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Les origines historiques de la guerre électronique

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Sciences & technologies
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Quel intérêt peut-il y avoir à se pencher, à l’heure de l’infovalorisation et du cyber, sur des temps reculés, dans lesquels la science et les techniques en sont à leurs balbutiements ? Est-ce la menace brandie par un Thucydide [1] d’une « histoire qui n’est qu’un éternel recommencement » ou la vision prospective d’un Einstein[2] qui a prétendu en son temps : « je ne sais pas quels seront les armes de la prochaine guerre mondiale, mais celles de la suivante seront des haches de pierre », qui peuvent justifier l’intérêt d’un coup d’œil dans le rétroviseur ?


Etant donné qu’un des objectifs des forces terrestres est de préparer la guerre de demain, il apparait en tous cas légitime de s’interroger sur ce que pourraient être les modus operandi du conflit à venir. Après avoir eu la guerre des chimistes (Première Guerre mondiale), parce que le gaz moutarde et le chlore y ont été employés pour la première fois, puis la guerre des physiciens (Deuxième Guerre mondiale), en raison de l’éclosion de la bombe atomique, dans quelle mesure un conflit à venir ne pourrait-il pas consacrer les mathématiciens ? En effet, selon les spécialistes de l’art de la guerre, un des enjeux militaires du futur pourrait consister à pénétrer à l’intérieur du commandement ennemi et, le prenant de vitesse, avoir la capacité d’anticiper ses décisions tactiques. C’est peut-être parce que l’Histoire porte sur les actions humaines que « l’enjeu militaire » en question n’est pas vraiment nouveau.

 

Ainsi, depuis des millénaires, les rois, les reines, les généraux se sont dotés de moyens de communications efficaces pour gouverner leurs pays ou commander leurs armées. En même temps, sont apparus des impératifs fondamentaux devant être respectés et résultant de la nature même de leurs missions. Le premier est la rapidité, afin que le chef responsable puisse décider et ordonner en temps utile. Le second est la sûreté qui implique la certitude que le destinataire d’une information ou d’un ordre en ait bien connaissance et qui ouvre la voie aux dangers de l’intrusion et de la désinformation. Le troisième est la discrétion, qui exige que la teneur des communications soit protégée contre toute fuite possible. Si, on le voit, les besoins en communication et ses exigences remontent pratiquement à l’Homo erectus[3], l’étude proposée a pour vocation de démontrer qu’en matière de procédés, du XXe siècle à aujourd’hui, on s’est surtout contenté de moderniser des modes d’action puisés dans un passé parfois fort lointain.

 

« Les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard ». Douglas MacArthur

L’existence de méthodes de communication à distance est prouvée dès l’Antiquité, mais elles sont peu nombreuses. Au titre de ces dernières, figurent les coureurs, dont le plus célèbre est bien sûr Phidippidès[4], les cavaliers montés déjà évoqués par Tite-Live[5], les signaux lumineux cités par Homère[6], qui annoncent l’approche de la flotte ennemie dans l’Iliade. Selon César[7], les gaulois disposaient aussi d’un système de liaisons rapides à grande distance, à l’aide de feux allumés sur les points hauts. Cette ressource a duré au fil des siècles. Toutes les armées ont utilisé des systèmes de tours ou de postes pouvant échanger des signaux. Quant aux animaux, ils ne sont pas en reste : il est fait usage des pigeons depuis les temps les plus reculés de l’histoire de l’humanité. En l’absence d’autres moyens techniques, la transmission des ordres est souvent limitée aux capacités visuelles et auditives de ceux qui les reçoivent. Sur un champ de bataille du milieu du XIXe siècle, obscurci par la fumée que dégage l’utilisation de la poudre à canon et envahi par le vacarme assourdissant de l’artillerie et de la mousqueterie, les transmissions sont forcément très restreintes. L’officier qui donne des ordres à sa troupe doit donc les garder à portée de voix. Transmettre des directives et des informations le long de la chaîne de commandement nécessite le recours à des estafettes à cheval, porteuses d’instructions orales ou écrites. Quant à la transmission par signaux visuels, elle est toujours en usage, mais son utilisation demeure aléatoire, étant dépendante de la configuration du terrain et de la visibilité.

 

Pourtant, le développement des communications fait un bond décisif dès 1794 et est d’origine française. Claude Chappe[8], scientifique des Lumières, construit la première ligne de télégraphe optique aérien qui permet de transmettre rapidement des messages à longue distance[9]. Le système en question est le premier réseau organisé et permanent de télécommunications. La ligne télégraphique comprend deux stations terminales reliées par des stations intermédiaires. Au sommet de tours, de grands leviers s’élèvent et s’abaissent épelant, par diverses positions, des messages. 196 symboles sont possibles. Chaque stationnaire lit, à l’aide d’une longue-vue, le message émis par la tour précédente et le retransmet à la suivante. Par temps de brouillard, de pluie, de neige ou la nuit, le système n’est pas opérationnel et sa lourde structure le rend fragile. Ainsi, il n’est d’aucune utilité militaire en France pendant la campagne de 1814, étant partiellement détruit par les coalisés.

 

Avec l’invention de l’électricité, Morse[10] invente le télégraphe électrique en 1832 et un alphabet qui porte son nom. Grâce à une succession de points et de traits, qui voyagent sur des fils conducteurs, des informations sont transmises sur de longues distances avec célérité. Sur le champ de bataille, le télégraphe ouvre d’immenses possibilités au commandant-en-chef, capable désormais de recueillir « l’information », de faire venir des renforts, de redéployer ses forces et de coordonner les mouvements d’unités très éloignées les unes des autres, le tout avec une rapidité inconnue jusqu’alors. En somme, il améliore très sensiblement la performance du commandement. Par exemple, en 1864, pendant la guerre de Sécession, Grant[11], bien que séparé de Sherman[12] par plus de 2500 kilomètres, a sous ses yeux, au jour le jour, sa situation. C’est la même année (1864) que James Maxwell[13] prouve l’existence des ondes électromagnétiques qui voyagent à la vitesse de la lumière et ouvre ainsi la porte à l’émission des ondes radio. Quelques années plus tard, en 1876, Bell[14] invente le téléphone.

Depuis la guerre du Transvaal (1899-1902), l’armée anglaise est largement dotée de matériels téléphoniques filaires. Mais c’est la guerre russo-japonaise (1904-1905), qui montre l’utilité militaire du téléphone. Non seulement, il est utilisé en Mandchourie afin d’assurer les liaisons entre les états-majors (un à deux postes au niveau de la brigade ou de la division), mais il en est fait usage entre ces derniers et la troupe. Ainsi, un régiment d’infanterie en compte quatre. Chaque poste est livré avec 5 à 6 km de fil. Dès lors, l’Autriche, le Japon, la Russie et plusieurs autres nations développent massivement le matériel téléphonique léger.

 

Le Premier conflit mondial permet une véritable révolution technologique des communications. Pour sa part, la France entre en guerre en 1914 avec un équipement en quantité inférieure à celui de ses alliés mais également, fait plus grave, inférieure à celui de ses adversaires d’outre-Rhin. En 1914, les technologies de communication sont encore très dépendantes des conditions climatiques et peu adaptées aux opérations. Les sapeurs télégraphistes français réalisent des prouesses sur le front, en août 1914. Ils déroulent les lignes de câbles sur les routes d’Alsace, de Lorraine et de Belgique, afin de délivrer les communications téléphoniques et télégraphiques. L’évolution du conflit vers la guerre de position rend le déploiement et l’entretien des lignes de communication de plus en plus difficiles. Les câbles sont durement touchés par les effets de l’artillerie ennemie. Les réparations s’effectuent souvent sous un déluge de feu. Il apparaît nécessaire de développer de nouveaux moyens de communication.

 

La réponse se trouve en partie dans le développement de la télégraphie sans fil (TSF) pour les liaisons radio et de la télégraphie par le sol (TPS). Dès 1898, un français, Eugène Ducretet[15] réalise la première liaison sans fil entre la tour Eiffel et le Panthéon, distants de 4 kilomètres. Si la marine nationale saisit rapidement tout l’intérêt de la TSF, l’armée de Terre, elle, qui ne met sur pied qu’en 1911 une « école supérieure d’électricité » destinée à former les officiers du service des transmissions, en est à des prémices. C’est l’industrialisation de la production des postes radio et l’équipement massif des unités, efforts que l’on doit au colonel Ferrié[16] , qui vont faciliter la reprise de la guerre de mouvement en 1918. En effet, cet équipement des troupes permet le développement de nouvelles procédures de combat. Ainsi, pour la première fois, une liaison peut être assurée avec les chars d’assaut. L’aviation bénéficie également de ces évolutions. Désormais, les émetteurs installés à bord des avions d’observation transmettent les mouvements de troupes et guident les tirs d’artillerie. Si à la mobilisation on ne compte que 12 000 sapeurs télégraphistes, en 1918, ce ne sont pas moins de 55 000 hommes qui sont employés, montrant ainsi la place grandissante du besoin en technologie de communication pour le commandement.

 

« Tous les systèmes de transmission… sont vulnérables ... ».  TTA 150, Titre VIII, Transmissions

« La liaison, dit l’instruction sur l’emploi tactique des grandes unités, permet au chef d’assurer à tous les échelons le contact nécessaire à la bonne exécution de ses décisions. À cet effet, le commandant d’une grande unité doit se tenir en relation constante avec l’autorité supérieure, avec ses subordonnés et avec les autorités latérales », rappelle le lieutenant-colonel Thierry d’Argenlieu dans un cours d’histoire militaire dispensé à une promotion d’officiers élèves de l’Ecole de Guerre en 1936[17]. On peut en effet sans trop de risque, affirmer que sans transmissions, une armée est sourde. Il suffit pour se convaincre des conséquences alors engendrées, de parcourir l’ouvrage de Bernard « La campagne de 1815 en Belgique ou la faillite de la liaison et des transmissions » [18]. Il n’est donc pas étonnant que les chefs de guerre cherchent à s’entourer de tous les moyens disponibles.

 

On peut en effet observer qu’en matière de communication, les procédés modernes, issus des nouvelles technologies, ne mettent pas un terme aux moyens développés antérieurement ; il en est des différentes techniques comme des couches géologiques, empilées les unes sur les autres et qui réapparaissent à la lueur des conflits successifs[19]. Ainsi, en 1914 Joffre[20], bien qu’il dispose d’un système de liaisons téléphoniques et du télégraphe, conserve auprès de chaque commandant d’armée un officier de liaison. Ces derniers sont, à proprement parler, l’émanation de la pensée et de la volonté du chef. Mais l’armée française dispose en parallèle de 73 000 agents de liaison à pied, de 67 000 vélocipédistes, d’une partie des 15 000 chiens employés pendant le conflit et de 30 000 pigeons[21]! Au cours du Second conflit mondial, on retrouve exactement « les mêmes acteurs », qui sont eux-mêmes repris pendant la guerre d’Indochine, puis la guerre de Corée.

 

L’objectif de l’adversaire est donc, depuis toujours, d’intervenir de toutes les manières possibles entre « l’émetteur » et « le récepteur » d’ordres. En effet, la captation des messages de l’adversaire, qui permet d’anticiper ses manœuvres et ses réactions, procure dès lors un avantage certain dans la conduite des opérations. Depuis qu’il existe, cela a fait de l’agent de liaison un « pion » déterminant de la victoire. C’est sans doute sous le Premier Empire, dans l’armée française, que ce dernier atteint le sommet de son art[22]. En effet, il n’est pas seulement la voix du commandement, mais également ses yeux. En 1805, à côté du cabinet de l’Empereur, on compte neuf aides de camp, dont un colonel et huit généraux. Le major Berthier en a six à ses côtés. Ces derniers parcourent en tous sens les champs de batailles, bride abattue, portant l’ordre urgent qui permettra à la manœuvre de se dérouler conformément à la volonté du chef.

 

Ce rôle majeur confère au « messager » d’être une proie recherchée. Au cours d’une de ses missions en Espagne, Adolphe Marbot[23] tombe dans une embuscade près de la ville d’Astorga (1809). Son escorte est massacrée. Lui-même blessé est conduit devant le général marquis de La Romana[24] qui veut absolument obtenir des renseignements sur l’armée française et sur les projets de l’Empereur. Marbot a pris soin de détruire les dépêches et refuse de parler. Il est chargé de chaînes, traîné nu un mois durant à travers l’Espagne jusqu’à Cadix où il est interné sur un des pontons, dont il finit par s’échapper (1810). En Espagne, de 1808 à 1814, pas moins de 200 officiers de divers états-majors sont pris ou tués dans l’accomplissement de leur service. Il est d’ailleurs fréquent qu’au cours des âges, la torture soit régulièrement appliquée à l’encontre des « messagers ». Ainsi, la charte sur « les lois et coutumes de la guerre sur terre, d’après le droit international moderne et la codification de la conférence de la Haye de 1899 »[25], leur réserve un encart particulier destiné à les protéger dans les conflits[26].

 

Avec les évolutions technologiques l’intervention se fait par l’écoute des transmissions ennemies. Parmi les structures nées pendant la Grande Guerre, figure le Service de repérage des sons et des lueurs de chaque armée qui travaille en lien permanent avec les observations aériennes. On doit aux radiotélégraphistes la naissance empirique des sections d’écoute, qui commencent à se structurer en 1915. En effet, l’apparition d’un réseau radioélectrique est presque immédiatement perçue par les opérateurs ennemis et, dès la stabilisation des lignes, les sapeurs télégraphistes des quelques stations radio alors opérantes, s’aperçoivent qu’ils peuvent suivre les conversations de leurs homologues allemands notamment avant, pendant et après la bataille de la Marne et à Verdun[44] (sur le front oriental, les Allemands suivent aussi les réseaux russes[27]). De même, la puissance de réception permet d’évaluer à quelle distance se trouve le poste émetteur ennemi. Ces informations  permettent de reconstituer l’ordre de bataille allemand et de localiser approximativement ses grandes unités. En 1915, l’écoute des lignes ennemies se fait de façon artisanale.

 

Il n’existe alors en effet qu’un poste par armée qui se déplace le long de la ligne de front. Progressivement, techniciens et interprètes arment des équipes radiogoniométriques. En dépit de moyens assez dérisoires, mais grâce à la forme prise par la guerre (guerre de position), les postes de commandement changent rarement d’emplacement et il est donc relativement aisé de les localiser en multipliant les « tirs » sur la même fréquence, sous des angles différents et quantifiant la puissance de réception. « Si l’ennemi veut interrompre nos transmissions radio télégraphiques… Il peut les interdire en lançant dans l’espace, sur la longueur d’onde que nous employons nous-mêmes, des émissions quelconques aussi puissantes que possible[28]» signale le colonel Langlois. À partir de 1917, avec l’amélioration des performances techniques des appareils (sensibilité, fiabilité, mobilité) et l’augmentation du nombre de stations, les équipes de radiogoniométrie deviennent totalement opérationnelles et jouent un rôle non négligeable dans la préparation des opérations. Dans chaque armée, l’architecture générale du système est désormais très proche de ce qu’elle va être tout au long du XXe siècle : une station directrice commande quatre à cinq stations avancées qui notent toutes les communications ennemies interceptées en précisant le relèvement (direction), la puissance de réception et l’heure.

 

Il y va du glaive et de la cuirasse, comme de la transmission et la contre-mesure destinée à la fausser. Ainsi, très tôt « la désinformation » s’est-elle invitée dans les conflits. Elle fait partie intégrante de la ruse de guerre. Ainsi, Han-Fei, philosophe et penseur chinois du IIIe siècle avant notre ère, professe un moyen très simple pour se débarrasser d’un rival. Il préconise à son seigneur de confier à quelque agent maladroit, un faux message faisant croire que le meilleur général, ou le plus fidèle conseiller du souverain ennemi s’est rallié ! Capturé, torturé, il ne fait alors aucun doute que le messager finisse par livrer son secret. « Bientôt sa tête (du meilleur général, ou du plus fidèle conseiller) volera. Par ce stratagème, vous vous serez débarrassé d’un adversaire ». Usurper le langage « de l’autre » pour le faire tomber dans un piège est aussi une technique qui relève d’une forme sommaire de déception. Pendant la Seconde guerre mondiale, les opérateurs au sol donnent de fausses informations aux pilotes prononcées dans leur langue.

 

Il n’est donc pas étonnant que très tôt dans l’Histoire une certaine méfiance s’instaure : il s’agit d’être en mesure de faire face aux leurres en tous genres. On est en 207 avant J.-C. en pleine Guerre punique. Une lettre d’Hasdrubal[29] à Hannibal[30] est saisie sur les six cavaliers qui la portent, au moment où elle va parvenir à leur destinataire. Alors que les messagers carthaginois ont traversé toute l’Italie sans se faire repérer, ils s’égarent vers Métaponte (sud de l’Italie) et se font prendre. Les Romains interrogent les prisonniers (réponses dilatoires), puis sont menacés de torture (aveu de leur mission). Mais la lettre pourrait être un faux, destinée à « intoxiquer » les Romains. Elle n’est donc pas décachetée et elle est transmise intacte, avec les prisonniers, afin que les spécialistes romains du Renseignement à l’état-major authentifient le sceau d’Hasdrubal. Elle est ensuite ouverte et lue par un traducteur. Les informations sont capitales : on y découvre l’endroit (l’Ombrie), où les deux frères doivent faire leur jonction. La guerre prend une tournure décisive... Nous venons d’entrer dans le Renseignement militaire. Déjà, dans l’Antiquité, il prend toutes les formes du Renseignement moderne. Nous sommes de plain-pied dans l’Intelligence Service britannique. C’est en effet un domaine où les choses ont peu évolué depuis l’Antiquité. Les manières de se renseigner sur l’ennemi sont, à l’exception des « grandes oreilles » technologiques et des moyens informatiques de tri des renseignements, à peu près les mêmes aujourd’hui.

 

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[1] Philosophe et politicien athénien né en 460 av. J.-C. et mort en 397 av. J.-C.

[2] Einstein Albert (1879-1955).

[3] Homme debout, apparu sur terre il y a environ deux millions d’années.

[4] Messager grec du Ve siècle avant J.-C. autour duquel s'est bâtie une légende.

[5] Historien (59 av. J. C./17 ap. J. C.).

[6] Poète grec (800 av. J.-C./vers 740 av. J.-C.).

[7] Jules César (100 av. J.-C./44 av. J.-C.).

[8] Claude Chappe (1763-1805).

[9] À la veille du Premier Empire, on compte déjà en France trois lignes principales : Paris-Lille, Paris-Strasbourg par Metz et Paris-Brest. Cette dernière ligne appartient au ministre de la Marine, tandis que les deux autres dépendent du ministre de la Guerre. La première transmission date de 1794. Elle permet, en moins d'une heure, de rendre compte à la Convention que la ville de Condé-sur-l'Escaut est tombée aux mains des Autrichiens.

[10] Samuel Morse (1791-1872).

[11] Ulysses-Simpson Grant (1822-1885), général commandant les armées nordistes, puis président des États-Unis.

[12] William-Tecumseh Sherman (1820-1891), général qui succède à Grant à la tête de l'armée de l'Union pendant la guerre de Sécession.

[13] James-Clerk Maxwell (1831-1879).

[14] Alexander Graham Bell (1847-1922).

[15] Eugène-Adrien Ducretet (1844-1915).

[16] Gustave-Auguste Ferrié (1868-1932), futur général et savant français qui se consacre à l'établissement d'une télégraphie sans fil puissante et perfectionnée. Il fait de la radiotélégraphie militaire française la première de l'armement allié durant la Première Guerre mondiale.

[17] Olivier-Charles-Marie Thierry d'Argenlieu (lieutenant-colonel), « Esquisse d'une histoire de l'officier de liaison », 56e promotion, deuxième année d'études, 1935-1936, ESG, cours d'histoire militaire. Futur général, il tombe à l'ennemi en 1940.

[18] Henri Bernard (colonel), « La campagne de 1815 en Belgique ou la faillite de la liaison et des transmissions », Bruxelles, 1954. Dans cet ouvrage, l'auteur fait du maréchal Soult, « chef d'état-major de fortune », un officier incompétent dans ses fonctions. « Non seulement ses ordres écrits sont imprécis, mais beaucoup d'ordres verbaux, même très importants, ne sont pas confirmés par écrit » avance l'auteur.

[19] A contrario, le FT 17, engin majeur du Premier conflit mondial n'est pas utilisé en 1940.

[20] Joseph Joffre (1852-1931), alors général et futur maréchal.

[21] Certains de ces soldats « à poils » ou « à plumes » sont restés célèbres : le pigeon Vaillant (matricule 787-15), « dernier combattant » à quitter le fort de Vaux assiégé en 1916. Intoxiqué par les gaz de combat, pratiquement à l'article de la mort, il réussit à transmettre le dernier SOS du commandant Raynal à Verdun. Cité à l'ordre de l'armée, il est décoré de la Légion d'honneur. Le chien Satan, bien que blessé par une balle à une patte, parvient à remettre aux Français assiégés à Thiaumont (Belgique) en 1916, deux paniers de pigeons harnachés sur son dos. Les pigeons sont renvoyés à l'état-major avec la position de la batterie allemande qui assaille de son feu les positions françaises. La batterie est détruite.

[22] Le lieutenant-colonel Thierry d'Argenlieu prétend qu'en 1870 l'action des officiers d'états-majors porteurs d'ordres est exclusivement limitée à celle d'agent de transmission. Leur mission est bridée par le formalisme le plus étroit. L'officier n'est chargé, ni de voir pour le chef, ni de renseigner sur la situation.

[23] Antoine-Adolphe-Marcelin Marbot (1781-1844).

[24] Pedro Caro y Sureda, marquis de La Romana (1761-1811).

[25] A. Mérignhac, « Les lois et coutumes de la guerre sur terre, d'après le droit international moderne et la codification de la conférence de La Haye de 1899 », Paris, librairie Marescq aîné, 1903.

[26] « Les courriers et messagers, qui ne se cachent pas, qui portent ostensiblement les armes et l'uniforme national, doivent, lorsqu'ils sont pris, être traités comme prisonniers de guerre… ».

[27] Un des premiers exemples d’interceptions de l’ère moderne est peut-être l’écoute en clair par les Allemands de la conversation des Russes fin août 1914, qui scelle l’issue de la bataille de Tannenberg.

[28] Langlois (colonel), « La liaison. Les transmissions. Moyens et agencements », centre d'études de liaison et transmissions, cycle d'information des officiers généraux et colonels en 1924.

[29] Hasdrubal Barca (245 av. J.-C./207 av. J.-C.), général carthaginois, frère d'Hannibal.

[30] Hannibal Barca (247 av. J.-C./vers 181 av. J.-C.), général et homme politique carthaginois.

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Titre : Les origines historiques de la guerre électronique
Auteur(s) : le lieutenant colonel George Housset, du pôle études et prospective du CDEC
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