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S’interroger sur de nouveaux procédés d’exécution

Atelier n°5
Histoire & stratégie
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Partant du constat partagé que les principes de la guerre devraient conserver toute leur pertinence à un horizon de 15 ans, l’atelier n°5 s’est interrogé sur la manière de les rendre opératoires à l’aune des ruptures probables envisagées en 2035.


Les discussions au sein de l’atelier furent aussi riches que les avis furent parfois très divergents sur certains aspects de la question. Les échanges ont porté sur les différentes acceptions que peuvent avoir les armées étrangères de cette notion de principe.

 

Dans un premier temps, les membres de l’atelier ont débattu sur la nécessité de distinguer des principes de la guerre, des principes de la conflictualité ou encore des principes des opérations. En dépit d’approches différentes de la question, tous les participants reconnaissent la nécessité de ne pas remettre en question cette notion de principe, car si elle ne garantit pas le succès, elle reste indispensable pour réduire les risques d’échec. Les principes sont donc supposés guider l’action, mais ne doivent toutefois pas constituer un carcan intellectuel. A ce titre, les Français s’accordent davantage sur la notion de préceptes moraux plutôt que de lois à appliquer de manière déterministe et mécanique.

 

Il s’agit donc pour toutes les nations, d’une référence culturelle et intellectuelle indispensable, permettant d’assurer la cohérence de la formation et de l’entraînement des décideurs opérationnels. Synthèse des pensées clausewitzienne et jominienne, l’approche française retient, quel que soit le niveau, trois méta-principes (liberté d’action, économie des moyens et concentration des efforts), auxquels s’ajoutent deux principes complémentaires (foudroyance et incertitude). Cette simplicité des principes permet à la fois efficacité et simplicité de leur enseignement, tout en garantissant une grande souplesse dans leur application.

 

De façon générale, il apparaît que toutes les nations présentes se    retrouvent    dans    les    trois    grands    principes    dits « fochiens », qu’elles estiment universels et intemporels. Cependant, les évolutions technologiques, la prise en compte d’adversaires usant de modes opératoires plus complexes, les grandes tendances sociétales et géopolitiques, conduisent inévitablement à s’interroger sur la manière de concevoir et de conduire l’affrontement aux niveaux tactique, opératif et stratégique dans un futur proche.

 

Ainsi, ce sont davantage les modalités d’exécution des principes, plutôt que ces derniers, qu’il convient d’étudier. Il a donc paru opportun de chercher à raisonner, à partir des principes existants, sur des procédés d’exécution  beaucoup  plus  indirects,  permettant  de réaliser des effets cinétiques et immatériels moins coûteux sur le plan humain. Le postulat de départ de la réflexion fut de reconnaître que l’acquisition de la supériorité opérationnelle dans le contexte des opérations actuelles ou futures pourrait se traduire ou se vérifier au travers de la réalisation d’un certain nombre d’effets décisifs. La réalisation de ces effets pourrait être obtenue par des combinaisons variables des principes, appliquées dans les domaines recouverts par des facteurs de supériorité opérationnelle identifiés. Ces effets décisifs à réaliser sur l’adversaire et sur ses propres capacités pourraient ainsi être les suivants :

  • Dissociation des capacités adverses (moyens d’acquisition de la connaissance, de commandement, d’agression et de soutien, y compris psychologique) vs. sanctuarisation des vulnérabilités critiques amies (systèmes de PC valorisant le reach-back, insubmersibilité des pions tactiques, réserve systématique).
  • Sidération du commandement adverse (recherche systématique de la surprise par la saturation des capteurs et l’agression systématique des systèmes d’information) vs. insaisissabilité (dissimulation, déception, ultra-mobilité, et agilité).
  • Fixation des capacités de combat adverse (marquage au contact et déception systématique visant à un engagement prématuré de la réserve adverse) vs. dépolarisation (favoriser le combat d’imbrication : défense d’usure et attaques en souplesse, déconcentration des moyens logistiques jusqu’aux plus bas échelons afin de permettre une autonomie maximale).

Ainsi,   sans   remettre   en   question   les   trois   principes dits « fochiens », plusieurs procédés d’application visant à la prise d’ascendant opérationnel, sont envisageables. Par procédé, on entendra toutes les séquences d’actions entrant dans la réalisation d’effets spécifiques.

  • La maîtrise de l’altérité de l’environnement, des buts, du potentiel et des aptitudes de l’adversaire et des forces ou entités
  • La maîtrise de la persistance (détermination des buts, résilience, endurance, actions sur les perceptions).
  • La maîtrise de l’ubiquité (temps calendaire, rythmes, délais, moments-clés) et du mouvement (notions d’ultra-mobilité, de déception et de dissimulation).
  • La maîtrise de l’adaptabilité (recherche des opportunités, gestion des risques, réversibilité, réserve et insubmersibilité).
  • La maîtrise de la létalité (gradation, coordination et convergence des effets).

 

Pour tenter de tirer une synthèse de ces discussions, trois notions ont finalement émergé des débats : la déception, l’agilité et la résilience. Ces notions pourraient ainsi constituer une sorte de prolongement des principes existants et auraient pour objet de les rendre plus opératoires dans l’environnement opérationnel envisagé en 2035.

 

La notion de déception a ainsi été associée au principe de liberté d’action. Sur un champ de bataille supposé plus transparent dans un avenir proche, l’aptitude à tromper l’adversaire sur son dispositif et sur son intention deviendra un facteur de succès incontournable. La déception est à relier aux notions de surprise et de sidération, dans le but de priver l’adversaire de sa capacité à réagir face à notre action. Ce procédé se fondera sur des actions multi-domaines, impliquant une capacité de coordination et de mise en œuvre de leviers d’action très différenciés et non uniquement militaires.

 

La notion d’agilité recouvre des aptitudes dépassant la seule capacité d’adaptation ou encore de réversibilité. Elle est à mettre en lien avec le principe de concentration des efforts. Elle revêtira un caractère crucial face à un adversaire fugace, innovant, opportuniste et disposant lui-même de capacités à identifier et agir très rapidement sur les vulnérabilités critiques de nos dispositifs. Cette agilité représente donc d’ores et déjà un enjeu majeur pour les forces occidentales. Cette agilité reposera sur des capacités de combat collaboratif et une protection de la connectivité de tous ses systèmes de forces. Il s’agira donc de pouvoir disposer de systèmes de commandement moins vulnérables, plus réactifs, capables de réaliser de façon opportune et graduée, des effets décisifs sur l’adversaire et sur un environnement en évolution constante.

 

Finalement, les participants ont unanimement souligné l’importance de la notion de résilience, prolongement du principe d’économie des forces. Les nouvelles technologies amèneront très vraisemblablement autant d’opportunités que de nouvelles vulnérabilités. Les forces occidentales doivent être en capacité de développer et d’acquérir des systèmes d’armes permettant d’opérer dans des environnements dégradés. La résilience est en lien avec la notion de réserve et de régénération de forces, incontournable dans une perspective d’engagement majeur en haute intensité. Toutefois, cette notion de résilience ne trouvera de sens que si elle est cultivée en étroite relation avec l’ensemble de la société, qui doit réapprendre à accepter le coût incontournable de l’engagement au combat.

 

Table ronde 1: Faut-il distinguer des principes de la guerre («  Principles of Strategy ») et des principes des opérations (« Principles of War ») ?

Modérateur : M. Elie TENENBAUM (IFRI) Intervenants :

  • Olivier ZAJEC: Les principes de la conduite opérationnelle et ceux de la conduite politico-stratégique sont-ils distincts?
  • GCA (FRA) Vincent GUIONIE: Comment convergent dans la pratique « principes de la guerre » et « principes de la stratégie »?
  • Maj Gen (GBR) Tim HYAMS: Faut-il distinguer des principes différents pour la haute et la basse intensité?
  • GBR (BRE) Pires do Nascimento HERTZ: Les principes de la guerre s’appliquent-ils aux engagements sur le territoire national?
  • GDI (ALL) Reinhard WOLSKI: Des principes de la guerre peuvent-ils s’appliquer de la même manière aux différents milieux (Terre, air, mer, espace, cyber)?

 

Table ronde 2: Les ruptures technologiques vont-elles changer l’art et les principes de la guerre ?

Modérateur : M. Philippe CHAPLEAU (Journaliste expert Défense) Intervenants :

  • GDI (FRA) Pascal FACON: Les nouvelles formes de conflictualité observées lors des engagements récents impliquentelles un nouvel art de la guerre ?
  • Lieutenant-Général (ESP) Antonio RUIZ BENITEZ: Quelles nouvelles technologies pourraient réellement constituer des game changers?
  • Général-Major (BEL) Philippe BOUCKE: L’infovalorisation et le combat collaboratif constituent-ils une révolution tactique?
  • GBR (ITA) Gianluca CARAI: Les nouvelles technologies sont-elles le seul facteur susceptible de changer l’art de la guerre?
  • Brigadier-General (promotable) (USA) John PHILIPS: Comment s’appliquent les principes de la guerre au concept de multi-domain operations?
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Titre : S’interroger sur de nouveaux procédés d’exécution
Auteur(s) : CDEC
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Armée