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De l’importance de la donnée

cahier de la pensée mili-Terre
Sciences & technologies
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Infovalorisation, digitalisation, transformation digitale, « Big Data », IA1, après le « cyber » ne sommes-nous pas en train de subir l’assaut de la nouvelle vague à la mode du numérique ?


Dans une période d'évolution forte de l'environnement numérique de l'armée de Terre, alors que « Au contact » se rode, de nombreux modes de travail évoluent. Tandis que le 12e RC teste le carnet de bord numérique2, les 12 grands commandements de l’armée de Terre découvrent le contrôle de gestion rénové avant de bientôt s’initier aux nouveaux SIOC3 : SICS4, SIA5 en opération. Pilotage, systèmes d’information, processus métiers, conduites de tir automatisées, le monde réel est de plus en plus marqué par le numérique au centre duquel nous trouvons la donnée. La multiplication des processus saisissant, stockant puis exploitant et croisant ces données, pour toujours plus d’efficience, ne peut que nous amener à nous interroger sur la place de celles–ci, sur la politique à conduire. Les données ont une valeur qu’il nous faut optimiser, au combat comme au quotidien. La bonne information au bon moment est une clé de la victoire.

Il est temps de réagir avant de se laisser étouffer, engluer dans le magma numérique, pour préserver notre liberté d’action. C’est tout le sens de certaines études actuellement lancées dans ce domaine par l’état-major de l’armée de Terre. Il importe en effet d’assurer la cohérence de nos nouvelles structures en appuyant nos actions, nos argumentaires, nos décisions sur des données saines, maîtrisées et validées pour en assurer une exploitation cohérente, réactive pour nos décideurs et résistante aux investigations. Le mandat « pilotage des données de l’armée de Terre », lancé en mai 2017, poursuit cet objectif d’étude du cadrage de la donnée pour en tirer le meilleur parti.

Nous ne partons cependant pas d’une page blanche, les grandes directions de l’armée de Terre DRHAT6, SIMMT7, CFT8, se sont déjà lancées dans la bataille et ont défriché le terrain. Il s’agit maintenant d’assurer la cohérence inter-domaines et le lien avec les piliers. Notre politique de gouvernance des données, s’inscrivant dans le cadre fixé par le ministère et le respect des directives de la DGSIC9, devra organiser cette cohérence indispensable entre la production et l’exploitation de la donnée pour l’ensemble des systèmes d’information concourant au fonctionnement de l’armée de Terre.

En matière de production, suivant l’exemple de la DRHAT, outre l’application aux processus métiers du fonctionnement quotidien, il faudra fiabiliser nos données, définir le circuit de validation, fixer les contrats de mise à disposition et les périmètres d’exploitation pour pouvoir en tirer des analyses. Face à la multiplication des SI, il sera nécessaire d’automatiser certaines saisies et surtout de les rationaliser : une donnée, une seule saisie. De nombreux choix restent à faire consciemment et non par habitude ou sous la pression : quelles données concèderons-nous à nos industriels, quelles données devons-nous maîtriser ? La donnée à une valeur mais son traitement à un coût. Il faudra donc aussi déterminer les données maîtres ; celles qui doivent être consolidées, échangées et dont le périmètre sera clairement défini, en fonction du besoin en analyses.

Il s’agira alors d’exploiter ces « données maîtres » pour produire de « l’information utile ». Une information utile peut être caractérisée par sa pertinence, par le fait qu’elle soit disponible au bon moment, qu’elle puisse être exploitée dans des analyses robustes, traçables et cohérentes sur courts délais. Les processus se nourrissant de ces données sont multiples et inter domaines (RH, matériels, activités) : fonctionnement des métiers, contrôle de gestion, pilotage, analyses, argumentaires. Il importe donc qu’ils produisent leurs informations utiles à partir d’une source cohérente, voire unique, dans laquelle chaque SI déversera ses « données maîtres ». Le périmètre de validité des données et celui de l’exploitation constitueront alors un véritable enjeu.

Dans toutes les grandes organisations étatiques et privées, les directions des services informatiques se structurent ou se réorganisent pour définir une politique et des moyens de gouvernance des données. L’armée de Terre, loin de céder à une mode, ne fera pas l’économie d’une analyse de l’organisation du traitement de ses données, tant sur le plan organique que, par ailleurs, sur le plan opérationnel. Si elle veut mieux tirer parti de ses données pour ne pas rater le virage de la transformation digitale et pouvoir décider en connaissance de cause, elle devra concevoir ses structures de données comme un tout cohérent destiné tout autant au fonctionnement quotidien qu’à la fourniture d’informations pertinentes pour les choix et les argumentaires qu’elle portera. Outre les procédures, il faudra donc aussi définir le support technique indispensable pour la mise en œuvre de la gouvernance des données de l’armée de Terre. Cette capacité de nos systèmes à fournir de la donnée exploitable pour l’aide à la décision constituera sans nul doute également un enjeu pour nos SIOC futurs. A ce titre, la maîtrise de la donnée est bien une clé de la victoire.

 

1 Intelligence Artificielle

2 Un des 19 chantiers de la Transformation Digitale.

3 Système d'Information Opérationnelle et Communication

4 Système d’Information du Combat Scorpion

5 Système d’Information des Armées

6 Direction des Ressources Humaines de l’Armée de Terre

7 Structure Intégré du Maintien en condition opérationnelle des Matériels Terrestre

8 Commandement des Forces Terrestres

9 Direction Générale des Systèmes d’Information et de Communication

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Titre : De l’importance de la donnée
Auteur(s) : le Colonel Claude CHARY
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