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Comment s’appliquent les principes de la guerre au concept de multi-domain operations ?

Engagement opérationnel
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Le général John Philips est issu des Signal Corps. Diplômé du United Sates Army College, il a été déployé sur de nombreux théâtres d’opérations, notamment en Irak, en Afghanistan et au Koweit. Il est aujourd’hui affecté au G6 United State Army Europe.


Le concept émergent d’opérations multi-domaines ne fait pas encore partie de la doctrine militaire des Etats-Unis. Dans ce domaine, on peut encore parler de phase d’expérimentation, avec pour objectif de formaliser une doctrine associée à l’horizon 2028. De la même manière, l’établissement de leurs doctrines en matière de combats aériens et terrestres a nécessité 10 ans.

 

En pratique, les opérations multi-domaines visent à permettre aux forces armées, dans le cadre d’une opération conjointe, d’entrer en compétition et, si besoin, d’affronter et vaincre un adversaire proche (near-peer), en soutien de la stratégie de sécurité et de défense des Etats-Unis.

 

Cette approche n’est pas nouvelle pour l’armée américaine – ayant déjà été exécutée avec succès, avec l’aide du Général Rochambeau et de l’Amiral de Grasse, pour prévenir la retraite de l’Amiral Cornwallis et contribuer à l’établissement de la République des Etats-Unis. Cependant, l’établissement d’une doctrine en la matière, au-delà des prérequis structurels, nécessite une pratique. Dans cette optique, l’armée des EtatsUnis a développé une première force d’intervention multidomaines et est en train d’en établir une seconde en Europe.

 

Ces unités intègrent une brigade d’artillerie classique dotée de capacités additionnelles, pour en faire une unité de ciblage, mutualisant l’ensemble des éléments impliqués dans les opérations principales. Toutefois, en l’absence de structure organique commune, la capacité de ces unités multi-domaines à déclencher et coordonner des frappes aériennes et navales demeure limitée.

 

A ce stade, les expérimentations conduites à Fort Lewis, sous  le commandement du Général Robert B. Brown (US Army Pacific Commander), ont déjà démontré l’efficacité d’une approche multi-domaines. Néanmoins, celui-ci a estimé qu’un commandement combiné nécessiterait d’être mis en place à un niveau plus élevé, afin de permettre une pleine utilisation des capacités aériennes et navales, voire spatiales.

 

L’approche multi-domaines nécessitera par ailleurs d’exploiter les possibilités offertes par les nouvelles technologies. Avec l’arrivée de la 5G, des masses de données pourront être traitées, avec des temps de réponse quasi-immédiats, ce qui donnera la capacité au commandement de réagir plus rapidement et plus efficacement.

 

Parmi les principes de la guerre de l’armée américaine, trois semblent pouvoir s’appliquer pleinement aux opérations multi-domaines, renvoyant aux principes fondamentaux de la doctrine française : l’économie des forces, la masse (c’est-à-dire la concentration des efforts) et l’unité du commandement (c’està-dire la liberté d’action).

 

L’économie des forces apparait essentielle, car les munitions de précision sont coûteuses et disponibles en faible quantité. A cet égard, l’approche multi-domaines pourrait permettre d’éliminer efficacement des menaces en ayant recours à des moyens non cinétiques (brouillage électromagnétique, collecte d’informations par des moyens spatiaux, opérations informationnelles, opérations cyber défensives ou offensives, etc.).

 

La masse, quant à elle, requiert une synchronisation des efforts pour vaincre un adversaire avec une force supérieure. Ce principe est inhérent à l’approche multi-domaines. Dans ce cadre, les moyens non cinétiques pourraient également permettre de mieux identifier les cibles dont la destruction est susceptible de produire l’effet maximum.

 

Le commandement des forces multi-domaines à un niveau élevé irait à l’encontre de la volonté de développer la liberté d’action et les capacités aux plus bas échelons. Cependant, à ce stade, l’enjeu serait de prendre en compte l’exercice au niveau national de l’autorité permettant d’engager des opérations cyber – cette configuration limitant encore aujourd’hui la rapidité d’action nécessaire à la production d’effets non cinétiques à travers de telles opérations. En parallèle, l’enjeu serait de pouvoir mieux prendre la mesure des effets agrégés de telles opérations. Il s’agira également d’étudier comment ces principes peuvent s’appliquer dans les domaines cybernétique et spatial.

 

En complément, l’armée américaine applique un quatrième principe : la simplicité. Ce principe s’avère essentiel dans le cadre des opérations multi-domaines, étant donné leur extrême complexité. Nous nous efforçons de l’appliquer jusqu’aux plus bas échelons, pour améliorer nos capacités d’exécution de telles opérations.

 

Pour mettre en œuvre des opérations multi-domaines, il faudra tout d’abord s’appuyer sur des alliés. L’enjeu sera donc de développer l’interopérabilité, en fédérant les réseaux « secret/ releasable » nationaux, pour permettre un partage de données instantané dans un environnement opérationnel commun. En parallèle, il sera nécessaire d’investir dans le domaine de la cyberdéfense, pour ne pas être victimes d’opérations multidomaines.

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Titre : Comment s’appliquent les principes de la guerre au concept de multi-domain operations ?
Auteur(s) : Brigadier-General (promotable) (USA) John PHILIPS
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