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⚡️ Enseigner l'esprit guerrier à un futur chef en opération

Brennus 4.0
Histoire & stratégie
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Cette citation, que l’on prête volontiers au maréchal Leclerc, illustre ce que pourrait représenter l’esprit guerrier pour un chef en opération, à savoir la volonté de vaincre, même lorsque tout semble perdu, la capacité à renverser une situation, à reprendre l’initiative au combat pour finalement l’emporter sur l’adversaire. Pour cela, être un simple meneur d’hommes ne suffit pas. Le chef doit également disposer de la capacité à prendre des décisions opérationnelles pertinentes, y compris dans les circonstances les plus défavorables. Savoir conserver ses moyens, sa faculté de discernement, résister à la pression, que celle-ci soit exercée par l’ennemi, par ses supérieurs, voire parfois même par ses subordonnés : telles sont les qualités requises pour un chef en opération. Il n’y a rien de pire au combat que la paralysie, l’indécision, voire le  renoncement. Comment peut-on dès lors enseigner concrètement cette capacité à décider en opération ?

 


Maître et élève

 

La capacité à prendre une décision opération- nelle repose avant tout sur la maîtrise de méthodes et d’outils. Le rôle premier d’un maître, quelle que soit sa fonction organique, instructeur en école, mais aussi chef de corps, chef de bureau ou encore commandant d’unité, est bien évidemment de trans- mettre ses  connaissances en la matière à son élève. Mais cela ne se limite évidemment pas à un enseignement pure- ment académique. En effet, une fois parfaitement maîtri- sées de façon théorique, il s’agira alors pour l’élève de mettre en application ces connaissances dans des cir- constances particulières,  sous le contrôle étroit du maître. Ainsi, ce dernier pourra évaluer l’élève, corriger ses attitudes, cette citation, que l’on prête volontiers au maréchal Leclerc, illustre ce que pourrait représenter l’esprit guerrier pour un chef en opération, à savoir la volonté de vaincre, même lorsque tout semble perdu, la capacité à renverser une situation, à reprendre l’initiative au combat pour finalement l’emporter sur l’adversaire. Pour cela, être un simple meneur d’hommes ne suffit pas. Le chef doit également disposer de la capacité à prendre des décisions opérationnelles pertinentes, y  compris dans les circonstances les plus défavorables. Savoir conserver ses moyens, sa faculté de discernement, résister à la pression, que celle-ci soit exercée par l’ennemi, par ses supérieurs, voire parfois même par ses subordonnés : telles sont les qualités requises pour un chef en opération. Il n’y a rien de pire au combat que la paralysie, l’indécision, voire le  renoncement. Comment peut-on dès  lors enseigner concrètement cette capacité à décider en opération ?

 

Maître et élève

La capacité à prendre une décision opération- nelle repose avant tout sur la maîtrise de méthodes et d’outils. Le rôle premier d’un maître, quelle que soit sa fonction organique, instructeur en école, mais aussi chef de corps, chef de bureau ou le  conseiller, le critiquer, le  pousser dans ses retranchements dans  le  seul  but  de  le  faire progresser. L’élève quant à lui, quel que soit son grade et même s’il a déjà exercé par le passé des responsabilités en opération, a toujours le devoir de se préparer à un affrontement futur. Humilité, capacité à se remettre en question, à reconnaître ses erreurs sont des qualités essentielles à entretenir. Combien de chefs brillants à une époque donnée de notre histoire militaire, se sont révélés incapables de prendre de bonnes décisions opérationnelles lors du conflit sur- venu ?

 

Enseigner l’audace et l’intrépidité dans la prise de décision opérationnelle

L’audace pour un chef en opération se caractérise par son aptitude à sortir des schémas tactiques classiques et sa capacité à prendre des risques mesurés. L’intrépidité est la qualité qui doit lui permettre de prendre l’ascendant sur l’adversaire. Enseigner l’audace et l’intrépidité consiste donc pour le maître à entraîner l’élève à la prise de décision en temps contraint, sous pression, face à un ennemi intelligent, un ennemi qui manœuvre. Pour cela, une proposition pourrait consister à ne pas se contenter de conduire des entraînements à l’issue desquels on est sûr de vaincre et où tous les participants finissent par se  congratuler. On  pourrait donc envisager de développer, de  façon  systématique, des  exercices tactiques à  double action où deux équipes s’affronteraient,  sous l’œil objectif d’un juge arbitre. Outre l’aspect naturellement stimulant, chacune des équipes s’attacherait à avoir le cycle décisionnel le plus court et le plus pertinent possible, de façon à saisir l’initiative, à  conserver le  coup d’avance pour finalement déséquilibrer l’adversaire et le pousser à la faute. Le maître aurait également à cœur d’encourager les modes d’actions innovants, sous réserve évidemment qu’ils soient cohérents et réalistes, de façon à créer la surprise, à provoquer un sentiment d’incertitude dans le camp opposé. Enfin, de manière à favoriser la prise de risques, il faudrait autoriser à l’élève un droit à l’erreur. Apprendre de ses échecs à l’entraînement contribue en effet à développer l’esprit guerrier chez un futur chef en opération.

 

 

Enseigner  la résilience et la rusticité chez le futur chef en opération

Savoir faire face aux pertes et à la destruction, évoluer en milieu difficile, hors de sa zone de confort, dans des conditions finale- ment les plus proches possibles de la guerre : là encore, seule la mise en situation pratique, par le biais d’exercices dirigés et contrôlés par le maître peut finalement permettre d’enseigner l’esprit guerrier à l’élève. Créer artificiellement un environnement opérationnel dégradé n’est pas foncièrement compliqué, sous réserve d’en avoir la volonté. Il s’agit simplement de développer des exercices où le rythme biologique est perturbé par le manque de sommeil, le froid ou encore la faim. Quel que soit son niveau de responsabilité, le fait de perdre une partie de ses moyens en opération par simple manque de confort représente un risque réel. La faculté à prendre une décision opérationnelle pertinente en situation d’inconfort doit donc impérativement être développée et entretenue chez le futur chef. De même, sa capacité à réagir face à une situation tactique critique, voire désespérée, ou bien avec des moyens dégradés doit être mise à l’épreuve, le plus souvent possible, à l’entraînement. Apprendre à se connaître, à connaître ses limites pour mieux savoir les repousser est également un facteur essentiel permettant de développer l’esprit guerrier.

Enseigner l’esprit guerrier à un futur chef en opération n’est donc pas anodin. Même s’il n’y a techniquement rien de très compliqué, il faut avant tout accepter, maîtres comme élèves, de sortir du cadre classique et relativement confortable de nos entraînements, de les faire évoluer vers plus de réalisme, plus de pragmatisme, avec in fine un seul but : la victoire.

 

 

 

 

 

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Titre : ⚡️ Enseigner l'esprit guerrier à un futur chef en opération
Auteur(s) : Lieutenant-Colonel Jérome Clée
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