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⚡️ La militarisation de la jeunesse dans l’espace post-soviétique 3/3

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La mobilisation militaro-patriotique  et sa concrétisation dans la création d’organisations de la jeunesse révèle également des logiques de densification  de l’action terrestre à l’œuvre dans les forces armées de ces pays. Répondant à des besoins à la fois conjoncturels et structurels, les organisations sont à la fois chargées de créer de la masse et d’améliorer la force morale.


III/  LES ENJEUX DE LA MOBILISATION MILI- TARO-PATRIOTIQUE

La densification de l’action terrestre : entre fantasmes et réalité

La mobilisation militaro-patriotique  et sa concrétisation dans la création d’organisations de la jeunesse révèle également des logiques de densification  de l’action terrestre à l’œuvre dans les forces armées de ces pays. Répondant à des besoins à la fois conjoncturels et structurels, les organisations sont à la fois chargées de créer de la masse et d’améliorer la force morale.

La masse vise à créer l’avantage du nombre et à renverser ou à atténuer un rapport de force. Les cas baltes constituent en l’occurrence un exemple révélateur d’un défaut structurel de masse. Avec des populations estimées à moins de 1,5 million pour l’Estonie, 2 millions pour la Lettonie et environ 3 millions pour la Lituanie, les trois pays baltes sont confrontés à un obstacle démographique  majeur, entravant la formulation d’une réponse aux défis prioritaires identifiés dans leurs doctrines stratégiques respectives. Sans surprise, la Russie y est perçue comme une menace sérieuse, la crise ukrainienne ayant joué un rôle décisif dans l’aggravation des tensions déjà existantes avec les républiques baltes. Ces tensions, qui s’expriment régulièrement par le biais de la récurrente thématique des minorités russophones et de ses corollaires – la « réhabilitation du nazisme » et la « russophobie », ont à ce titre fait surgir le spectre d’une menace dite «  hybride », susceptible de contourner les mécanismes d’activation de l’Article 5 du traité de l’Atlantique Nord, prévoyant une assistance mutuelle entre les parties en cas « d’attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles »44. Ainsi, outre les amendes et les suspensions de canaux d’information accusés de diffuser des faits biaisés45, de même que les tentatives de financement de chaînes alternatives à l’attention des russophones46, les États baltes activent en parallèle une variété de leviers influençant le niveau de « masse » disponible à la mobilisation.

L’augmentation de la masse disponible, notamment via la mise en place d’un système de conscription (en vigueur en Estonie, en Pologne, en Russie et depuis 2015 en Lituanie), apparaît en effet comme un moyen efficace et relativement peu coûteux dans l’optique d’une invasion conventionnelle. La formation de la population et la création d’une réserve mobilisable en cas de crise pourraient ainsi soulager les forces d’active d’un poids qu’elles ne seraient probablement pas capables d’assumer seules.

Dans cette logique, l’intégration des organisations de la jeunesse au sein des systèmes de défense apparaît comme une solution pertinente pour renforcer un dispositif déjà existant. Néanmoins, compte tenu des rapports de force largement défavorables aux pays baltes et à la Pologne dans l’éventualité d’un conflit impliquant la Russie, ce type de mesure semble moins s’inscrire dans une optique proprement militaire que dans une logique géopolitique, en l’occurrence l’envoi d’un signal fort à la Russie. Car, même si la part des budgets consacrés à la défense a connu une augmentation relativement constante depuis la crise ukrainienne dans chacundes pays baltes, leurs forces armées continuent de souffrir d’un manque de moyens chronique48, couplé à des effectifs extrêmement limités  que les réservistes issus du système de conscription ou les jeunesses ne sauraient véritablement combler.

Continuellement vantées et  systématiquement célébrées, les valeurs du combattant occupent une place centrale dans les discours militaro-patriotiques. Souvent présentées par l’historiographie populaire de ces pays comme le facteur déterminant de la victoire sur les ennemis de la nation, les valeurs inhérentes au soldat-héros ne cessent d’alimenter les fantasmes et les représentations des conflits passés, présents et futurs. Qu’il s’agisse du soldat de l’Armée rouge à Stalingrad, du combattant de l’Armia Krajowa à Varsovie ou de l’engagé de la Légion lettone en Courlande, tous font l’objet d’une certaine admiration, se reflétant par ailleurs dans les enseignements délivrés aux membres et dans les activités qui leur sont proposées. C’est d’ailleurs sur le champ des valeurs que s’oriente l’essentiel de la formation des jeunes membres des organisations. Cet enseignement, qui porte aussi bien sur le développement des capacités physiques que sur le renforcement des dispositions intellectuelles, est avant tout destiné à renforcer leur « force morale ». Facteur essentiel de supériorité opérationnelle, la force morale « repose à la fois sur la résistance et la puissance des dispositions mentales et psychologiques (le chef comme le subordonné) ou d’un groupe d’individus »49. Elle est nourrie par un certain nombre de facteurs, parmi lesquels « le développement du sens et de la légitimité de l’engagement»50  et « la formation individuelle, notamment éthique et déontologique »51.

Les fruits de cette préparation, que l’on pourrait qualifier à bien des égards d’idéologique, sont particulièrement  tangibles en Russie et en Pologne, comme en attestent la nature des activités, mais surtout les discours diffusés par ces organisations  vers l’extérieur. Ces images, qu’elles soient à l’attention de la société ou de l’étranger, présentent une jeunesse mobilisée autour du pouvoir politique et prête à combattre, voire à mourir pour ses idées. L’objectif est de produire un effet dissuasif contre tout adversaire ou opposant pouvant devenir un potentiel ennemi.

À ce titre, il convient de s’attarder sur les images véhiculées par ces organisations. Car il s’agit bien d’images, relayant par définition une vision subjective de la réalité. Or, étant manipulées avec soin par des services de communication et de recrutement, elles ne reflètent pas nécessairement une réalité tangible. C’est donc en allant au-delà des effets d’annonce et de l’attrait que ce type de phénomène tend à susciter chez les observateurs, qu’il est possible d’estimer l’étendue de l’influence de ces mouvements au sein de leurs sociétés respectives.

Tout d’abord, si l’on se penche sur la part que ces organisations représentent dans la population, on observe que les effectifs revendiqués représentent systématiquement moins de 1 % des populations totales (voir Figure 2). À titre de comparaison, le Komsomol, organisation étatique, comptait environ 40 millions d’adhérents dans  les années 1980 52,  soit  près  15 %  de  la population soviétique de l’époque 53. Même si ces organisations ne sont pas tout à fait comparables à celle précitée, ce parallèle permet de souligner leur popularité encore relativement faible. Il serait d’ailleurs intéressant de se pencher sur la manière dont ces organisations sont perçues et comprises au sein de leurs propres sociétés, bien qu’une telle démarche soit éminemment délicate, en raison des particularités nationales, de la complexité à dresser un aperçu complet des opinions traversant une société et du manque de sources précises en la matière. Pour ne retenir que les exemples russe et polonais, il semblerait que, loin de faire l’objet d’un consensus inconditionnel, ces organisations rencontrent plusieurs formes d’opposition.

En Russie, le phénomène est intimement lié à la problématique du service militaire, lui-même étant indissociable de l’image assez négative de l’armée russe, au regard des crises tchétchènes et des questions de violence interne.

Ainsi, dans « Les enquêtes menées sur le rapport des citoyens russes à l’armée permettent d’établir une assez grande constance dans le paradoxe : l’adhésion abstraite aux valeurs militaires ou au prestige de l’armée, qui se confond souvent avec le sentiment d’une dignité nationale retrouvée, coexiste avec des opinions négatives sur les conditions dans lesquelles s’effectue le service militaire ainsi qu’avec des pratiques généralisées de contournement »54.

A contrario, le service militaire et l’armée jouissent d’une popularité remarquablement constante en Pologne. Les critiques semblent plutôt porter sur la décision du gouvernement de créer une nouvelle branche des forces armées, la FDT. Cette dernière est souvent dénoncée comme une tentative du ministère de la Défense de mettre sur pied une « armée privée » à des fins électorales55.

 

Néanmoins, compte tenu de  la  masse qu’elles représentent par rapport aux effectifs des armées d’active et de leur niveau de préparation idéologique, ces organisations de la jeunesse semblent apporter une contribution significative à la défense du pays. Mais cette contribution n’est que théorique. Elle est par ailleurs largement exagérée par les mythes et les récits employés au sein de certaines organisations en particulier. De plus, l’image d’une jeunesse militarisée et décidée à se battre possède une connotation particulière dans cette région et tend à nourrir des fantasmes souvent éloignés des réalités historiques. En effet, la valeur intrinsèque de ces « troupes » supplétives est à nuancer : malgré un entraînement physique de type militaire, accompagné d’enseignements théoriques allant de  la  tactique aux  cours d’histoire, en passant par des visites culturelles, le niveau de préparation est évidemment loin d’approcher celui des armées régulières.

Ces « soldats du weekend »56 sont en réalité peu et mal entraînés, et leur capacité à s’illustrer dans le cadre d’un conflit contre une armée professionnelle peut être mise en doute. Leur niveau de résilience, de motivation et d’abnégation patriotique, ne saurait ainsi compenser un manque flagrant de compétences militaires, et ce en dépit des mythes et des images héroïques dont ils semblent se nourrir. En somme, il s’agit d’une contribution substantielle sur le papier, mais d’une contribution à relativiser.

Une mobilisation au service de la politique intérieure

Les processus de mobilisation militaro-patriotique revêtent de toute évidence une importante dimension symbolique avec des applications militaires. Mais ils suivent surtout des objectifs très pragmatiques,  faisant écho à des problématiques  intérieures. Agissant sur la  sphère politique, ces formes de mobilisation constituent des outils précieux pour le pouvoir politique.

L’espace post-soviétique a  été  profondément marqué par  la décennie suivant la chute de l’Union soviétique. Les bouleverse- ments politiques, économiques, sociaux, sociétaux, voire psycho- logiques, induits par les réformes menées à partir du début des années quatre-vingt-dix,  ont conditionné un repli progressif de l’individu sur la sphère privée, et ce au détriment du « citoyen »57. Bien que ces réformes de libéralisation aient connues des intensités variables dans leur mise en œuvre selon les pays, elles relèvent toutefois d’une même philosophie d’inspiration très libérale58 visant à gommer toute référence à un passé « socialiste » honni qui pourrait se caractériser dans le domaine économique, par la privatisation massive et soudaine de l’économie, la dérégulation des prix et la libéralisation intégrale de la monnaie.

Du fait de leur ampleur et de leur violence, mais surtout en raison de l’étendue de leurs conséquences sur les sociétés, les réformes menées en  Russie et  en  Pologne constituent des  exemples probants où la mobilisation militaro-patriotique intervient comme un levier étatique visant à inverser le processus de dissolution du corps social. En effet, qu’il s’agisse du « plan Balcerowicz »59  en Pologne ou de la « thérapie de choc » portée par Egor Gaïdar 60 en Russie, toutes deux élaborées sur les conseils de l’économiste américain Jeffrey Sachs, ces réformes ont contribué à déplacer le centre de gravité des sociétés de la collectivité à l’individu, en valorisant, d’une part, les droits individuels et en encourageant, d’autre part, l’initiative privée. Toutefois, si une minorité parvient à bénéficier de la libéralisation et s’enrichit considérablement, une grande partie de la population sombre dans une précarité extrême. D’après un rapport de l’UNICEF et de l’IRC 61, ces réformes économiques auraient causé la mort de 3,2 millions de personnes en Russie entre 1990 et 1999. De même, une étude menée par The Lancet (revue médicale indépendante)62 souligne quant à elle le lien entre les politiques de privatisation et la détérioration des conditions de vie, ce dont témoigne l’accroissement du taux de mortalité de 13 % en Russie entre 1991 et 1998, et la diminution de l’espérance de vie de cinq ans entre 1991 et 1994. De fait, le creusement des inégalités socio-économiques, l’augmentation de la pauvreté et la dégradation des conditions de vie, ainsi que leurs corollaires, à savoir la hausse de la criminalité et de la corruption, ont contribué à la dissolution du corps social dans les pays post- soviétiques que les pouvoirs politiques tentent désormais de remobiliser.

Dans cette logique, le patriotisme et ses discours apparaissent comme une potentielle force de re-politisation de ces sociétés. En effet, « seul le recours à la notion de patriotisme peut permettre son [l’individu] retour au sein du collectif. Le patriotisme suppose l’abnégation des individus à l’égard de l’ensemble de la communauté nationale. Valorisant les “ devoirs ”, elle oublie “ les droits ” de l’équation citoyenne. La valorisation du patriotisme remplace partiellement  l’idéologie communiste. Elle est servie par les mêmes acteurs » 63. Or, le repositionnement forcé de l’individu au centre de la matrice étatique sert en l’occurrence un objectif bien précis : « compenser l’incompétence, voire la quasi- inexistence de l’État dans [les] domaines sociaux » 64. Si le discours patriotique tend à valoriser une cause commune supérieure, celle de la nation ou de la patrie, qui transcenderait tous les clivages, il tend également à inscrire l’individu dans une supposée démarche collective. L’emploi du concept de responsabilité individuelle est ici un point cardinal de la stratégie mise en œuvre par le pouvoir politique. Fruit de la pensée néolibérale, la responsabilisation de l’individu permet de transférer à  ce dernier le  poids du désengagement de l’État et des conséquences des politiques de dérégulation entreprises dans les années quatre-vingt-dix.  En devenant l’unique responsable de sa situation et le seul coupable de ses échecs, l’individu est encouragé (et contraint) à se donner corps et âme pour envisager l’amélioration de sa condition. Dans ce sens, la rhétorique néolibérale, particulièrement agressive en Pologne, véhicule une force coercitive, une violence symbolique incitant les individus à consentir des sacrifices et à s’investir personnellement dans des secteurs abandonnés par les pouvoirs publics (typiquement les domaines de la santé publique et de la sécurité sociale).

Ainsi, « Le patriotisme est censé susciter chez les citoyens une capacité à se “ redresser ” seuls, par exemple en acceptant de ne plus fuir massivement le service militaire, en faisant des enfants, en étant solidaires avec les personnes âgées, en cessant de boire, en participant à des œuvres caritatives, […] »65.

Véritable transfert de compétences de l’État à l’individu, ce dernier est invité à accepter le désengagement du premier. Cette utilisation du patriotisme à des fins politiques pourrait ainsi s’imposer comme une caractéristique commune fondamentale. Mais la mobilisation militaro-patriotique sert également des objectifs bien identifiés selon les pays. Dresser leur typologie permet d’en cerner les enjeux.

Conclusion

En vue de préparer leur société à un conflit futur, la Russie, la Pologne et les pays baltes ont fait le choix de se tourner vers leur jeunesse. Malgré quelques particularités, les mécanismes de mobilisation restent sensiblement les mêmes. Le patriotisme et sa déclinaison militariste en constituent les rouages, à la fois héritage d’un processus latent de militarisation entamé dès le début de la période soviétique, et conséquence des politiques de recentrement nationaliste des dernières décennies. Cette mobilisation militaro-patriotique,  véhiculée par  un  ensemble de discours et de symboles, possède un double usage que l’on pourrait classer en fonction de la cible visée et de l’effet recherché :un usage interne, dans une optique de fédération du corps social autour d’une idée se voulant consensuelle, mais également dans une perspective de marginalisation des éléments non-désirables ; et un usage externe, avec une mobilisation contre un corps étranger identifié comme nuisible et dont il est nécessaire de se préserver.

Ainsi, mobiliser la jeunesse au moyen de mécanismes militaro- patriotiques devient un outil permettant au pouvoir de coopter et de canaliser les passions traversant une société, qu’elles soient positives ou négatives, et  de les rediriger vers des thématiques servant ses propres intérêts. Il est intéressant de noter que les représentations véhiculées par les organisations tendent à épouser celles formant l’ossature de l’idée nationale.

En attestent la récurrence du mythe de la puissance perdue et des références aux groupes paramilitaires du début du siècle dernier.

Ces éléments contribuent de toute évidence à la militarisation de la société, ou du moins d’une partie de la jeunesse. L’une des concrétisations les plus notables de cette militarisation est sans doute l’intégration des organisations dans les dispositifs de défense et la proximité extrême qu’elles entretiennent avec les armées. Créer une masse performante, améliorer la qualité du recrutement et renforcer la résilience des futurs soldats en concentrant les efforts de préparation physique et surtout idéologique dès le plus jeune âge, sont autant de moyens permettant d’assurer la pérennité d’une institution militaire parfois en quête de légitimité. Conscients de l’intérêt que peut susciter ce genre de pratique, les organisations semblent jouer sur l’image d’une jeunesse prête à se sacrifier pour une cause supérieure. Mais le simple fait que des enfants aient un rôle à jouer dans l’éventualité d’un conflit invite à questionner le bien-fondé et la pertinence de ce type de raisonnement. Au-delà du questionnement éthique, il convient de mettre en doute l’utilité même de ces mesures : loin d’égaler la qualité des soldats professionnels ou même des réservistes, ces  unités composées de  jeunes paramilitaires ne  sauraient avoir un quelconque effet décisif sur le déroulement du conflit. S’il fallait toutefois lui concéder un semblant « d’efficacité », ce phénomène d’embrigadement de la jeunesse a pour « mérite » de s’inscrire parfaitement dans le processus de désengagement de l’État de certains secteurs. Par une stratégie de responsabilisation de l’individu et d’appel au sacrifice, sous couvert d’abnégation patriotique, l’État se dédouane des problèmes engendrés par cet abandon et son incompétence. D’autant que la popularisation de groupes paramilitaires proches de l’État pourrait servir à la légitimation de la montée en puissance des structures de force.

Si l’on a pu relativiser l’importance réelle de ces organisations, il serait souhaitable de se pencher sur les retombées qu’ont ces politiques d’embrigadement de  la  jeunesse sur le long terme. Étant donné la récence du phénomène et la difficulté à « mesurer » ses effets sur la société, il apparaît hasardeux d’émettre des hypothèses quant à leurs accomplissements en termes d’audience et de popularité. Sans pour autant s’essayer à une évaluation complète de ces projets, à l’instar du système d’indicateurs abstraits que la  Russie avait tenté de  mettre en place pour ses programmes d’éducation patriotique 66,  il semblerait judicieux de sonder leur cote de popularité auprès de certaines catégories socio-professionnelles, voire auprès de certaines associations traditionnellement réceptives à ce type d’initiative. On pourrait par exemple citer l’Union des Comités de Mères de Soldats de Russie, qui avait tenu un rôle prépondérant lors des débats portant sur la dedovchtchina en particulier, et plus généralement sur la place du soldat dans l’armée, ceci dans les contextes délicats que furent la guerre en Afghanistan et les deux guerres de Tchétchénie.

 

 

44   OTAN, « Le traité de l’Atlantique Nord », Digithèque, Documents officiels, 4 avril 1949, en ligne sur : https://www.nato.int/cps/fr/natohq/official_texts_17120.htm,  consulté le 17 décembre 2018.

45   À l’image de la chaîne PBK, condamnée à quatre reprises à des amendes par la Lettonie entre 2014 et 2015 et de la chaîne RTR Planeta suspendue à plusieurs reprises par la Lettonie et la Lituanie entre 2016 et 2017.

  • Wire Report and TBT Staff, “Russian-language First Baltic Channel most fined TV station in Latvia last year”, The Baltic Times,27avril2015
  • European Commission, “The decision to suspend broadcast of the Russian language channel ‘RTR Planeta’ in Lithuania complies with EU rules”, Strategy, Digital Single Market, News, 17 février 2017, en ligne sur  https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/news/decision-suspend-broad-cast-russian-language-channel-rtr-planeta-lithuania-complies-eu-rules, consulté le 17 décembre 2018.

46   En 2015, l’Estonie avait lancé une chaîne d’information en russe, ET V+, censée concurrencer les médias qualifiés de « pro-russes », sans toutefois réussir à séduire l’audience russophone initialement visée. Index on Censorship, “Estonia’s third channel struggles to connect with Russian speakers”, News, 4  janvier  2016,  en  ligne  sur  https://www.indexoncensorship.org/2016/01/estonias-third-channel-struggles-to-connect-with-russian-speakers/, consulté le 17 décembre 2018.

47   Tableau réalisé d’après les données de la Banque mondiale. The World Bank, “Military Expenditures”, Data, 2018, en ligne sur : https://data.worldbank.org/indicator/MS.MIL.XPND.GD.ZS?end=2017&start=1999, consulté le 17 décembre 2018.

48   Rod Thornton & Manos Karagiannis, “The Russian Threat to the Baltic States: The Problems of Shaping Local Defense Mechanisms”, The Journal of Slavic Military Studies, 29:3, 2016, pp. 331-351.

49   État-Major de l’Armée de Terre, Action Terrestre Future, op. cit. p. 47.

50   Ibid. p. 49.

51   Ibid. p. 49

52   The Editors of the Encyclopaedia Britannica, “Komsomol – Soviet Youth Organization”, Encyclopaedia Britannica, en ligne sur https://www.britannica.com/topic/Komsomol, consulté le 17 décembre 2018.

53   D’après les données disponibles sur le site des Nations Unies pour le recensement. Organisation des Nations Unies, « 2017 Revision of World Population Prospect », 2018, en ligne sur https://population.un.org/wpp/, consulté le 17 décembre 2018.

54   Anne Le Huérou & Élisabeth Sieca-Kozlowski, Culture militaire et patriotisme dans la Russie d’aujourd’hui, op. cit. p. 26.

55   Slawomir Sierakowski (politologue), interviewé par Euronews dans op. cit.

56   Terme utilisé par l’ancien ministre de la Défense polonais, Tomasz Siemoniak (Plateforme civique), interviewé par Euronews dans op.cit.

57   Françoise Daucé, L’armée dans l’histoire de l’État russe contemporain, Paris, Hérodote, N° 104, 2002, pp. 119-143.

58   Emmanuel Mathias, Dix ans d’indépendance balte. D’une Union à l’autre ?, Paris, Les Études du CERI, mai 2001, n° 71.

59   Du nom du ministre polonais de l’économie, Leszek Balcerowicz, architecte de la libéralisation de l’économie polonaise.

60   Egor Gaïdar, premier ministre de la Fédération de Russie entre juin et décembre 1992, puis vice-premier ministre et ministre de l’économie entre septembre 1993 et janvier 1994.

61   UNICEF Innocenti Research Centre, “A decade of transition”, Regional Monitoring Report 8, MONEE Project, CEE/CIS/Baltics, 2001, en ligne sur https://www.unicef-irc.org/publications/313-a-decade-of-transition.html, consulté le 17 décembre 2018.

62   David Stuckler, Lawrence King, Martin Mckee, Mass privatisation and the post-communist mortality crisis: a cross national analysis, The Lancet, Volume 373, Issue 9661, janvier 2009, pp. 399-407.

63   Françoise Daucé, L’État, l’armée et le citoyen en Russie post-soviétique, Paris, l’Harmattan, 2001, p. 255.

64   Marlène Laruelle, « Patriotisme, nationalisme, xénophobie », dans La Russie contemporaine, op.cit. p. 350

65   Ibid.

66   Ekaterina Khodzhaeva & Irina Meyer-Olimpieva, “Mobilizing Patriotism in Russia: Federal Programs of Patriotic Education”, op. cit.

 

 

Bibliographie

 

Ouvrages généraux :

  • DAUCÉ Françoise, L’État, l’armée et le citoyen en Russie post-soviétique, Paris, l’Harmattan, 2001.
  • DAUCÉ Françoise   et   SIECA-KOZLOWSKI  Elisabeth, Dedovshchina in the post-soviet military: hazing of Russian army conscripts in a comparative perspective, Stuttgart, Ibidem, 2006.
  • État-Major de l’Armée de Terre, Action Terrestre Future, Paris, septembre 2016.
  • FAVAREL-GARRIGUES Gilles et ROUSSELET Kathy, La Russie contemporaine, Paris, Fayard, 2010.
  • LE HUÉROU Anne et SIECA-KOZLOWSKI Elisabeth, Culture Militaire et patriotisme dans la Russie d’aujourd’hui, Paris, Karthala, 2008.

Articles scientifiques :

  • DAUCÉ Françoise, « L’armée dans l’histoire de l’État russe contemporain », Hérodote, N° 104, 2002, pp. 119-143.
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  • MATHIAS Emmanuel, « Dix ans d’indépendance balte. D’une Union à l’autre ? », Les Études du CERI, n° 71, mai 2001.
  • RAPOPORT Anatoli, “Patriotic Education in Russia: Stylistic move or a  sign  of  substantive counter-reform?”, The Educational Forum, Volume 73:2, 2009, pp. 141-152.
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  • THORNTON Rod & KARAGIANNIS Manos, “The Russian Threat to the Baltic States: The Problems of Shaping Local Defense Mechanisms”, The Journal of Slavic Military Studies, 29:3, 2016, pp. 331-351.
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Sitographie :

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  • The Editors of the Encyclopaedia Britannica, “Komsomol – Soviet Youth Organization”, Encyclopaedia Britannica, en ligne sur https://www.britannica.com/topic/Komsomol, consulté le 17 décembre 2018.
  • Organisation des Nations Unies, « 2017 Revision of World Population Prospect », 2018, en ligne sur https://population. un.org/wpp/, consulté le 17 décembre 2018.
  • UNICEF Innocenti Research Centre, “A decade of transition”, Regional Monitoring Report 8, MONEE Project, CEE/CIS/ Baltics, 2001, en ligne sur https://www.unicef-irc.org/publications/313-a-decade-of-transition.html, consulté le 17 décembre 2018.

 

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Titre : ⚡️ La militarisation de la jeunesse dans l’espace post-soviétique 3/3
Auteur(s) : M. Pierre MOUGEL, du pôle études et prospectives du CDEC
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