-December-2017/Multi-Domain-Battle-The-Advent-of-Twenty-First-Century-War/

[12] https://nationalinterest.org/blog/the-buzz/revealed-the-us-army-just-signed-jungle-warfare-school-16976

[13] https://www.defense.gov/Portals/1/Documents/pubs/2018-National-Defense-Strategy-Summary.pdf

[14] http://www.act.nato.int/images/stories/media/doclibrary/ffao-2015.pdf

[15] https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/605298/Army_Field_Manual__AFM__A5_Master_ADP_Interactive_Gov_Web.pdf

[16] https://www.defense.gouv.fr/content/download/514655/8664340/file/Revue+strat%C3%A9gique+de+d%C3%A9fense+et+de+s%C3%A9curit%C3%A9+nationale+2017.pdf

[17] https://www.nytimes.com/2017/08/12/world/americas/trump-venezuela-military.html

[18] https://www.nytimes.com/2017/05/12/world/africa/africa-us-military-aid-france.html

[19] https://www.cfr.org/interview/behind-pakistans-taliban-war

[20] https://thestrategybridge.org/the-bridge/2017/12/6/multi-domain-battle-the-need-for-integration-with-national-strategy

[21] http://www.c4isrnet.com/digital-show-dailies/global-force-symposium/2018/03/24/army-futures-command-taking-charge-of-conjuring-up-new-capability/

[22] https://www.army.mil/article/206488/army_secretary_esper_announces_army_vision_for_2028

[23] https://www.foreignaffairs.com/articles/2002-05-01/transforming-military

[24] https://foreignpolicy.com/2014/10/27/mcmasters-4-fallacies-of-future-warfare-vampires-marlin-perkins-and-much-more/

[25] https://ideas.blogs.nytimes.com/2010/02/24/the-u-s-militarys-german-fetish/

[26] http://home.sogang.ac.kr/sites/jaechun/courses/Lists/b7/Attachments/30/(week%202_%20week%203)%20Clausewitz%20On%20War%20Longer.pdf

[27] https://www.clausewitz.com/readings/Beyerchen/BeyerschenNonlinearity2.pdf

[28] https://qz.com/915438/the-four-fallacies-of-warfare-according-to-national-security-advisor-hr-mcmaster/

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Titre : La Doctrine Terrestre Américaine du Futur
Auteur(s) : Pierre Dugué
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