Les articles à la une
Technologie: l’atout trompeur ?Publié le 12/06/2020
Si l’on se contente de l’opinion la plus répandue, la technologie constituerait l’atout décisif dans le combat. Les victoires seraient le fruit d’une précieuse découverte, laquelle rendrait ainsi inéluctables les victoires. Le coup décisif, le renversement sont attribués à telle prouesse technologique. Les commentateurs n’hésitent pas à invoquer la supériorité de tel armement, quitte à énumérer au grand public ces armes au nom mythique (les Patriots, les Tomahawks…). Dans la course au progrès, la technologie est devenue un lieu commun dont on se garde de faire l’exégèse. Parfois, la cause du «bien» triomphante est associée à son expression technologique. Pourtant, il convient de relativiser, sous peine de tomber dans une sorte de crédulité à l’égard de la science. Le scientisme a ses limites. Y compris dans l’histoire militaire.
Fast in/Fast out : le bel avenir de l’intervention éclairPublié le 11/06/2020
Si les opérations militaires des armées occidentales s’inscrivaient encore récemment dans la durée, leurs outils militaires ne pourraient plus bientôt mener uniquement que des actions courtes, en raison de la pression toujours plus forte exercée sur les budgets de défense et d’une opinion publique devenue très difficile à convaincre de l’utilité des longues opérations. C’est de ce constat que découle le concept de «guerre/désengagement rapides», de plus en plus en vogue outre-Atlantique. L’auteur nous le décrit, en nous montrant ses avantages, inconvénients et limites.
Les capacités numériques peuvent-elles participer à la dissuasion ?Publié le 10/06/2020
La multiplication, ces dernières années, des attaques dans le cyberespace, impliquant notamment de grandes puissances, appelle à s’interroger sur le rôle que pourraient jouer dans l’avenir les capacités numériques dans la dissuasion. L’objectif de cet article est de rappeler brièvement les fondements de la dissuasion nucléaire, d’étudier le potentiel du numérique dans le domaine de la dissuasion, avant d’analyser s’il est possible d’envisager la mise en œuvre d’une cyberdissuasion face à des attaques informatiques ou, de manière plus globale, éventuellement en complément de la dissuasion nucléaire.
En 2035, le chef au combat sera-t-il un meneur d’hommes ou un manager connecté?Publié le 09/06/2020
Les outils d’aide au commandement se multiplient dans les systèmes d’information et de commandement. Il s’agit de définir quelle devra être la marge de manœuvre des chefs militaires tactiques dans un environnement saturé par l’information descendante et montante.
Volonté et CapacitésPublié le 08/06/2020
Après nous avoir rappelé quelles ont été dans l’histoire les grandes évolutions de la pensée éthique face au fait guerrier et au progrès des capacités militaires, et nous avoir montré comment la notion de droit international humanitaire est apparue, l’auteur nous fait réfléchir à ce que sont devenues aujourd’hui ces notions, en particulier celle de « guerre ». En cela, cette étude est d’une brûlante actualité.
Combattre en ville : l’expérience israéliennePublié le 07/06/2020
Probablement liée à la longue expérience de lutte contre le terrorisme palestinien, l’armée israélienne est souvent considérée comme un exemple d’efficacité dans les guerres «urbaines».
Le Colonel de la Ruelle considère que la réalité est plus nuancée. Si l’armée de terre israélienne l’emporte par la qualité de son entraînement tactique et la supériorité de ses équipements, elle n’est pas à l’abri de demi-échecs liés, en particulier, à une planification de très court terme.
Histoire et doctrine d’emploi de l’armement nucléaire tactique français (1959 – 1996) 1/2Publié le 06/06/2020
«L’armement nucléaire de l’armée de Terre n’a pas cessé de s’émanciper, depuis sa naissance jusqu’à la fin de sa vie. […] Cette émancipation s’est faite dans la difficulté. Mais au bout du compte, le nucléaire de l’armée de Terre avait acquis ses lettres de noblesse»[1]
Cette citation du Général de division de Chergé, premier commandant de la force HADÈS, nous invite à nous remémorer l’histoire méconnue de l’armement nucléaire tactique que l’armée de Terre mit en œuvre entre 1957 et 1996, date à laquelle le Président Chirac décida de réorienter notre modèle de dissuasion nucléaire.
Pourquoi la France décida-t-elle de se doter d’armes nucléaires tactiques? Dans quel cadre stratégique en fut elle dotée? Quelle fut la doctrine d’emploi du nucléaire tactique et comment évolua-t-elle?
[1] Cf. Général de division Robert de Chergé, «Spécificité de la composante nucléaire terrestre et des transitions entre les systèmes d’armes», dans Histoire de l’artillerie nucléaire de Terre française 1959-1996, CERMA hors-série n°7, Paris, 2013 (désormais CERMA), p. 13.
Histoire et doctrine d’emploi de l’armement nucléaire tactique français (1959 – 1996) 2/2Publié le 06/06/2020
L’armement nucléaire tactique en service dans l’armée de Terre
. L’armée de Terre commença par mettre en œuvre des armes nucléaires tactiques américaines acquises en 1957
En effet, dans la foulée de l’adoption du MC 48 en décembre 1954 par l’Alliance (cf. supra), la France réclama aux États-Unis l’attribution de têtes nucléaires tactiques afin d’accroître son potentiel de combat au sein du «bouclier». Les États-Unis livrèrent donc, au titre du Plan d’assistance mutuelle[1] de l’année 1957, une trentaine de roquettes HONEST JOHN d’une puissance réglable allant jusqu’à 20 kT. D’une portée de 5 à 38 km, ces roquettes de première génération étaient tirées de camion-rampe tous chemins.
La conception de la masse chez NapoléonPublié le 05/06/2020
Cet encart évoque la notion de masse sous le prisme de la conception pratique que s’en faisait Napoléon Ier. S'il convient, de discerner ce qui conserve un sens pérenne, cette étude rétro prospective contribue à identifier une partie des défis auxquels sont confrontés les architectes des forces terrestres.
Homéostasie au sein des armées: comprendre la résistance au changementPublié le 03/06/2020
Alors que la technologie est un paradigme que les armées utilisent pour prendre le dessus sur l'adversaire, il existe un conservatisme certain dans le milieu militaire. Le Chef de bataillon Cyrille Lacroix décrit cette résistance au changement, ou homéostasie, une propriété nécessaire pour assurer la résilience de l'organisation. Elle peut toutefois engendrer des conséquences néfastes pour les opérations. Il s'agit donc de prendre en compte cette résistance afin de réussir toute évolution stratégique basée sur l'innovation technologique.
«On the whole, military organizations tend to be conservative in their approach to technological innovation»1
Martin Van Creveld