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Sujet essentiel de la tactique et moyen essentiel de la politique 1/2

Revue de tactique générale - La bataille
Tactique générale
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Il peut sembler curieux de consacrer une livraison de cette nouvelle revue de tactique à un sujet aussi usé, rebattu, éculé, et apparemment obsolète, que la bataille. Par ce choix, nous souhaiterions recentrer la tactique sur son champ d’étude spécifique, celui de la mise en œuvre des forces dans le combat et la bataille, au détriment assumé des considéra­ tions de haute tenue sur les grandes idées et les grands principes, gloses qui avaient fini par constituer la quasi­totalité de la réflexion tactique.


C’est qu’en effet, un usage général tant civil que militaire a peu à peu donné à la tactique un sens fourre­tout de stratégie, de stratagèmes, de combinaisons, de manœuvres. Cette tendance s’est renforcée depuis plus de vingt ans par l’influence exclusive sur les réflexions militaires d’opé­ rations marquées par l’extrême modicité des moyens, l’extrême immen­ sité des espaces et l’excessive importance des problèmes non militaires à résoudre. Dans ces opérations, les esprits se sont focalisés sur les ques­ tions politiques et stratégiques d’une part, sur les questions logistiques d’autre part. On en est venu à inventer un niveau pour parler de ces opéra- tions, à en faire une doctrine et un art, et la tactique est devenue en com­ paraison un gros mot, une matière gluante et déplaisante réservée à des niveaux subalternes réputés besogneux.

 

On a fait de la paresse, tendance naturelle de tout esprit à éviter les sujets techniques exigeant des connaissances précises, un motif de satisfac­ tion : le vrai tacticien serait au­dessus de ces détails triviaux. L’Histoire démontre qu’il n’en est rien et, qu’au contraire, il ne saurait y avoir de stra­ tège ou d’opératicien de valeur qui ne maîtrise les connaissances triviales qui fondent la tactique. Derrière les victoires d’Alexandre, on ne trouve pas qu’Aristote, on trouve aussi l’obscur capitaine qui lui enseigna à grouper, instruire, mouvoir, nourrir, ou déployer une troupe. Derrière une intention opérative pertinente, il y a toujours une saine compréhension des délais nécessaires à une compagnie d’infanterie engagée pour rompre le contact en emportant son matériel et ses blessés, rejoindre ses véhicules, faire l’appel, rembarquer ses gens, et rendre compte. Nous souhaitons que la compréhension de ces facteurs triviaux trop longtemps négligés, de leur évolution et de leurs conséquences tactiques, soit le cœur des réflexions exposées dans cette revue. C’est pourquoi nous commençons par une digression sur la bataille. Parce qu’elle délimite le champ de la tactique ; parce qu’elle est le lieu où se rencontrent, d’une part la dimension la plus sacrée de la politique, d’autre part la trivialité tactique ; et parce qu’elle est le cadre dans lequel cette trivialité  s’impose avec la plus grande évidence.

 

L’ordre de bataille, métier du chef d’armée et sujet de la tactique

Selon des conventions classiques admises depuis le XVIIIe siècle, la théorie de l’art de la guerre est divisée en deux grandes matières : la stratégie qui désigne l’art et la science de la guerre, depuis la détermination des buts de guerre par le souverain jusqu’au commandement des différentes armées dans leurs marches et leurs batailles ; la tactique qui désigne l’art et la manière de ranger l’armée et de livrer la bataille, et toutes les activités mineures qui en découlent, mouvements, combats, engagements, etc1.

 

Tactique vient de τακτικός, relatif à l’ordre, qui lui­même dérive de τάξις, taxis, qui désigne en Grec l’ordre simple2 ordonné à un but concret, par exemple l’ordre dans lequel l’artisan range ses outils sur l’établi. Les auteurs du XVIIIe siècle, s’inspirant des Grecs, ont retenu ce mot pour dési­ gner l’art de déployer l’armée et de combiner l’action des trois armes3 dans la bataille. Comme tout vocable, son sens résulte d’un usage, lequel résulte lui­même d’une convention. Discuter cette convention est de peu d’intérêt. Le sujet de notre revue sera la tactique telle qu’elle est comprise ici, en dépit de toutes les contradictions théoriques qu’on pourrait nous opposer.

Ainsi comprise, la tactique est le métier du chef militaire, du général en chef au capitaine, au sens où on entend le métier de l’artisan. Ses outils sont des hommes (effectifs, instruction, recrutement, formation, entraîne­ ment, etc.), des organisations (grandes et petites unités), des équipements et armements, des ressources, etc. Le champ de bataille est son établi. Son manuel porte sur le déploiement de l’armée et de ses éléments constitu­ tifs en vue de la bataille et sur les mouvements et combats constituant la bataille. Comme la matière première à transformer est l’ennemi, matière animée, rétive et hostile, il en résulte à la fois le chaos dès que le combat est commencé et la complexité des décisions à prendre pour y mettre un ordre de nature cosmique : là commence le domaine des ordres complexes et là commence la stratégie4, dialectique des volontés recourant aux armes pour régler leur conflit.

 

La tactique range et met en œuvre dans la bataille les outils dont elle dispose. Par l’action d’une multitude de facteurs, ces outils ont énormé­ ment évolué au cours des siècles, et la manière de les ranger et de les employer a changé de même. Comprendre quelles conséquences aurait sur le champ­de­bataille l’apparition de tel type d’armement ou de telle unité, imaginer par quel usage nouveau on pourrait s’opposer à la tactique de l’adversaire, et quels changements il faudrait apporter à la tactique pour y parvenir, fut le casse­tête de tous les stratèges à toutes les époques. Référence garder envers le Chevalier de Folard, nous ne croyons pas comme lui que la guerre, et tout particulièrement la tactique, soit « une science plus spéculative qu’expérimentale ». Il nous semble au contraire que la tactique évolua toujours par tâtonnements successifs consistant à ima­ giner un usage nouveau, à en instruire les troupes, à le mettre en pratique au combat, puis à tirer les conséquences de l’expérience. La rareté des batailles5, l’impossibilité d’isoler l’adoption de ce nouvel usage parmi les facteurs de succès ou d’échec, les contraintes de toute nature imposées aux interprétations, tout cela concourait à ralentir les évolutions et à leur donner un caractère erratique. Les Romains, de l’avis de tous les spécia­ listes, passèrent maîtres dans cet art d’adopter à l’expérience les armes, les outils et les tactiques qui semblaient avoir donné l’avantage à leurs adversaires.

Dans beaucoup de cas, ces évolutions furent initiées par les plus humbles acteurs, dans une démarche purement expérimentale que nous pourrions utilement dénommer aujourd’hui adaptation réactive. Ce fut notamment le cas tout au long du Moyen Âge, période d’immenses évolutions, aussi méconnue qu’incomprise, sans doute parce que l’écrit y fut rare et la spéculation plus encore. Pour n’en citer qu’un exemple, si on en croit la Tapisserie de la Reine Mathilde, les chevaliers franco­normands en 1066 pratiquaient encore indifféremment trois escrimes de la lance6  : quelques­ uns l’employaient encore comme un javelot, la lançant sur l’ennemi à la manière antique, la plupart la brandissaient comme le javelot mais pour porter le coup d’estoc à main ferme de haut en bas, et seule une infime minorité chargeait déjà la lance en arrêt à hauteur de la ceinture, manière qui s’imposera bientôt, semble­t­il par la rançon de l’expérience et sans qu’aucun écrit spéculatif ne l’ait préalablement imaginé.

 

Drame ou tragédie : pérennité d’une fonction sacrée

Qu’est­ce qu’une bataille ? L’usage a longtemps employé ce mot pour dési­ gner l’affrontement de deux généraux en chefs et de deux armées entières, soit qu’il n’y ait de part et d’autre qu’une seule armée en guerre, soit qu’il s’agisse des deux armées déployées l’une face à l’autre sur un théâtre particulier de la guerre. Suivant la nomenclature donnée par Colin dans ses « transformations  de la guerre », on distingue cinq niveaux : l’engage- ment qui est l’action de guerre la plus élémentaire par laquelle deux petites unités, partis ou détachements se prennent mutuellement à partie ; le combat qui désigne tout engagement de détachements importants mais ne mettant pas en jeu le gros des deux armées ; la bataille dans laquelle les deux armées présentes sur un théâtre se livrent un combat général et cherchent mutuellement à s’anéantir ou à se neutraliser ; la campagne, suite de grande envergure de marches, de combats et de batailles, pour­ suivant des buts élevés, souvent même directement politiques7 ; la guerre, conduite par une combinaison et une succession de campagnes, en vue de buts exclusivement politiques.

 

Héritière d’affrontements ritualisés dans lesquels deux armées aux effectifs modestes, deux tribus ou deux cités, jetaient toutes leurs forces parce qu’elles y jouaient leur survie politique et souvent physique, la bataille conserve le caractère d’une dramaturgie dans laquelle un des deux adversaires doit inéluctablement mourir. La corrida ou une finale de Tournoi entre les XV de France et d’Angleterre en sont des modèles symboliques particulièrement efficaces. Comme la tragédie, elle suppose l’unité de temps, de lieu et d’action, le stade, les lices ou le champ­clos. L’échelle modeste, aussi bien en termes d’effectifs que de durée, des batailles antiques et médiévales, rendait aisée l’identification du champ de bataille aussi bien que du jour de bataille. La croissance continue des effectifs et l’augmentation subséquente de la durée des batailles entre le XVIIIe  et le XXe siècles altérèrent cette évidence : ainsi, si nul ne doute que l’affaire du 18 juin 1815 fut bien une bataille, où s’affrontèrent d’ailleurs deux armées contre une, où était situé le champ de bataille ? À Waterloo ? À la Belle Alliance ? Entre Hougoumont  et la Haie Sainte? Et que dire de la bataille de la Marne de 1914, où s’affrontèrent plusieurs armées de part et d’autre, où les divisions tenaient, sur une ligne de bataille très approxi­ mative, le rôle des bataillons de jadis, et où presque personne ne com­ battit sur les berges de la rivière éponyme ? Aussi bien cet affrontement, comme bien d’autres avant lui, dut être en quelque sorte inventé et ne fut dénommé bataille que parce qu’il en fallait une : comment conserver le public sans mettre une pièce à l’affiche ?

 

Comme toute œuvre dramatique, la bataille a ses acteurs et son metteur en scène, il est rare qu’on les oublie. Elle a aussi son titre. Lorsqu’il manque il faut l’inventer et il arrive que son titre naturel ne soit pas bon et qu’il faille en trouver un meilleur : c’est ainsi qu’une bataille commencée de travers et de nuit par l’attaque d’une redoute sise près d’un village nommé Chevardino, livrée par deux armées russes sur une position près d’un autre village nommé Borodino, resta chez nous sous le nom d’une rivière sans rapport aucun avec le champ de bataille, sinon qu’elle permettait d’appuyer, comme en sous­titre, l’idée d’une grande bataille sous les murs de Moscou, murs distants en réalité de plus de 100 kilomètres.

 

Comme toute pièce enfin, la bataille a ses spectateurs, et peut­être n’existe­t­elle que pour ces derniers. Il y a ceux de la loge d’honneur, le souverain – lorsque celui­ci n’est pas lui­même metteur en scène – et son entourage. Ils peuvent être présents, comme Louis XV à Fontenoy, ou assister à la pièce en différé, par l’entremise des comptes rendus :

« On parlera  de nous dans la chambre  des dames… » disait Joinville. Et il y a ceux du parterre, des balcons et du paradis. Sauf les naturels de l’endroit, plus souvent victimes que proprement spectateurs, et en dehors de quelques cas historiques fameux, le peuple n’a droit qu’au différé par l’intermédiaire des gazettes et des communiqués, lesquels maquillent les acteurs, redessinent la scénographie, adaptent décors et événements pour rendre le spectacle plaisant. Une bonne bataille, cela sert à faire vendre, en commençant par l’audimat du journal télévisé.

 

La bataille s’engage selon un synopsis, le plan préconçu du général en chef, mais ce plan est rarement respecté au­delà du premier acte, il ne va d’ailleurs souvent pas plus loin : dans cet art dramatique, un bon metteur en scène est un bon improvisateur. Le drame se joue dans une succession d’actes et de scènes, entrées en scène, exposition, péripéties, dénoue­ ment, comme le note Napoléon lui­même : « Une bataille est une action dramatique, qui a son commencement, son milieu et sa fin. L’ordre de bataille que prennent les deux armées, les premiers mouvements pour en venir aux mains, sont l’exposition ; les contre-mouvements  que fait l’armée attaquée forment le nœud, ce qui oblige à de nouvelles dispositions et amène la crise, d’où naît le résultat ou dénouement.»

 

On observera  que la plupart des scènes passées à la postérité doivent leur succès plus à leur efficacité symbolique qu’à leur effet tactique : les trois coups, frappés par les légionnaires sur leurs boucliers, ou par la grande batterie matraquant la ligne anglaise à Waterloo8  ; les grands monologues de l’acte 1 comme l’ordre du jour de Joffre à la Marne ou la harangue de Guillaume le Maréchal à Lincoln9  ; les entrées en scène fameuses comme le salut, peut­être inventé, du Comte d’Anterroches à Fontenoy ; les duos et arias qui ponctuent la pièce de péripéties héroïques souvent sur jouées (le trompette­major des chasseurs de la garde brisant sa trompette sur des artilleurs russes à Austerlitz) ; les réparties en cascades, attestées, inven­ tées ou enjolivées, source inépuisable de devises régimentaires (« Grena- diers de la 48e, que dites-vous de ces gens-là ? – Général, ils sont morts ! 10 ») ; les mots de la fin célèbres (« Tout est perdu, fors l’honneur11 » ou celui de Cambronne) ; la figure du « méchant » ou du traître, la face sombre de l’histoire (le connétable de Bourbon à Pavie ou le fameux capitaine de cara­biniers à Waterloo) ; et, pour attester qu’on livre bien une tragédie, la mort du héros et son inhumation dans le crépuscule, comme celles du jeune duc de Longueville au Passage du Rhin, du Chevalier d’Assas à Klosterkamp, ou de Caulaincourt à la Grande Redoute de la Moskova.

 

On remarquera d’ailleurs que le metteur en scène est aussi acteur, qu’il est par excellence un des héros de la pièce, et qu’il est bon qu’il en meure un de temps à autre pour faire une bonne histoire, comme Gustave­ Adolphe à Lützen ou Turenne à Salzbach. Le souverain lorsqu’il commande en personne, tient spécialement ce rôle sacrificiel, soit qu’il meure ou qu’il tente de mourir (comme Napoléon à Waterloo ou Guillaume II en octobre 1918, empêchés de se lancer dans la bataille pour y mourir au milieu de leur armée), soit qu’il accepte d’être pris : notre époque juge sévèrement Jean II le Bon et François Ier  pour s’être laissés prendre12, mais tout ce que nous savons de l’opinion publique de leur temps donne tort à nos commentateurs.  Charles V se verra justement reprocher d’avoir obéi à l’ordre de son père de quitter la bataille tandis que Philippe fondera sur sa désobéissance et sur son surnom de hardi la puissance de la maison de Bourgogne qui bientôt dépècera le Royaume. « Demain dans la bataille, le Roi portera le péché de son armée »13. Toute bataille, heureuse ou non, décisive ou pas, est livrée pour entrer dans le Livre d’Or. Si on ne peut la gagner, au moins faut­il lui mériter d’être citée dans la Légende des Siècles ou être racontée à une heure de grande écoute. « Il faut être beau » disait le lieutenant de Gironde en se rasant la veille de son dernier combat. Car l’opinion, aujourd’hui comme autrefois, est versatile et irrationnelle, et vote pour le beau geste quand ce n’est pas pour le joli garçon.

 

La scénographie, les règles régissant la place et le jeu des acteurs sur la scène, les nuances d’interprétation, le rôle du chœur (la grande batterie encore ?), le rôle des appariteurs et des machinistes, celui du souffleur (la cellule conduite de l’état­major ?), tout cela constitue la tactique. La scène est la position sur laquelle une des deux armées a décidé de livrer bataille et où l’autre l’aura acceptée. Car la bataille est un cadeau qu’on offre, qu’on donne, qu’on livre. On peut l’accepter ou la refuser, pour peu qu’on dispose de la liberté d’action.

 

1   Le XVIIIe siècle déjà, notamment par la plume de Pierre de Bourcet, introduisit une matière intermédiaire, la logistique, ou la partie de l’art consistant à déplacer et nourrir l’armée avant et après les batailles, partie qu’on tendra à compter alternativement dans la tactique (les parties supérieures de la tactique ou la grande tactique de Bonaparte) ou dans la straté­ gie et dont la pratique contemporaine pourrait logiquement faire l’essentiel de l’opératique.

2   Par distinction avec κόσμος, kosmos, l’ordre complexe, opposé directement au Χάος, le chaos, qui désigne l’absence d’ordre, le désordre originel du monde.

3   On ne connaît alors que trois armes, l’infanterie, la cavalerie et l’artillerie. Et seule les deux premières disposent d’un état­major à l’armée.

4   Dans cette acception, stratégie et tactique ne représentent pas deux niveaux de comman­dement mais deux activités essentielles et complémentaires de tout chef de guerre.

5   Jean Flori (La chevalerie,  Gisserot, Paris, 1998, p. 54) observe que, statistiquement, peu de chevaliers aux XIe  et XIIe siècles ont pu prendre part à une grande bataille et qu’aucun n’aurait pu en vivre deux. Et on parle d’une période que nous imaginons comme extrême­ ment belliqueuse…

6   Jean Flori, ibid. pp. 47­50.

7   La campagne est le niveau de ce que Guibert et Bonaparte appellent la grande tactique et que Bourcet puis Jomini appellent logistique, le deuxième n’y incluant d’ailleurs pas les ravitaillements. Il est évidemment tentant de mettre ce « niveau » en regard des fonctions de notre niveau opératif.

8   Pendant tout l’Empire, l’usage fut que la bataille fut déclenchée par trois coups tirés par une batterie de la Garde.

9   « Pour défendre notre valeur, pour nous, pour ceux qui nous aiment, pour nos femmes et nos enfants, pour la défense de nos terres, pour conquérir le très haut honneur, pour la paix de l’Église aussi, pour la rémission de nos péchés, soutenons bien le poids des armes... Vous êtes la demeurance du pays... Voyez ceux-là dans votre main. Ils sont à nous si le cœur et le hardiment ne nous font défaut. Si nous mourons, Dieu nous mettra dans son paradis. Si nous les vainquons, nous aurons acquis honneur durable pour nous et notre lignage. Ils sont excommuniés et ceux qui recevront de mauvais coups iront en enfer. » Cité par Georges Duby, Guillaume le Maréchal ou Le meilleur chevalier du monde, Paris, Arthème Fayard, 1984.

10   Prêté au Général de division Richepanse à Hohenlinden, 1800.

11   Prêté à François Ier dans une lettre à sa mère et régente Louise de Savoie, après Pavie, 1525.

12   Le premier à Poitiers, ou Nouaillé­Maupertuis, en 1356, le second à Pavie en 1525.

13   Alexandre Sanguinetti (Histoire du soldat, de la violence et des pouvoirs) cite ainsi Shakes­ peare dans le monologue d’Henri V la veille d’Azincourt. Nous conservons la citation dans le sens qu’il lui donne, quoiqu’elle semble fautive dans sa lettre aussi bien que dans son esprit. Après un dialogue avec des soldats dans lequel le Roi a rejeté au contraire cette responsabilité, Shakespeare fait dire à Henri V au début de son monologue : « Sur le compte du roi ! Notre vie, nos âmes, nos dettes, nos tendres épouses, nos enfants, et nos péchés, mettons tout sur le compte du roi ! — Il faut donc que nous soyons chargés de tout. » (Henri V, Acte IV, scène  1.) « Demain dans la bataille » est tiré de l’apostrophe du fantôme du duc de Clarence à Henri III la veille de Bosworth  (Henri III, acte V, scène  3) : « Demain dans la bataille pense à moi et que ton épée tombe émoussée. » Ce sont d’ailleurs ses propres crimes qu’Henri III porte dans la bataille et non ceux de ses soldats.


 




 


 

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Titre : Sujet essentiel de la tactique et moyen essentiel de la politique 1/2
Auteur(s) : Colonel Christophe de LAJUDIE
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