A l’époque terrible où la guerre s’imposait dans la vie de toutes les générations, l’Infanterie était « enseignée » aux enfants de la France avec des mots crus et directs, un peu caricaturaux dirons-nous. Pour autant, ils étaient authentiques et ne cherchaient pas à cacher leur vocation patrio-tique. A ce titre, toutes les armes et subdivisions d’armes étaient décrites avec la même « sobriété ». Aujourd’hui, nous en sourions. Dans l’imaginaire des enfants d’alors, des visages familiers et disparus s’allumaient à nouveau à la lecture de cet alphabet.

Si comme toute l’armée de Terre, l’Infanterie 2020 est une fonction opérationnelle de haute technologie, engagée en tête de la transformation capacitaire SCORPION, la rusticité de l’Infanterie doit pourtant rester entière. « Sans chevaux » : les temps ont changé et l’emploi de nos engins blindés, est déterminant avec leur puissance de feu, leur mobilité, les liaisons et l’autonomie qu’ils nous apportent, l’intelligence collective qu’ils embarquent avec CONTACT-SICS1, les systèmes de positionnement, la simulation embarquée, les capteurs et autres détecteurs couplés via la vétronique aux armements, brouilleurs, etc. Mais nous devons aussi savoir faire sans, en environnement très contesté ou par choix délibéré de discrétion.« ni canons » : car il y a toujours eu ceux de l’Artillerie.

Aujourd’hui, comptant toujours sur l’Artillerie, nos capacités internes de tirs courbes sont également déterminantes, quoique moins puissantes, avec les Mo 81mm, les LGA2 40MM, les LGI3, ou encore le tir au-delà des vues directes du MMP4 et les tirs repérés rendus considérablement plus aisés et efficaces avec les armements téléopérés. Nous ne saurons jamais faire sans feux indirects. Sachons les employer, ils continueront à nous sauver au combat et à emporter la victoire.

Ce numéro de « FANTASSINS » soulève de nombreux points de réflexion sur la haute technologie et sur l’innovation, il trace la poursuite du renforcement capacitaire, en particulier avec les équipements à hauteur d’homme de la Loi de programmation militaire et il met en avant la nécessaire puissance de feu au combat, que notre espace d’entraînement des sections d’appui FELIN veut concrétiser.

Les appuis internes de l’Infanterie et ceux de l’Artillerie seront sollicités en permanence avec SCORPION, permettant une fulgurance totale des feux. Vous noterez comme moi certaines similitudes entre ces illustrations de fin d’éditorial. La complémentarité interarmes est décisive. La combinaison de la manœuvre et des feux sera d’autant plus accélérée et renforcée avec SCORPION que nous nous serons attachés, dès maintenant, à réapprendre et à entretenir le plein emploi de nos systèmes d’armes, autant que nous entretenons notre entraînement tactique.

« L’admirable feu des chasseurs abat tout ce qu’ils avaient devant eux pendant que l’artillerie tire à mitraille », c’était le bataillon de Palikao le 21 septembre 1860. Ce sont les groupements tactiques InterArmes engagés en opérations extérieures en 2020 et ce sera encore davantage le cas des GTIA SCORPION. La direction de la formation infanterie (DFI) de l’École de l’infanterie se verra remettre le fanion du 2e bataillon de chasseurs à pied d’ici peu. Vos cadres en formation se souviendront toujours de ces pages de gloire du « 2 » appuyé par l’Artillerie.

Que Saint Maurice veille sur vous.

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1.Système d’information du combat SCORPION

2.Lance grenade automatique

3.Lance grenade individuel

4.Missile Moyenne Portée