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L’incertitude, l’unique principe universel ?

Atelier n°4
Histoire & stratégie
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L’atelier n°4 s’est articulé autour de trois phases :

  • un rappel des définitions des principes de la guerre et des procédés d’applications accompagné d’un échange au sein du groupe;
  • une réflexion autour de deux questions prédéfinies : sur un champ de bataille de plus en plus transparent, quels principes peuvent garantir surprise et sécurité ?
  • le principe d’incertitude n’est-il pas le seul principe qui soit permanent et intemporel ?

Les définitions telles qu’évoquées dans le document préparatoire transmis à l’ensemble des participants n’ont pas appelé de commentaires particuliers. La compréhension du principe en tant que proposition fondamentale, au caractère permanent et intemporel, est communément partagée. Les principes de la guerre sont considérés comme étant intangibles et ce, quels que soient la période, le déroulement d’une opération, le type d’ennemi ou encore l’environnement. Les principes sont néanmoins le résultat de nos histoires et de nos cultures de guerre. Ils servent de guide mais ne garantissent en aucun cas la victoire. Enfin, leurs procédés d’applications peuvent varier selon le niveau et le contexte d’engagement, le style de commandement, l’adversaire ou encore les ressources disponibles.

 

La réflexion sur le principe d’incertitude (principe uniquement français) a mis en évidence ses deux corollaires, à savoir la sûreté et la surprise. Les discussions ont porté sur les moyens permettant de réaliser ces effets sur un champ d’affrontement supposé être moins opaque. Les discussions sur le champ de bataille futur ont ainsi fait émerger l’idée d’une illusion de transparence du fait d’une exigence des opinions publiques et de la prépondérance des médias.

 

Comment donc tout à la fois créer la surprise dans un champ de bataille supposé transparent et simultanément générer l’opacité autour de  nos propres dispositifs et l’incertitude autour de nos intentions ? Les cinq principes de la guerre (économie des moyens, concentration des efforts, liberté d’action, incertitude, foudroyance) sont tous susceptibles de concourir à la réalisation d’un effet de surprise, puis de sidération. Cet effet étant toujours consubstantiel à la réalisation d’un effet majeur, la question se pose donc de savoir comment adapter l’application de ces principes aux nouvelles capacités octroyées par la technologie, à l’adversaire et à nos propres forces. La réponse apportée par le groupe passe unanimement par le recours à la déception.

 

Il semble raisonnable d’admettre que les évolutions techniques liées aux moyens de recueil (drones) ou d’analyse (IA) du renseignement devraient favoriser la transparence, notamment au travers de l’infovalorisation. Toutefois, la modification des signatures, les nouvelles masses permises par la robotisation ou les frappes de précision sur les capteurs (spatiaux compris) devraient nuancer ce phénomène. Les adversaires infra-étatiques  utiliseront  vraisemblablement  la déception pour contourner notre supériorité matérielle. La compétition interétatique verra le maintien d’une ambiguïté permanente, fondée sur des actions discrètes, réversibles et non attribuables, au rendement important.

 

Enfin, dans l’éventualité d’un conflit symétrique, la déception garantira la sûreté et, même, la survie. Cette aptitude à la déception se définira par la combinaison de trois variables : passive, active et intoxication. Au niveau technique, il s’agit de modifier la perception des moyens. Les niveaux tactiques verront l’emploi de ruses de guerre, insinuant le doute sur l’intention, les moments et les lieux d’efforts. Le niveau opératif déclinera globalement les mêmes procédés, à plus grande échelle. Le niveau stratégique comportera une dimension de manipulation beaucoup plus importante et s’adressera, en plus des chefs militaires, aux politiques et aux opinions publiques.

 

C’est vraisemblablement à ce niveau que les champs d’application seront les plus divers et donc, les plus efficaces. De façon plus globale, toute action de déception impliquera une connaissance minimale de l’autre, de ses systèmes de renseignement et de commandement. Toutefois, la déception pourra se heurter à des limites politiques et éthiques, qui varieront, logiquement, en fonction des enjeux. Il importe de traiter dès à présent très sérieusement cette question, en particulier sur le plan doctrinal, tant les risques liés à une « fausse transparence » sont importants.

 

Essentiellement technique, la déception sera de fait soumise à la manipulation des flux de données et des analyses. Enfin, la déception ne saurait être correctement mise en œuvre sans une juste gradation des procédés et des effets attendus en fonction du temps stratégique (paix, crise, guerre).

 

Ainsi, si l’incertitude semble effectivement être l’un des seuls principes susceptible de garantir à lui seul la surprise et la sûreté, il n’en rend pas moins tout aussi pertinents les autres principes classiques à l’horizon 2035. C’est ainsi au travers de leurs procédés d’exécution, dont la déception revêtira dans le futur une importance capitale, que doivent être conduites les réflexions à venir.

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Titre : L’incertitude, l’unique principe universel ?
Auteur(s) : CDEC
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