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L’artillerie française dans la guerre du Golfe

Soldats de France numéro spécial Guerre du Golfe
Histoire & stratégie
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Les unités d’artillerie qui participent à la guerre du Golfe sont constituées, conformément à l’ordre du président François Mitterrand, de soldats professionnels. Ils proviennent essentiellement du 11e RAMa, sous les ordres du colonel Jean Novacq. D’août 1990 à avril 1991, les artilleurs français prennent une part active aux opérations en participant aux trois opérations constitutives de la campagne.Un jeune régiment engagé au combat


Opération « Bouclier du désert » (6 août 1990 au 16 février 1991)

 

Le 11e RAMa, entièrement déployé, est renforcé par des éléments du 35e RAP (quatrième batterie sol-air, section RASIT et des CRAP), du 68e RAA (une section sol-air et deux DLO1) et enfin d’une autre section RASIT du 6e RA. Ils rejoignent le Golfe persique par vagues successives, d’août à décembre 1990. Certains rejoignent les Émirats Arabes Unis (lire plus bas), les autres débarquent au port saoudien de Yanbu pour rallier tout d’abord la cité du roi Khaled puis une zone d’attente nommée « Miramar », située à plus de 1 000 km au Nord du port. Le déplacement se fait en plusieurs convois, en ambiance NBC et sous la menace des Scud irakiens. À Miramar, les artilleurs s’entraînent, assurent l’entretien de leurs armes et de leurs véhicules, en attendant d’être engagés. Dans la nuit du 17 janvier 1991, ils se déplacent vers la localité de Rafha, distante de 300 km et située près de la frontière irakienne. C’est une nouvelle période d’attente qui débute, faite d’entraînements, de camouflage et de collecte de renseignement sur les unités de la 45e division d’infanterie irakienne, qui est l’ennemi terrestre de la division Daguet. Par crainte d’être localisés, les RATAC et les RASIT du 35e RAP puis du 6e RA ne peuvent fonctionner en mode nominal. L’armée irakienne bouge à la frontière. Le 2 février 1991, le 11e RAMa réalise les premiers tirs de la division lorsqu’il appuie le 2e REI et le 1er régiment de spahis qui font face aux Irakiens installés au poste-frontière de Natchez. 106 coups de 155 mm sont tirés. L’ennemi se tait.

 

Opération « Tempête du désert » (17-28 février 1991)

 

L’opération débute le 17 janvier 1991 par une intense campagne aérienne dont l’objectif est de détruire l’armée irakienne au sol et dans les airs. La campagne terrestre débute le 24 janvier 1991 et vise à libérer le Koweït. Pour la division Daguet, il s’agit de couvrir face au Nord-Ouest l’action de la coalition en menant une reconnaissance offensive en territoire irakien, sur un axe Rafha - As Salman (siège de l’état-major de la 45e division d’infanterie irakienne) - fleuve Euphrate. Les « bigors » du 11e RAMa appuient le groupement Ouest2 et assurent la couverture générale de la division alors que l’artillerie de la 18e brigade américaine appuie le groupement Est3. Les DLO sont répartis dans les différentes régiments appuyés. Pour suivre le rythme élevé de la manœuvre, les artilleurs doivent déplacer leurs VAB et leurs TRM 10 000 tracteurs de pièces à grande vitesse sur un terrain extrêmement abrasif, progresser en tiroir puis se mettre en batterie très rapidement pour assurer un appui-feu permanent. Les principaux tirs ont lieu le 23 février, moment où l’artillerie exécute des tirs de contrebatterie et le 24 février, 108 coups sont tirés sur des objectifs dévoilés lors de la progression du 3e RIMa sur l’axe Rochambeau. Le lendemain, l’aéroport d’As Salman est traité par 1 300 coups tirés notamment par les 155 TRF1 du régiment, avant qu’un assaut victorieux ne soit donné par les « marsouins ». Le 26, les CRAP de la division s’emparent du fort d’As Salman, 5 d’entre eux sont blessés lors de l’explosion de sous-munitions, causant la mort de deux de leurs camarades du 1er RPIMa. Pendant l’offensive, les artilleurs sol-air de la division assurent la défense anti-aérienne très courte portée des régiments de mêlée et des principaux PC de la division. L’aviation irakienne, quasiment détruite lors de la campagne aérienne ou mise en fuite, ne se montre pas dans le ciel défendu par les sections SATCP Mistral et Stinger françaises. 

 

Opération « Busiris » (août 1990 à avril 1991)

 

Les EAU ayant accepté d’accueillir des forces de la coalition sur son sol, la France décide d’y envoyer un détachement interarmées pour protéger les infrastructures aéroportuaires du pays contre d’éventuels raids irakiens et former les soldats émiratis. Ainsi, la batterie sol-air du 11e RAMa fournit deux sections SATCP Mistral en renfort du détachement Crotale (missiles de moyenne portée) de l’armée de l’Air. Installées sur la base d’Al Dhafra, les « bigors » remplissent leur mission de surveillance et de protection du 10 août au 19 décembre 1990. D’autre part, la section RASIT du 35e RAP débute son périple dans le Golfe par un séjour aux Émirats du 25 août au 18 octobre 1990 avant de rejoindre la division Daguet en Arabie saoudite.

L’artillerie française contribue grandement aux succès des opérations de la coalition dans le Golfe Persique, recueillant le renseignement, appuyant les unités au contact et réalisant des tirs dans la profondeur, contrebattant l’artillerie ennemie, surveillant inlassablement les cieux saoudiens, irakiens et émiratis. La Nation témoigne sa reconnaissance aux artilleurs : le 11e RAMa est cité à l’ordre de l’armée, l’inscription « Koweit 1990-1991 » est brodée dans les plis de son étendard décoré de la croix de guerre des TOE avec palme de bronze. La 4e batterie sol-air du 35e RAP est citée à l’ordre du corps d’armée, son fanion décoré de la croix de guerre des TOE avec étoile de vermeil. De nombreux artilleurs sont cités individuellement. L’artillerie française a retrouvé un niveau d’engagement qui n’avait plus été atteint depuis la guerre d’Algérie. 


L’auteur remercie le 11e RAMa, le 35e RAP et l’association des anciens du régiment, ainsi que le 68e RAA pour l’excellent accueil qu’ils lui ont réservé, et par la mise à disposition des archives régimentaires. 

 

 

Lexique

Bigor : artilleur des Troupes de marine

Contrebatterie : action pour un élément d’artillerie qui vise à réduire ou détruire l’artillerie adverse

Marsouin : fantassin des Troupes de marine

Régiments de mêlée : infanterie et cavalerie

 

 

Abréviations

CRAP : Commandos de recherche et d’action en profondeur

DLO : Détachements de Liaison et d’Observation

EAU : Émirats Arabes Unis

NBC : Nucléaire, bactériologique et chimique

PC : Poste de commandement

RA : Régiment d’artillerie

RAMa : Régiment d’artillerie de Marine

RASIT : Radar d’acquisition et de surveillance des intervalles 

RATAC : Radar d’aide au tir en campagne

RD : Régiment de dragons

REC : Régiment étranger de cavalerie

REG : Régiment étranger du génie

REI : Régiment étranger d’infanterie

RHC : Régiment d’hélicoptères de combat

RIMa : Régiment d’infanterie de Marine

RPIMa : Régiment de parachutistes d’infanterie de Marine

RS : Régiment de Spahis

SATCP : Sol-air très courte portée

TOE : Théâtres d’opérations extérieurs

TRF1 : tracté modèle F1 

VAB : Véhicule de l’avant blindé

 

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1 - DLO et 68e RA sont les dénominations de l’époque.

2 - Le groupement Ouest est composé des 2e REI,  1er RS, 1er REC, 3e RHC, 11e RAMa.

3 - Le groupement Est est composé des 3e RIMa, 4e RD, 6e REG, 1er RHC. 

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Titre : L’artillerie française dans la guerre du Golfe
Auteur(s) : CEN Simon Ledoux
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La station Sirocco du 11e RAMa. © Charre Didier/ECPAD/Défense.
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Tir d'un canon de 155 mm TR-F1 du 11e RAMa. © Charre Didier/ECPAD/Défense.
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