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Des principes de la guerre peuvent-ils s’appliquer de la même manière aux différents milieux ?

(terre, air, mer, espace, cyber)
Engagement opérationnel
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Parachustiste de formation, le général de division Reinhard Wolski intègre l’aviation légère de l’armée de terre et est affecté en 1984 comme pilote d’aéronef à Celle. En 1989, il est affecté comme officier G2/G4 au Centre tactique de l’armée de terre, puis officier G3 au Supreme Headquarters Allied Powers Europe. Général commandant de l’ALAT en 2009, il est désigné pour prendre la direction du NATO Joint Warfare Center en 2014, puis pour diriger le Centre de concept et de développement capacitaire de l’armée de Terre (Amtes für Heeresentwicklung) en 2016. Il a été déployé en Bosnie, au Kosovo  et en Afghanistan durant sa carrière.


Les principes de la guerre sont des phares destinés à guider le navigateur incertain dans la tempête. A cet égard, l’approche clausewitzienne pose les fondements d’une philosophie de la guerre, emportant une dimension stratégique importante; l’approche jominienne se concentre davantage sur le niveau opérationnel. Or, on constate que les doctrines militaires nationales et de l’OTAN n’établissent pas une distinction claire entre les principes relevant de ces deux approches.

 

En Allemagne, l’approche clausewitzienne a eu un impact significatif sur la manière de penser les principes de la guerre. L’armée allemande est ainsi la seule force armée majeure à n’avoir jamais adopté formellement une liste de principes. Seul un document de 1999 reprend des principes similaires à ceux évoqués ce jour, avec des principes destinés aux décideurs politiques et d’autres destinés aux commandants stratégiques et opérationnels. La réflexion sur les principes de la guerre est de surcroît confrontée à une évolution de la notion d’espace de la guerre. En effet, aux environnements traditionnels de la guerre (la terre, l’air et l’eau), s’ajoutent désormais de nouveaux domaines tels que l’espace et le cyberespace.

 

Ces domaines ne sont pas délimités par des frontières nationales et sont appelés à être considérés de manière globale, y compris dans le cadre de conflits régionaux. Dans ce contexte, pour les opérations terrestres, aériennes et navales, l’enjeu principal devrait être à l’avenir de définir et de défendre des principes permettant de préserver la liberté d’action des forces armées. Devraient également demeurer fondamentaux les principes d’économie des forces (en particulier lorsque la masse est limitée) et de concentration des efforts (ou des effets). Le principe de vélocité apparait également critique.

 

A terme, alors que l’environnement des conflits est de plus en plus transparent, que les capacités en termes d’opérations ISR se développent et que le renseignement s’opère de plus en plus à 360°, l’incertitude pourrait ne plus apparaître comme un principe essentiel de la guerre. Néanmoins, à ce jour, il nous faut continuer à considérer cet élément.

 

Sur terre, dans l’air et sur mer, pour préserver notre liberté d’action et notre capacité à concentrer nos efforts là où nous le souhaitons, il nous faut ainsi considérer les conditions et les conséquences potentielles des actions engagées (s’agissant par exemple du survol de certains espaces aériens), garantir des moyens de communication efficaces (le cas échéant en développant des systèmes hybrides et/ou des plateformes communes), avancer dans le domaine de la digitalisation et continuer à développer l’ISR (autour du concept de « sensor-toshooter »).

 

Dans l’espace, la liberté d’action est appelée à demeurer limitée, à moins de disposer d’un large ensemble de satellites réservés. Sur ce terrain, l’économie des forces apparait par ailleurs essentielle, de surcroît avec une capacité de concentration des efforts réelle mais limitée. La vélocité y apparait également fondamentale, s’agissant notamment de pouvoir utiliser des orbites d’attente ou des systèmes autoprotecteurs – le premier assaillant parvenant à aveugler un système dans l’espace étant susceptible d’y prendre un avantage considérable. Le principe d’incertitude, en revanche, y apparait moins pertinent, étant donné le nombre limité, à ce jour, d’acteurs à même d’opérer dans l’espace.

 

Dans le cyberespace, certains des principes de la guerre pourraient être intangibles. Néanmoins, la liberté d’action pourrait y être remise en cause, en particulier dans un labyrinthe cyber dominé par l’adversaire. Le cas échéant, pour créer l’incertitude chez l’adversaire, les conditions juridiques et la préparation, susceptibles de permettre des opérations cyber offensives, nécessiteraient d’être examinées. Le principe d’économie des forces pourrait, quant à lui, prendre un autre sens dans l’environnement cyber, pour l’ensemble des parties prenantes.

 

En effet, si la cyberguerre pourrait constituer le moyen le moins coûteux pour atteindre la suprématie sur certains adversaires, en fonction du contexte, elle pourrait nécessiter des armées de « trolls » ou, au contraire, une poignée de spécialistes. Le cas échéant, le contrôle de telles opérations, au plan tactique, opérationnel et stratégique, nécessiterait d’être renforcé.

 

Au sein de l’OTAN, le Framework for Future Alliance Operations (FFAO) traite ainsi de ce que seront les enjeux du combat militaire dans le futur, ainsi que leurs implications pour les forces armées. Ce document ne définit pas des principes de la guerre à proprement parler, mais propose un cadre pour la philosophie du combat et la conduite des opérations militaires.

 

En conclusion, les principes de la guerre peuvent être appliqués à toutes les dimensions et à toutes les échelles. A l’avenir, au regard des évolutions évoquées, il faudra probablement défendre davantage ces principes. Du reste, la cyberguerre pourrait offrir de nouvelles possibilités, s’agissant d’ériger en principe ce que Sun Tzu définissait comme l’art suprême de la guerre, à savoir soumettre l’ennemi sans combattre.

 

 

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Titre : Des principes de la guerre peuvent-ils s’appliquer de la même manière aux différents milieux ?
Auteur(s) : GDI (ALL) Reinhard WOLSKI
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