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Les Invalides

Soldats de France n° 16
Histoire & stratégie
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Les Invalides sont le cadre privilégié des grands hommages nationaux et un lieu connu de par le monde pour abriter le tombeau de l’empereur Napoléon Ier. Peu se rappellent cependant la vocation initiale de cet édifice et de cette institution créée sous le règne de Louis XIV et qui demeure ! 

 


Les Invalides constituent tout d’abord l’aboutissement d’un long effort pour résoudre le problème des soldats infirmes. Une solution peu satisfaisante a longtemps consisté à charger les monastères d’accueillir ces derniers. Henri IV tente bien d’instaurer une Maison de la charité chrétienne dans le faubourg Saint-Marcel (quartier de la manufacture des Gobelins) mais l’initiative est limitée. Surtout, elle ne survit pas au changement de règne. Lorsque qu’en 1670, Louis XIV décide de la création d’un « hôtel » pour que « tous les officiers et soldats estropiés, vieux et caducs de nos troupes y soient logés, nourris et vêtus leur vie durant », c’est donc un effort sans précédent pour une prise en charge par l’État. Au point qu’elle est qualifiée de la « grande idée du règne ». C’est surtout reconnaître, au lendemain de la guerre de Trente Ans (premier grand conflit européen moderne), que cette question ne peut être réglée par la seule charité privée. D’autant que la misère et la mendicité sont considérées comme autant de troubles à l’ordre public. Reprenant l’idée populaire qu’il faut enfermer et occuper les oisifs pour le salut de leur âme, et réalisé sur le modèle de La Salpêtrière (construction entamée en 1658), l’établissement sera à la fois un lieu de soins, un hospice, un monastère et une caserne, le tout avec un certain faste auquel œuvreront les meilleurs artistes. Au point que les Invalides sont souvent surnommés « le palais des soldats ». Règlement et rigueur militaires rythment une vie conçue pour les pensionnaires qui, vêtus d’un uniforme distinctif, partageront leur temps entre soins, offices religieux, exercices physiques adaptés, exercices militaires pour constituer des gardes d’honneur et travail au sein des manufactures qui s’installent sur place (cordonneries, tapisserie, confection d’uniformes, artisanat). Certains seront également détachés pour un service sédentaire en province dans les garnisons frontalières. 

 

Un colossal chantier (d’une durée de quatre ans pour la partie principale) est entrepris sur la plaine de Grenelle, un lieu suffisamment proche de la Seine pour permettre son approvisionnement par voie fluviale, mais en périphérie des zones urbanisées pour limiter les tracas potentiels. Il s’agit également d’un acte politique qui permet de favoriser le recrutement à un moment où l’armée royale connaît un accroissement significatif de ses effectifs. Enfin, les Invalides affirment la présence du roi à Paris, une ville toujours prompte à s’embraser et dont le pouvoir royal se méfie. L’architecture, organisée autour d’une église centrale et quadrillée par des cours carrées successives, est fonctionnelle. La renommée des Invalides est donc grandissante, tant au niveau des trop nombreuses demandes d’admission qu’à celui des autres pouvoirs européens qui souhaitent s’en inspirer.

 

D’autant qu’en matière de chirurgie, la fine fleur de la profession s’y bouscule pour s’y former. C’est aussi là, qu’un certain Auguste Parmentier (apothicaire en chef) et propagateur de la pomme de terre, y mène une partie de ses expériences.

 

Panthéon des gloires militaires

 

L’institution et ses missions perdurent vaille que vaille jusqu’à la Révolution. Si l’hôtel des Invalides survit, son église est transformée en temple à la gloire de Mars, dieu de la guerre, et devient surtout le lieu de dépôt des trophées pris à l’ennemi. Sous le Consulat puis l’Empire, les Invalides sont destinés à devenir le panthéon des gloires militaires. Des mausolées sont édifiés pour accueillir le corps du maréchal de Turenne ou le cœur de Vauban. Ainsi s’accomplit peu à peu une mutation qui permettra au lieu d’incarner le rôle de gardien de la mémoire militaro-historique de la France. Une vocation qui sera confirmée à l’occasion du retour des cendres de Napoléon (1840). Tandis que le nombre de pensionnaires décline, le « musée d'Artillerie » (1871) puis le « musée historique de l'Armée » (1896) se développent sur le site.  Ces deux établissements fusionnent en 1905 pour former le Musée de l'Armée.

 

Ainsi s’explique la double vocation actuelle des Invalides qui accueillent au quotidien blessés de guerre et victimes civiles d’attentats tout en constituant un écrin d’exception au service du rayonnement de la riche histoire militaire de la France, en faisant office de « temple de la grandeur et de l’honneur français ». 

 

Un écrin d’exception

 

Concernant ce dernier sujet, si les salles des premiers étages du musée sont bien connues et offrent de superbes perspectives d’évolution de l’armement et de l’uniformologie ou mettent en avant des moments forts de l’histoire des conflits, les visiteurs manquent bien souvent les combles de l’Hôtel des Invalides et la fabuleuse collection de plans en relief, héritée de l’Ancien Régime et développée jusque sous le Second Empire. Aujourd’hui considérés comme  des  objets d’art, ces maquettes représentent avec minutie et moult détails des plans de villes clés françaises et étrangères (plus rares). Enviées en Europe pour leur aboutissement technique, elles ont longtemps offert un outil performant permettant de répondre aux nécessités de la poliorcétique, éclairant les stratèges tout en étant aisément accessible aux décideurs politiques. Avec le développement de la guerre au sein des populations et la ville vue comme « ultime champ de bataille », il y aurait d’ailleurs peut-être lieu d’y revenir et de s’en servir comme source d’inspiration.   

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Titre : Les Invalides
Auteur(s) : Chef de bataillon Eva Renucci
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© CNE (r) Peggy de Meaulne, EMAT/DELPAT, mars 2020.
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Plan et élévation géométrale de la porte d’entrée de l’Hôtel Royal des Invalides. Dessin à la plume et lavis à l’encre de Chine, aquarelle 30,5 x 21 cm, Destailleur Paris, tome 3, XVIIIe siècle. Louis Le Grand (Louis XIV) surplombe les allégories de la justice et de la prudence alors que les statues de Mars et de Minerve encadrent l’entrée. Gallica bnf.fr/ Bibliothèque nationale de France.
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Les Invalides, un rôle de gardien de la mémoire militaro-historique de la France. Ministère de la Guerre, Musée de l’Armée et Galeries des Plans Reliefs, Vauban. Exposition organisée a l’occasion du tricentenaire de sa naissance, 31 mai au 12 juillet 1933, image 73 x 51 cm, Gallica bnf.fr/ Bibliothèque nationale de France.
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« Des moments forts de l’histoire des conflits ». La façade des Invalides, le 10 novembre 2018, illuminée de bleuets, une symbolique forte du souvenir des anciens combattants de 1914-1918. © Lara Priolet /ECPAD/Défense.
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Militaires et blessés de guerre discutent devant le dôme des Invalides. © Guillaume CABRE / armée de Terre / Défense.
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Bornes interactives tactiles du départemenet Moderne au Musée de l’Armée © P. Segrette / DICOD
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Maquette du Mont-Saint-Michel © E. Buhl / DICOD
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