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La guerre du Golfe : une rupture pour le Génie

Soldats de France numéro spécial Guerre du Golfe
Histoire & stratégie
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Le Génie participe à l’opération Daguet menée par la France dans le cadre de la coalition internationale. Le 6e Régiment étranger du génie (REG) est déployé en intégralité sous le commandement du colonel Jacques Manet et reçoit une mission de génie d’assaut. Les moyens de la division sont également renforcés par des détachements de sapeurs provenant de toutes les unités de France. Les alliés mènent alors une guerre conventionnelle contre une armée de type soviétique. Pour les sapeurs de la guerre froide, c’est un temps d’apprentissage du feu et de l’offensive.


Un jeune régiment engagé au combat

 

Le régiment de génie Légion est engagé entre septembre 1990 et mai 1991. De création récente, il n’est pas encore expérimenté. Le général (2S) Jacques Manet se rappelle : « Quand la guerre du Golfe a éclaté, le [régiment] était tout jeune, six ans à peine depuis sa création en 1984. [Jusqu’en] 1990, le 6e REG avait bâti son expérience [autour] essentiellement du déminage de temps de paix. La priorité était donc de faire l’apprentissage des missions de combat, ce qu’on appelle le génie d’assaut ». Dans les premiers temps de son engagement (septembre à décembre 1990), le régiment intervient dans l’aide au déploiement des éléments de la division Daguet, à leur protection (merlons autour des zones vies, aménagements de soutes à munitions, emplacements de combat…) mais aussi à leur installation en campagne (réalisation de puisards pour l’évacuation des eaux usées). Dans la seconde phase de l’opération synonyme de préparation d’une offensive contre l’Irak, le 6e REG est regroupé en intégralité en Arabie saoudite. Il parfait son entraînement, intégrant la contrainte du combat en tenue NBC et se préparant à mener des missions de génie d’assaut en faveur des éléments blindés de la coalition avec les matériels de dotation : bangalores (charges allongées), explosifs divers, lance-flammes, etc. 

 

Le régiment ne possédant pas de moyens de déminage offensif mécanisé, il est renforcé par une compagnie sur engins blindés du génie (EBG) du 3e RG, une section de déminage lourd composée de volontaires issus des autres régiments et par le 27e bataillon du génie parachutiste américain équipé du système Mines Clearing Line Charge (MICLIC), permettant de faire des brèches rapides dans les champs de mines. En guise de chars démineurs, le génie français modifie 6 chars AMX 30 télécommandés, qui sont équipés de rouleaux anti-mines d’origine israélienne (KMT5). La préparation opérationnelle intégrant ces nouveaux matériels est très rapide : « Nous avons réussi à faire l’apprentissage de ces matériels en créant nous-mêmes des champs de mines dans les zones d’exercice (…) pour nous exercer à ouvrir des itinéraires avec les MICLIC, les chars démineurs et les EBG », se souvient Jacques Manet. À la veille de l’offensive, la division Daguet dispose d’environ 1 200 hommes du génie, comprenant deux états-majors, 9 unités élémentaires dont 7 de combat ou de travaux. Le chef de corps du 6e REG assure directement le commandement de l’ensemble auquel s’ajoute le bataillon américain détaché.

 

Les retours d’expérience du génie 

 

Lors de son compte rendu de fin de mission, le colonel Jacques Manet présente pour le génie les leçons à chaud de l’offensive. Celle-ci se caractérise par un rythme très soutenu des opérations où les Français parcourent 120 kilomètres en deux jours. Les exigences sont alors nombreuses : difficultés à se réarticuler durant l’action, mise en place d’une cellule « gestion du terrain », de moyens de reconnaissance du génie (Détachement de liaison et de reconnaissance du génie, DLRG). Ces éléments doivent alors permettre une anticipation de la manœuvre. Au niveau de l’interarmes et de l’interarmées, les problèmes de transmission et d’interopérabilité s’avèrent complexes. Par ailleurs, les axes logistiques – important pour la manœuvre – n’ont pu être réalisés que grâce au matériel détenu par les Américains. Le Génie doit alors développer en urgence des unités de travaux lourds susceptibles d’intervenir rapidement en zone de combat. Enfin, la dépollution (sous-munitions) du champ de bataille devient une mission majeure du génie en opération. La question de la destruction de masse des munitions et du potentiel militaire de l’ennemi devient importante. 

 

La guerre du Golfe fait ainsi apparaître quelques difficultés auxquelles est confrontée le Génie, et en particulier l’absence de moyens de déminage rapide. Le MICLIC s’est révélé rustique, facile à tracter mais avec une portée pratique de déminage limitée. L’AMX 30 démineur a donné satisfaction, même s’il apparaît que l’ajout d’une lame étrave à l’avant est indispensable. Pour le Génie, l’épreuve du combat dans le Golfe révèle ainsi de nombreux défis à relever pour l’avenir.

 

Abréviations

DLRG : Détachement de liaison et de reconnaissance du génie

EBG : Engin blindé du génie

MICLIC : Mines Clearing Line Charge

NBC : Nucléaire, bactériologique et chimique

REG : Régiment étranger du génie

RG : Régiment du génie

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Titre : La guerre du Golfe : une rupture pour le Génie
Auteur(s) : CNE ® Christophe Lafaye
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Un sapeur parachutiste du 17e RGP est en train de procéder au déminage de la plage de Koweit City. © Charre Didier/ECPAD/Défense.
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Deux légionnaires du 6e REG glissent un bungalor dans un réseau de barbelés. © Charre Didier/ECPAD/Défense.
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