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Rayonnements électromagnétiques non ionisants: état de situation

cahier de la pensée mili-Terre
Sciences & technologies
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Dans un environnement où les effets des rayonnements électromagnétiques cumulés sont inconnus, où le trafic de données par voie mobile ou WiFi croît de manière exponentielle, le Chef de bataillon Clara Vahramian considère que la responsabilité en termes de prévention appartient non seulement aux constructeurs et aux entreprises de télécommunications, mais également aux usagers, qui doivent avoir un comportement raisonné face aux dispositifs rayonnants.

 


Chaque jour 2,5 milliards de Go (Giga octets) de données sont générées dans le monde, et près des deux tiers d’entre elles transiteront par voie WiFi ou mobile. Pourtant, la tendance actuelle dans les pays occidentaux est à la «chasse» aux ondes électromagnétiques; autrement dit, le citoyen connecté voudrait profiter des facilités numériques sans pâtir des nuisances électromagnétiques.

Nous parlons ici de la gamme des hyperfréquences allant de 100 Mhz à 300 Ghz, fréquences dites non ionisantes, dont l’abréviation est RNI.

Bien que les constructeurs et fournisseurs d’accès internet (FAI) sont mis au pas par des normes sanitaires nationales ou européennes, aucun organisme scientifique n’est à ce jour capable d’évaluer les nuisances potentielles occasionnées par la multiplication des sources d’émission, véritable bouillon de culture dans lequel nous vivons quotidiennement.

C’est donc au citoyen connecté d’adopter un comportement responsable, susceptible de l’éloigner de risques encore difficiles à définir.

 

Rappel des enjeux sanitaires

  • Comportement des ondes électromagnétiques

Jusqu’à 100 Mhz, le corps humain est relativement transparent, il est traversé par les rayonnements. Mais au-delà de 100 Mhz, une partie des rayonnements est absorbée, d’abord en-dessous de l’épiderme, puis de plus en plus superficiellement, concentrée sur des couches de tissus de plus en plus fines.

Les fréquences utilisées en téléphonie mobile, de 700 à 3.500 Mhz, font exactement partie de ces fréquences dites pénétrantes.

Au-delà de 300 Ghz, les ondes (infra-rouge) ne traversent plus le corps humain et ne sont plus absorbées.

  • Effets sur le corps humain
  • Effets thermiques (cas de forte exposition)

Entre 100 Mhz et 300 Ghz, on note un stress thermique généralisé du corps et un échauffement localisé excessif des tissus.

Ces effets sont encore plus importants lorsque le corps ou une partie du corps fait effet d’antenne, c’est-à-dire pour une longueur L = λ/4 avec λ étant une longueur d’onde donnée. Le corps ou la partie du corps concernée fait alors office de résonateur.

Par   exemple,    la    bande    des    700    Mhz,    donne    une    longueur    d’onde   λ = célérité/fréquence = 42 cm. Soit λ/4 = 11 cm comme meilleur résonateur. C’est par exemple la taille de la vésicule biliaire, organe particulièrement sensible aux RNI car peu irrigué, donc inapte à la thermorégulation.

Les effets thermiques deviennent délétères si la température du corps s’élève d’un à deux degrés. Les effets sont nombreux; parmi eux, on trouve des altérations sévères des fonctions neurologiques, hématologiques et reproductrices.

À 43°C, le corps subit des dommages irréversibles. Cela correspond à une exposition de 150 W/kg.

  • Effets athermiques

Ces effets se produisent à des faibles niveaux d’exposition, c’est-à-dire aux niveaux auxquels nous sommes continuellement exposés. Ils sont difficiles à étudier et il n’y a pas de recul suffisant pour évaluer leurs conséquences à l’échelle d’une vie humaine. Pourtant, certaines études ont révélé une modification de la formulation sanguine de rats exposés à des faibles émissions sur une période prolongée. Plus globalement, l’OMS classe les hyperfréquences comme «peut-être cancérogènes».

Actions entreprises par les constructeurs et les pouvoirs publics

 

  • Les constructeurs motivés par des intérêts économiques

Motivés par des économies d’énergie substantielles, les opérateurs téléphoniques cherchent à limiter au maximum les puissances d’émission de leurs téléphones cellulaires et leurs antennes GSM. Moins l’appareil émet, moins il consomme d’énergie, plus son autonomie sera importante.

Le débit d’absorption spécifique (DAS) est l’énergie absorbée par un individu au voisinage immédiat d’un appareil rayonnant. Il est limité par la communauté européenne à 2 W/kg tête/tronc, mais il devient un argument de vente pour certaines marques de smartphones qui arrivent à le restreindre à 0,25 W/kg.

Par ailleurs, certains citoyens mal informés se plaignent à tort de la multiplication d’antennes GSM. Cette densification permet au contraire de réduire les puissances d’émission de chacune des antennes: au lieu d’une bulle GSM avec une balise à forte puissance, on arrive à une mosaïque de petites bulles à faible émission avec, de surcroît, une meilleure qualité de réception. À savoir, le champ électrique mesuré à un centimètre d’un téléphone mobile est supérieur à celui constaté à un mètre d’une antenne GSM. (90 V/m contre 50 V/m).

 

  • La réglementation sur les RNI du ministère des Armées. (IM 302143) Les effets indésirables des RNI sont estimés à 4 W/kg corps entier et 100 W/kg tête- tronc (modification du comportement animal et augmentation de la température corporelle de 1°C).

Le seuil d’exposition pour le personnel habilité, c’est-à-dire pour le personnel travaillant sur les matériels rayonnants, est de 10% du seuil précité, soit 0,4 W/kg corps entier et 10 W/kg tête-tronc.

Le seuil d’exposition pour le personnel non habilité, c’est-à-dire le public, est 50 fois inférieur au seuil précité, soit 0,08 W/kg corps entier et 2 W/kg tête-tronc.

On retrouve ici le DAS tête-tronc de 2 W/kg, qui est la norme de l’UE pour le secteur public, appliqué dans la téléphonie mobile.

Concrètement, cela se traduit par la mise en œuvre de zones Rouge-Orange-Jaune- Verte, définies initialement par la personne compétente en prévention des risques électromagnétiques (PCPRE) à l’aide d’un mesureur de champ.

On voit bien que les actions de normalisation et de prévention, dans le monde militaire comme civil, ne s’appliquent qu’à un système spécifique et non pas à un milieu donné, partagé par plusieurs systèmes rayonnants. La surmultiplication de moyens

rayonnants est un phénomène récent, dont la réglementation est encore lacunaire. Le principe de précaution, habituellement prégnant en France, est muselé dans ce cas par la dépendance individuelle et institutionnelle à nos moyens de communication.

L’usager doit alors adopter un comportement préventif pour se préserver et préserver ses proches de risques encore méconnus.

En attendant une politique publique de prévention face aux RNI, adopter une hygiène individuelle?

Il est possible d’imaginer qu’une politique de prévention comportementale face aux appareils rayonnants puisse émerger dans les prochaines décennies. Mais avant cela, certains gestes élémentaires, dans le cercle familial ou dans notre quotidien de militaire, peuvent être adoptés.

  • La téléphonie mobile

Le seuil d’exposition pour le public est de 2 W/kg tête-tronc. Or, dans des situations fréquentes, le citoyen se retrouve exposé à bien plus. À l’heure de pointe dans une rame de métro en déplacement, on observe une configuration où l’ensemble des téléphones mobiles, en recherche de balise, émettent au maximum de leur puissance. On peut modéliser cet exemple en imaginant dix terminaux dans un rayon inférieur à un mètre de distance, à 1,7 W/kg, ce qui donne un DAS de 17 W/kg soit une puissance bien supérieure à celle tolérée pour les travailleurs en RNI.

Ceci est le pire des scénarios et se base sur des données théoriques, mais ces résultats devraient inciter les autorités sanitaires à faire des tests dans ces milieux à risques.

L’idéal serait de ne pas utiliser son téléphone en déplacement, voire de le mettre en mode avion, et de ne pas le garder constamment sur soi.

  • Le WiFi

Les boxs domestiques WiFi sont les deuxièmes foyers de production de RNI dans le milieu civil. En lançant une simple recherche de réseaux sans-fil en immeuble d’habitation, on dénombre en moyenne cinq à six réseaux disponibles. Sachant qu’une box émet à 100 mW et qu’il existe en vente libre des amplificateurs allant jusqu’à 10 W, on peut aisément reproduire les mêmes calculs que pour la téléphonie mobile et en prouver la nocivité potentielle.

Les box domestiques WiFi émettent à forte puissance pour permettre au signal de traverser les cloisons d’une habitation. La règlementation interdit aux usagers une émission supérieure à 100 mW en intérieur et à 10 mW en extérieur sur certains canaux.

Cette limitation de l’émission à l’extérieur s’explique par l’élongation très importante et complètement inutile du signal en extérieur: plus de 50 km constatés, avec des risques de brouillage sur la bande surexploitée des 2,4 GHz.

L’usager désireux de limiter son exposition aux RNI pourrait couper son émission WiFi la nuit, ce qui est facilement programmable sur les box du commerce.

  • Dans les forces armées

Dans le secteur de la défense, en situation de projection, les impératifs de prévention passent rapidement en arrière-plan. Certains réflexes ne doivent pas être négligés. Le chef de section doit tenir compte de la zone de dégagement de la parabole satellitaire de son VAB ML, notamment en site, s’il décide de l’embosser.

Dans la Marine, il faut tenir compte des  risques d’irradiation suite à l’asservissement d’antennes en site négatif par mer forte. Des tenues de protection peuvent être utilisées.

Par commodité ou par mégarde, les hélicoptères utilisent parfois les zones de dégagement antennaires pour se poser. Non seulement ils coupent le faisceau mais, en plus, si les portières sont ouvertes, ils seront potentiellement exposés à de forts rayonnements.

Ces réflexes de sécurité doivent être observés d’abord par le chef d’élément, mais également à l’échelle du combattant.

Ces actes réflexes doivent être immédiatement adoptés dans le civil comme sur les théâtres d’opération, car il s’agit d’avoir le bon comportement à l’aube de l’avènement des objets connectés, qui achèveront de baigner l’ensemble de notre milieu dans une densité de RNI jamais constatée jusqu’à présent.

 

En somme, il est clair que devant une évidente sous-réglementation gouvernementale en matière de RNI, il est nécessaire d’adopter individuellement les gestes pour se prévenir d’une surexposition.

À quand l’utilisation des RNI comme arme non létale?

C’est déjà le cas: les États-Unis ont déployé en Afghanistan leur canon à rayons anti- émeute. Il se nomme ADS, Active Denial System, fonctionne à 92 Ghz et inflige sur tout individu dans un rayon d’un kilomètre une chaleur immédiate et insupportable, appelée «the goodbye effect». Les effets de ce dispositif sur le corps humain restent classifiés.

 

 

Le Chef de bataillon Clara VAHRAMIAN s’intéresse particulièrement aux effets des rayonnements électromagnétiques au fil des conférences dispensées par des intervenants de la DGA et d’Orange Business Service sur la propagation radio et satellitaire, au cours de sa scolarité de diplôme technique «Réseaux et télécommunications» à l’École des transmissions.

 



 


 


 

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Titre : Rayonnements électromagnétiques non ionisants: état de situation
Auteur(s) : le Chef de bataillon Clara VAHRAMIAN
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